The show must go on
En l'absence de Sarko, force est de constater que de nombreux journalistes français n'avaient plus le moral. Réduits à espérer qu'un chien se fasse écraser sous leurs yeux, beaucoup cherchaient des idées de sujet en rapport avec Nicolas Sarkozy, mais en l'absence de l'intéressé qui écoutait son Aillepode en joggant à Wolfeboro, on sentait bien que le coeur n'y était pas...
Aujourd'hui c'est terminé, Nicolas est revenu des States doré comme une frite au four et tout à leur joie de retrouver un président qui sait tout faire (vélo, bâteau, parler avec une main dans la poche), les journaleux nous ont bassinés avec Sarko depuis le chant du coq jusqu'au réveil des chauve-souris.
Trois réunions au programme de la journée : immigration sur laquelle on ne dira rien, économie sur laquelle on ne dira rien, et lutte contre la pédophilie avec toujours les suites de l'affaire Evrard, du nom du pédophile qui a violé le petit Enis à peine six semaines après sa sortie de prison où il purgeait une peine de vingt ans de réclusion pour viol(s) sur mineur(s), Evrard étant déjà un multi-récidiviste décrit aujourd'hui comme présentant un potentiel de danger certain au moment de sa libération... anticipée. Coup de tonnerre quand on a appris ensuite (après son arrestation) que selon ses dires, Evrard avait pu se faire prescrire du Viagra par un médecin de la prison de Caen, expliquant à ce dernier qu'il voulait avoir des rapports normaux avec des femmes, les intentions réelles d'Evrard étant bien entendu différentes...
Et là, on se dit qu'il existe des métiers qu'il vaut mieux ne pas exercer ces jours-ci, car si tous les politiques ou presque sont allés dans des facs de droit où ils ont sympathisé avec des voisins de banc dont certains sont devenus juges, avocats ou vauriens professionnels (les deux dernières trajectoires n'étant jamais incompatibles), cela les renforce évidemment dans l'idée que quelqu'un qui a fait du droit en a dans le citron alors que les autres, par défaut, sont des crétins. Donc, quand Francis Evrard est libéré "contre l'avis du parquet" par un juge d'application des peines qui estime que le sieur ne présente pas de danger particulier pour ses concitoyens et que le même Evrard, six semaines plus tard, viole un enfant après l'avoir convaincu de le suivre dans un garage, ce n'est pas au juge d'application des peines que l'on s'en prend mais au médecin qui ne connaît pas (et n'a pas à connaître) le contenu du dossier pénal du pédophile (= soyez malins, faîtes pas médecin).
Photo : le "juge" Roy Bean, juge autoproclamé qui a fait l'objet d'un album de Lucky Luke. Patron de saloon au Nouveau-Mexique parmi beaucoup d'autres métiers, Bean (haricot en français) était lui-même un assassin en fuite et un combinard qui rendait la justice avec une corde, avec aussi une parfaite connaissance du noeud de pendu.
Cela ne change rien au fait que dysfonctionnements en série ou pas, Francis Evrard sort de prison et viole le petit Enis, qui sera heureusement retrouvé vivant le soir même car on oublie que tout aurait pu finir bien plus mal.
Déchaînement de la famille (surtout contre le médecin, puisque c'est lui qui a été désigné comme étant le principal coupable) et pression énorme des médias, qui ne cessent de remuer une affaire qui tombe à pic pour saluer ou mieux, pour accompagner le retour aux affaires de "Sarko les gros bras".
Dimanche, Rachida Dati va déjà féliciter le patron de bar et surtout le chauffeur de taxi dont les témoignages ont permis de retrouver le petit Enis vivant et d'arrêter Evrard dans la foulée, et dès le lendemain, Sarko annonce la mise en oeuvre de la castration chimique pour les pédophiles qui en feront la demande, également le port de bracelets électroniques pour ceux qui accepteront de se soumettre à un système de suivi individualisé plus efficace après leur sortie de prison. Sarko voyant les choses en grand lorsqu'il est énervé (c'est-à-dire souvent), il annonce aussi l'ouverture en 2009 à Lyon d'un hôpital fermé destiné à accueillir les pédophiles qui refuseraient de se plier aux propositions de traitement et à des modalités de contrôle plus contraignantes que celles qui existent déjà après leur libération (projets que les magistrats ne voient pas d'un bon oeil, puisqu'ils consistent à dire qu'un pédophile reste redevable même après avoir purgé sa peine).
Seul problème, pédophiles ou pas les bracelets électroniques n'ont jamais été utilisés en France pour des raisons budgétaires, car l'Etat s'est toujours dit que quelques enfants violés et deux ou trois meurtres par-ci par-là ne justifiaient pas l'investissement dans des gadgets... probablement bien moins coûteux que n'importe quel radar de la police ou automatique.
