Petit aparté sur les programmes de Sarko et de Ségo
En réalité ce sont mes réponses à des commentaires de Gillou et de Gilbert dans le sujet "Professeur Sarkozy" (*). J'ai un peu modifié la réponse faite à Gillou ici, mais dans l'esprit c'est exactement la même chose.
(*) http://poliblog.canalblog.com/archives/2007/04/03/4517042.html
@Gillou
La situation de l'Allemagne est loin d'être aussi bonne que le prétendent les politiques français qui ont tellement hâte de s'inspirer du modèle germanique, Gillou : les Allemands bossent plus, c'est vrai... mais tout le monde s'appauvrit ! Et "bien", même !
Voir http://www.humanite.fr/journal/2006-12-06/2006-12-06-841674 , en particulier le paragraphe qui commence par "Mais les bons points s’arrêtent là", qui évoque plutôt une EXPLOSION de la pauvreté qui elle-même, serait plus en voie de perpétuelle aggravation qu'en voie de résorption...
L'Allemagne mettra des années à s'en remettre. Si elle ne traverse pas des phases préalables d'émeutes plus graves encore que celles que nous avons connues en 2005 et qui, quoique l'on en dise, étaient aussi, chez nous, un cri de détresse de la part de toute une frange de la population que la France a laissée au bord de la route. Dans l'avenir çà risque d'être pire (voir suite du texte), en Allemagne comme en France.
De même, la situation de la France n'est absolument pas comparable à celle de la Suède.
Le pays ne compte que 9 millions d'habitants et surtout, il n'a JAMAIS connu des taux de chômage aussi élevés que ceux de la France (qui pulvérisent tous les records en Europe), sans parler de la manipulation évidente de toutes les statistiques qui touchent de près ou de loin à l'emploi : elles ne prennent pas en compte les jeunes en contrats "aidés" ni les salariés à temps partiel non choisi, pas davantage les intérimaires, toujours pas les étudiants exploités, pas non plus les travailleurs pauvres, ni les diplômés embauchés en-dessous de leur niveau de formation par des employeurs qui ne respectent pas le Code du travail et encore moins les conventions collectives... etc., etc., etc.
Ne parlons pas non plus du niveau de pauvreté qui chez nous atteint des proportions proprement scandaleuses (dont les ménages sous le seuil de pauvreté, que les parents travaillent ou pas). Ne parlons pas, toujours, du nombre de sans diplôme, ou du nombre de chômeurs de "très" longue durée qui existent maintenant dans toutes les classes d'âge...
Qu'est-ce que j'ai oublié ? Les 11% d'étudiants diplômés de faculté qui rentrent dans la catégorie des chômeurs de longue durée et qui n'ont toujours pas trouvé un boulot trois ans après leur sortie de la fac ? Les handicapés qui sont traîtés dans le monde du travail comme des pestiférés ? Les salariés exploités dans des conditions qui leur bousillent la santé et qui sont obligés de se traîner jusqu'aux tribunaux pour faire valoir leurs droits les plus élémentaires ? J'arrête là sinon on est partis pour la nuit.
La réalité est que la situation de la France est CA-TA-STRO-PHIQUE.
Dans ce contexte, il est hallucinant de voir des candidats comme Royal et Sarkozy pérorer devant les caméras en prenant des engagements ridicules pour demain "s'ils sont élus". A-propos de la Suède comme de l'Allemagne, il faudrait que les politiques cessent de nous prendre pour des demeurés ou qu'ils fassent au moins l'effort de se documenter. Un peu.
En Suède, le "nouveau" modèle, prometteur sur le papier (comme celui de Sarkozy), est déjà au bord de l'explosion : on estime à UN MILLION (sur un total de NEUF MILLIONS pour l'ensemble de la population, autant dire que c'est une véritable catastrophe !) le nombre d'exclus du marché du travail, malgré un taux de chômage "officiel" qui plafonne à... 4,3 % de la population à la fin 2006 !!!
Que faut-il en déduire ? Que le Gouvernement suédois se fout ouvertement de la gueule des Suédois, tout comme Sarkozy et Royal se foutent ouvertement de la gueule des Français en citant ces pays (ou d'autres) en exemples.
Mêmes "solutions" pratiquées en Angleterre et mêmes effets, avec d'un côté des salariés qui travaillent plus (certains cumulent même les emplois) sans gagner plus d'argent pour autant, et de l'autre des exclus qui étaient déjà chômeurs et qui n'ont jamais pu rentrer dans le monde du travail (puisque tous les salariés travaillent plus). Mécanismes on ne peut plus logiques ! Alors... EXPLOSION de la pauvreté là-bas aussi ! Même les retraités sont obligés de bosser pour joindre les deux bouts ! Mais si on écoute Sarkozy ou les "analystes" de l'UMP, la Grande-Bretagne est sortie de la crise !!!
Quand on se fout à ce point de la gueule des Français et quand on n'a, en plus, rien d'autre à proposer que des recettes qui ont déjà échoué ailleurs (ou d'autres idées complètement grotesques au regard de la situation, aussi bien du côté du PS que de l'UMP), on ne mérite même pas le mépris de ses concitoyens.
