Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Poliblog indépendant
26 juin 2007

Sarkozy se transforme en bonne à tout faire

chariot_de_lavage

... et il adore çà !

Etant un peu mégalomane sur les bords et incapable de déléguer, comme tout mauvais manager qui se respecte, Nicolas Sarkozy n'est jamais contre l'idée de fourrer son nez partout, en particulier dans les dossiers qui devraient normalement être gérés par des ministres ou secrétaires d'Etat qui ne font que de la figuration depuis le 18 mai pour les plus anciens. Valérie Pécresse fait partie de ceux-là.

Critiquée dès le début des négociations avec les représentants du monde universitaire sur le projet (sarkozien) de réforme du statut des universités, la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche se voit plus ou moins déchargée du dossier par un Nicolas Sarkozy qui veut renouer le dialogue avec les interlocuteurs qui ont déjà été rencontrés et qui avaient prié Valérie Pécresse d'aller se faire pendre. Il faut dire que depuis le récent sommet européen, Nicolas Sarkozy se prend plus que jamais pour un génial négociateur. Objectif récurrent du président, imposer les vues (et nombreuses fixations) du président...

On doit rappeler, pour ceux qui n'auraient pas suivi, que les négociations très fructueuses que Valérie Pécresse se vante d'avoir conduites s'étaient surtout soldées par un rejet quasi-unanime de ses propositions par la plupart des représentants concernés, ceux qui avaient été interrogés à l'issue d'une réunion d'une journée complète avec Valérie expliquant entre autres qu'il n'y avait "pas eu" de négociations, mais que Pécresse s'était contentée de présenter une sorte d'avant-projet définitif (assez flou du reste) avec lequel personne n'était d'accord.

Silence radio depuis, jusqu'à ce soir où Valérie Pécresse, invitée dans Le Franc Parler (iTélé), a laissé entendre qu'elle avait continué de travailler d'arrache-pied sur des modifications du projet initial. Vérification faite, Pécresse a toujours ses deux pieds et le dossier n'a pas avancé d'un iota, d'où l'intervention de la bonne à tout faire de service, Nicolas Sarkozy, qui n'aime rien tant que de mettre de l'ordre dans des affaires qui sont déjà limpides puisqu'on lui a dit "non"... Mais quand on lui dit "non", Nicolas Sarkozy comprend que tout va devoir se régler au moyen d'un face-à-face qui pourra être sanglant avec le boss, c'est-à-dire lui, une réunion de ce genre se concluant invariablement par une tape sur l'épaule pour les connards (mot affectionné par le personnage) que le président renvoie ensuite chez eux.

Après tout, pourquoi pas ? Pourquoi Nicolas Sarkozy, qui se trouve incroyablement qualifié sur tous les sujets, ne le serait-il pas aussi sur celui des universités ? Car Valérie Pécresse a profité de son passage télé pour démontrer à ceux qui s'interrogeaient que ses connaissances en matière d'enseignement supérieur se limitent à peu près à... zéro : Valérie est à des millions d'années-lumières de la réalité, ignorant ne serait-ce que l'état de délabrement pathétique des locaux dans de nombreuses facultés, militant pour une amélioration de la qualité des formations post-Bac+4 (bien que ces dernières ne concernent qu'une infime part des étudiants), donnant aussi une vision assez hallucinée de ce que devrait être, selon elle, un bon système éducatif, avec un accroissement du nombre de diplômés (on en voit déjà le résultat), une valorisation des formations à rallonge et la mise en place d'un plan d'ensemble destiné à inciter les... étudiants étrangers très qualifiés à venir compléter leur formation en France !

Pour l'étudiant lambda qui fait un DEUG de Sciences Humaines ou de Droit en faculté par contre, rien. Tout juste s'il existe pour la diplômée d'HEC et de l'ENA, qui semble considérer qu'en-dessous de la maîtrise, on est tout juste bon à ramasser des gravats sur un chantier.

On en profite pour remarquer que, de plus en plus souvent, Nicolas Sarkozy intervient personnellement sur absolument tous les dossiers (ou fait intervenir de proches collaborateurs qui travaillent pour lui et non pas pour François Fillon), comme il l'avait d'ailleurs annoncé et comme beaucoup le redoutaient. A la longue, on ne peut que rejoindre l'opinion formulée vendredi par Nicolas Domenach et Eric Zemmour dans l'émission Ca se dispute sur iTélé : la France n'a plus de gouvernement depuis depuis le 18 mai 2007, uniquement un président qui se trouve très compétent en toutes matières et pour lequel la négociation consiste surtout à imposer "ses" vues, quel qu'en soit le coût et quel que soit le sujet dont on parle.

Hervé Morin en sait quelque chose lui aussi, qui s'est fendu d'une déclaration pour dire aujourd'hui qu'"a priori", la France serait dotée d'un second porte-avions nucléaire... : on se félicite que Morin ait vraisemblablement entendu un tel bruit de couloir, après tout il n'est que le ministre de la Défense !

http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200726/universite-sarkozy-temporise_32538.html

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Bonjour,<br /> Vous trouverez en appui des analyses et humeurs que vous lisez, des informations vidéo sur un nouveau site d'info sans pub :<br /> http://demo.une.net <br /> mis à jour tout au long de la journée sur des sujets comme la politique française ou internationale, l'éco...
P
N'oublions pas, surtout, que les membres du gouvernement Fillon ne semblent pas avoir le droit de s'éloigner ne serait-ce qu'un tout petit peu d'un discours qui a été écrit à l'avance par Nicolas Sarkozy, ou par d'autres personnages qui bossent directement pour lui à l'Elysée (et jamais pour Fillon).
M
le "a priori" de Hervé Morin m'a également beaucoup étonné. Il a certainement voulu être prudent dans son expression pour ne pas se faire reprendre de volée par le big boss. Il est centriste, n'oublions pas ...
Poliblog indépendant
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Poliblog indépendant
Publicité