Autre problème, il y aurait actuellement 6.000 prisonniers détenus pour des faits plus ou moins "graves" de pédophilie dans les prisons françaises, la plupart s'attendant déjà, si l'on en croit l'actualité, à être libérés avant le terme normal de la peine à laquelle ils ont été condamnés. Sachant qu'il s'agit d'une population qui pourrait presque faire office de modèle à ne pas suivre en matière de récidive, l'hôpital de Lyon qui n'est pas près d'être construit pourra-t-il seulement accueillir le quart des pédophiles refusant de se plier aux contraintes imposées par la loi (les lois devant encore être rédigées, proposées, votées, promulguées, etc.) ?
On peut déjà arrêter les frais, et se dire que Nicolas Sarkozy a surtout "fait mine" de frapper fort ce lundi, en annonçant des mesures dont on a de bonnes raisons de penser qu'elles ne seront jamais appliquées avec la rigueur annoncée, car au vu du nombre de zéros figurant en bas des factures qui atterriront (qui sait ?) sur le bureau du président de la République avec la mention "Copie", le chef de l'Etat finira peut-être par se dire comme ses prédecesseurs que "quelques enfants violés (ou jamais retrouvés) ne justifient pas...", etc.
C'est bien triste, un pays dans lequel il n'y a plus d'argent et dans lequel il y en aura encore moins demain (bouclier fiscal oblige). On ne peut plus jamais y faire ce que l'on veut, et encore moins ce que l'on devrait... C'est bien triste, bien inquiétant surtout.
Concernant le show proprement dit, il devrait durer toute la semaine mais on pouvait s'y attendre. On évoque notamment la possibilité que Sarko se rende personnellement aux obsèques du patron-pêcheur du Sokalique, tué après que le caseyeur français ait été percuté par le cargo Ocean Jasper battant pavillon des Kiribati (en réalité ce serait l'inverse, l'Ocean Jasper aurait refusé la priorité au Sokalique qui l'aurait alors percuté, mais bon c'est compliqué tout ça). De son côté, Fillon devrait se rendre en Martinique mercredi et jeudi pour voir des bananes mortes et rassurer les "autochtones" en leur promettant que l'Etat va les inonder d'euros pour qu'ils puissent nous refaire de la bonne banane, que nous devrions pouvoir manger l'année prochaine si tout va bien.
Pour les autres membres du gouvernement, mystère : les bronzés ne feront pas du ski mais penseront sans doute avec insistance, pour certains, aux activités qui les motivent vraiment et qui n'ont pas toujours grand-chose à voir avec la politique. Ainsi, on a pu remarquer que Roselyne Bachelot, présente dans la cour de l'Elysée aux côtés de Nicolas Sarkozy (qui a fait sa conférence de presse en gardant la main dans la poche) et de Rachida Dati, avait dû profiter de ses trois semaines de vacances pour s'enfiler toutes sortes de pâtisseries en sa qualité de ministre de la Santé soucieuse de préserver celle de ses concitoyens souvent plus maigrichons... Si vous voulez, Roselyne est maintenant gaulée comme Bibendum, c'est-à-dire comme un empilement de bourrelets qui évoque un poil plus la goinfrerie que la bonne santé d'une ministre des Sports.
Rachida Dati, par contre, est toujours gaulée comme un haricot vert, à cette différence près que comme Nicolas Sarkozy (mon Dieu sont-ils amants ?), elle est revenue des States dorée comme une frite au four. Rachida s'obstinant à ne pas se mettre à poil (voir sujet précédent), je ne saurais pas vous dire si elle est bronzée partout ou si sa peau porte les traces de démarcations typiques de la fille qui ne veut pas bronzer nue. Comme à ma connaissance Rachida Dati ne veut toujours pas poser nue pour le Poliblog, j'ai bien peur que cette intéressante question reste sans réponse, à moins qu'un internaute courageux n'arrive à tirer fermement sur la jupe de Rachida pour nous rapporter ensuite ce qu'il aura vu (ah ben non, j'oubliais, Rachida ne porte que des pantalons...).
Dernière info qui n'intéresse que moi, Christine Lagarde est devenue beaucoup plus noire que Michael Jackson, et avec ses cheveux blanchis à la Robien, elle ressemble à une créature qui ne devrait pas exister. Un peu comme une pomme de terre dont on n'aurait épluché qu'une extrémité... Bizarre, ce goût pour les looks toujours en rapport avec l'alimentation dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy. Ou alors c'est moi qui ai faim ?
:)