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Poliblog indépendant
18 août 2007

La journée des potes à Lagarde

Christine_Lagarde_2__red_nose_Bon déjà, au vu du sujet précédent, on peut partir du principe que Christine Lagarde, avec ses "fondamentaux", parle le français comme une vache espagnole.

Je ne sais pas vraiment comment nous en sommes arrivés à un tel degré d'inculture chez les politiques, toujours est-il que l'on ne fait pas mieux chez les journalistes.

Petits extraits du jour

"psychothérapique" : mot prononcé hier et aujourd'hui par la voix off sur iTélé, à-propos du suivi médical qui avait été imposé au pédophile récidiviste qui a enlevé et violenté un enfant à Roubaix. Si vous préférez, quand un mot est trop long, coupez-le ! Ainsi, "anticonstitutionnel" devient "antinel" (presque "antigel", on a eu chaud !), "politique" peut devenir "potique", ou même "poque" si on est pressé, et "journaliste" peut devenir "jourliste", "jounaste", "jouste" ou "je"... Un peu comme on veut.

"le tout dans une eau qui n'affiche pas plus de 5°C" : bout de phrase prononcé par le présentateur du JT du soir sur BFM TV, qui parlait de surfers déjantés qui profitent de la chute de blocs de glace dans la mer, en Alaska, pour surfer sur les vagues produites par ces détachements. Vous saviez, vous, que l'eau affichait la température, précisant même qu'"il ne fait pas plus de x degrés" ? J'ai vérifié encore ce soir dans ma baignoire, j'ai bien l'impression que ce n'est pas vrai.

Toujours sur BFM TV, vu cette fois-ci dans le bandeau : Christian Estrosi doit se rendre en Martinique "afin d'évaluer les dégâts du cyclone". C'est donc la Martinique qui aurait causé des dégâts au cyclone Dean et non l'inverse... Quand bien même, l'expression serait incorrecte puisque les dégâts sont causés (ou provoqués) ou subis, l'expression "dégâts du cyclone" ne voulant absolument rien dire.

Une autre, que l'on entend presque tous les jours : un navire doit se rendre "sur zone". Expression entendue aujourd'hui sur BFM TV, sur iTélé et sur presque toutes les chaînes de TV (recherche de l'épave du bimoteur d'Air Moorea et naufrage d'un chalutier breton éperonné la nuit dernière). L'expression est impropre, puisqu'on peut se rendre "dans" une zone (le mot impliquant l'idée d'un espace qui est délimité) ou "sur place", mais pas "sur zone", comme le disent certains militaires flemmards qui disent aussi "aûûû !" au lieu de dire "garde à vous !"... Pour l'instant en tout cas, on aime tellement mettre cette expression de "sur zone" à toutes les sauces que l'on pourra bientôt assister à des échanges du type : "Où est François (Hollande) ? A la pâtisserie ?". Réponse : "Oui, il est sur zone."

Une petite dernière et après on remballe : "L'incendie au Nord d'Athènes a été placé sous contrôle" =  "incendie, vous avez vos papiers s'il vous plaît ?", ou encore "incendie, j'ai bien peur de me trouver dans la triste obligation de vous arrêter, ou au moins de vous surveiller".... On comprend le rédacteur qui a tapé ce texte pour le faire figurer, une fois encore, dans le bandeau d'informations qui défilent en continu sur BFM TV ou sur iTélé : il aurait été tellement épuisant de chercher un mot comme "maîtrisé", "contenu", "éteint" ou "stoppé" (etc.) !

Conclusion : les fondaux de la langue à Mohière s'égarent (= les fondamentaux de la langue de Molière se perdent. Passable si ça venait de Christine Lagarde -de toutes façons on n'a pas le choix-, mais sinon ça reste incorrect).

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