Après les faux programmes, le faux débat
Partageant tout à fait l'avis de Gilbert dans l'un de ses derniers commentaires, je reste plus que jamais persuadé qu'en disant oui à un duel Sarkozy-Royal au second tour, beaucoup d'électeurs, à commencer par les électeurs socialistes, viennent sans le savoir de signer un nouveau contrat de cinq ans avec l'UMP. "Avec l'UMP d'un côté et les Français de l'autre" serait plus exact, voire, avec l'UMP dans les nuages et les Français pataugeant dans la gadoue.
Je me demande ce qu'en pensent les sympathisants socialistes, je me demande même s'ils en sont simplement conscients, en partie parce que personnellement, je ne vois pas du tout comment Ségolène Royal pourrait encore stopper la machine Sarkozy d'ici au 6 mai.
Il se disait ce matin à la télé que Ségolène était impatiente d'affronter le petit Nicolas dans un débat en face-à-face (prévu le 2 mai), qu'elle était gonflée à bloc, mais de mon côté je n'y crois pas... non plus : vus les talents d'oratrice de Ségolène Royal, le premier interlocuteur venu, ou presque, n'aurait aucun mal à lui faire quitter un plateau en larmes. Je pense donc que nous n'aurons pas de vrai débat en face-à-face, mais plutôt un débat à trois ou plus, probablement à la demande des candidats eux-mêmes, arbitré par un ou plusieurs journalistes dont le rôle sera de dresser constamment un mur invisible entre les deux candidats pour éviter un choc frontal qui nuirait à tous, un mur suffisamment haut et suffisamment épais, donc, pour que chacun ait un minimum de chances de sortir du débat sans trop de bobos et avec les honneurs. Ce ne sera donc "pas" un débat au sens propre du mot, mais un simple simulacre comme nous en avons déjà vus beaucoup. Au terme de la confrontation, rien, sans doute, n'aura changé, et le petit Nicolas sera, probablement, toujours désigné comme étant l'unique vainqueur possible au second tour.
Quel est l'intérêt de tout ça ?...