Sur la Suède, voir :
http://www.liberation.fr/actualite/economie/223365.FR.php
Celà étant dit, c'est vrai ! La Suède, l'Allemagne, l'Angleterre sont de très bons exemples... mais seulement des exemples de ce à quoi les Français doivent s'attendre si les propositions de Sarkozy ou de Royal sont appliquées : en un mot, ce serait "pire". Bien pire, même.
On ne résoudra rien dans ce pays sans résoudre d'abord le problème du chômage, mais cela ne se fera certainement pas en jouant sur les cotisations patronales (UMP) ou en imposant de nouveaux contrats aidés pour les seuls jeunes (PS). Au contraire, il faut mettre un coup d'arrêt définitif aux contrats aidés qui coûtent une fortune mais qui ne créent aucun emploi.
De même, on n'arrivera à rien si l'on n'arrive pas à "remettre les employeurs au pas". Et là, je ne parle toujours pas de maintien, d'augmentation ou de baisse des charges, je parle d'un pays dans lequel l'employeur a tous les droits (même celui d'être étouffé par les charges pour les rares patrons comme Gilbert qui veulent recruter, mais qui sont malheureusement des exceptions) mais aucun devoir.
Amusant, au passage, de constater que ce que Sarkozy ne tolère pas dans la "mentalité" de certains jeunes, il le tolère et il l'encourage, même, quand ce sont des chefs d'entreprise de toutes tailles et dans tous les secteurs d'activité qui se comportent comme des caillera (en col blanc) !
Les théories fumeuses de macro-économie ne seront jamais des solutions pour nos problèmes, qui sont spécifiques à la France et jamais en rapport avec ce que l'on fait à l'étranger. Ce ne serait pas être pessimiste que de dire que chez nous, tout est déjà beaucoup plus dégradé que dans les pays dont les politiques nous rebattent les oreilles, qui en plus ont creusé au mauvais endroit et qui se sont tous plantés !
Résoudre nos problèmes n'est pas si difficile pourtant, il suffit d'ouvrir les yeux ! De se dire par exemple que les Breton, Fillon, Hollande, DSK et compagnie... sont avant tout des poids morts qui n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise (ou alors ils n'y ont jamais obtenu aucun résultat par eux-mêmes).
Donc... Bayrou a tort lorsqu'il dit qu'il faudrait fermer l'ENA et passer à autre chose. Il faudrait en réalité raser tous les locaux de l'ENA dès demain matin et révoquer tous les fonctionnaires issus de "ce" système. S'en débarrasser. Les remplacer par des gens issus du privé qui ne marchent pas à-côté de leurs pompes et qui savent de quoi ils parlent. Des gens qui n'ont pas peur de mouiller leur chemise.
Par rapport aux attentes légitimes des Français, Sarkozy et Royal ne sont que des personnages anecdotiques, des caricatures qui ne présentent strictement aucun intérêt. Je ne veux d'aucun de ces deux clowns à la Présidence de la République.
Mieux, à toutes celles et à tous ceux qui choisiront de voter pour l'un ou l'autre, je promets des lendemains qui déchantent. Sacrément, car finalement c'est Gilbert Sorbier et moi qui avons raison : Gilbert dit que l'économie est la clé de tout, je dis que le mouillage de chemise est la clé de tout. Pendant ce temps-là, les programmes économiques de Sarko et de Ségo sont à-peu près au niveau des cogitations d'un petit con boutonneux qui vivrait ses premiers émois intellectuels en assistant à un cours d'économie donné par un rigolo de leur espèce...
Si vous votez pour Royal ou pour Sarkozy en tout cas, je vous le dis dès aujourd'hui : ne venez pas chialer dans cinq ans dans le Poliblog. Là, vraiment, je n'aurai plus la patience.
@Gilbert
Mon cher Gilbert,
Lorsque je serai élu en 2012, tu deviendras mon Premier ministre.
Je m'occuperai personnellement du cas des patrons de boîte (*) et toi tu t'occuperas des questions d'économie, du dosage et de la répartition des taxes, de la stimulation de la croissance, etc.
(*) je passerai un coup de Kärcher dans le secteur de l'intérim et dans certains secteurs d'activité qui en ont bien besoin (télémarketing et restauration rapide pour commencer, quitte à renvoyer McDo aux Etats-Unis), ensuite je m'occuperai du cas de la grande distribution et aussi de certains groupes que j'ai déjà dans le collimateur. Le MEDEF n'aura plus droit de cité dans aucune administration et les journalistes en quête d'un "maître" iront dérouler leur langue ailleurs qu'à l'Elysée, à Matignon ou dans les ministères (sinon je les ferai rosser par mes gardes républicains).
Tu vas voir ! Je t'en foutrais, moi, de la rupture tranquille et de la connerie participative !!! Je vais te la faire tourner la France, moi, tu vas voir le travail ! Et quand tout sera fini, le premier citoyen qui dira qu'il n'est pas content, JE LUI PAIE SON BILLET POUR QU'IL SE BARRE EN SUISSE REJOINDRE L'AUTRE CON !