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Poliblog indépendant
20 octobre 2007

Grève et syndicats : chacun pour sa gueule

gr_ve_dans_les_transports

Ce vendredi, la grève des transports parisiens a fortement affecté le trafic des trains, bus et métros, sans parler du trafic routier ordinaire (Français qui vont au boulot, ou qui profitent d'une journée perdue pour aller faire leurs courses comme cela a été le cas pour beaucoup hier). Ainsi, le site Internet Sytadin représentait via des pop-ups l'évolution du trafic routier qui est graduellement passé du vert au rouge tout autour de la capitale.

Dans les autres régions de France, car on en compte quand même vingt-et-un en-dehors de la région parisienne, la mobilisation semble avoir été moins forte que la veille : jeudi, plusieurs manifestations s'étaient déroulées, d'une envergure suffisamment grande pour que les journalistes jugent bon d'en parler mais ce vendredi, rien ou presque.

L'explication se trouve peut-être dans un article du Figaro, qui bien que donnant des informations qui ne correspondent pas du tout à celles communiquées par la RATP dans le courant de la journée évoque un essoufflement de la grève, mais aussi et surtout une réelle absence de cohésion des syndicats pour continuer à faire entendre les revendications de leurs adhérents.

En sous-main, certains auraient déjà négocié avec le gouvernement pendant que d'autres réfléchiraient à une poursuite éventuelle de la grève et qu'un troisième camp se prononcerait, lui, pour une grève totale... En d'autres termes, tous les intéressés en sont déjà à se tâter pour redescendre dans la rue, où l'on s'est aperçu qu'il faisait bien moins chaud qu'au boulot ou à la maison.

Les pronostiqueurs du gouvernement qui tablaient sur un ralentissement rapide de la contestation semblent donc avoir eu raison. D'ici à lundi, week-end oblige, on voit mal comment les principaux syndicats arriveraient à s'entendre sur une ligne commune, erreur dramatique qui pourrait bien signifier la fin pure et simple de la grève puisque les divergences d'opinion vont probablement s'accroître faute d'entente sur la poursuite du mouvement, mais aussi "grâce" à une technique diabolique que le gouvernement est en train de tester spécialement pour l'occasion : il s'agit, tout simplement, de faire à chacun une proposition qu'il ne pourra pas refuser, voire, quand on a affaire à un authentique déficient (cf. plus bas), de le persuader qu'on l'écoute.

Vraisemblablement, ce sera suffisant pour provoquer un réflexe de repli sur soi de la part de chaque organisation qui aura obtenu quelque chose (sur le papier), ou pensera qu'elle le peut, suffisant aussi pour accélérer une certaine forme de rupture entre des syndicats qui devraient, fort logiquement, tous être tentés de négocier de leur côté. Les grévistes étant rentrés à la maison ou retournés au boulot en ayant l'illusion qu'ils ont gagné quelque chose, le gouvernement n'aura aucun mal, dans un futur plus ou moins proche, à revenir à son objectif principal qui est la suppression des régimes spéciaux de retraite, alors que pour l'heure l'objectif est de briser la grève et qu'il est presque atteint...

Dans ce domaine, la FGAAC (Fédération Générale Autonome des Agents de Conduite) fait figure de précurseur puisque l'organisation n'aurait pas hésité à lâcher absolument tous les autres syndicats en échange d'une vague promesse faite par "le gouvernement"... Ne se sentant carrément plus pisser, Bernard Aubin, secrétaire général, entend aller encore plus loin dans le frotti-frotta avec ceux qui entendent détruire les régimes spéciaux puisqu'au lieu d'accepter que les conducteurs travaillent jusqu'à 60 ans, il pense pouvoir obtenir du gouvernement qu'au-delà de 55 ans ces derniers deviennent... formateurs !!!

Dans le genre "con", on aura vraiment tout vu.

Dans le Poliblog, j'ai parfois écrit que le syndicalisme français était mort, mais je ne pensais pas que ce pouvait être à ce point. Le plus affligeant, dans tout cela, est qu'à Matignon comme au ministère du Travail on doit rire à gorge déployée. On aurait tort de se priver.

La grève s'essouffle faute d'unité syndicale
http://www.lefigaro.fr/economie/20071020.FIG000000824_la_greve_s_essouffle_faute_d_unite_syndicale.html

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Commentaires
P
Hier j'avais un RV à Charenton pour le machin d'aide aux demandeurs d'emploi et il a été annulé de même que tous les autres, car j'étais la seule personne à penser que je pourrais m'y rendre dans les temps ou m'y rendre tout court ! Donc le titre du Figaro qui parle d'essouflement m'a un peu amusé, bien que si j'en crois les médias rarement impartiaux c'est surtout sur Paris que ça s'est concentré (?)...
O
C'était le dernier sujet des B&B's, et en effet c'est comme toujours au pays des VEAUTRUCHES:<br /> Chacun pour sa gueule !<br /> Bonjour Mimi !
M
C'est drôle mais je trouve l'attitude des grands syndicats un peu bizarre en ce moment.<br /> Ne serait ce point à cause de, peut être, leurs financements occultes par les grandes fédérations patronales dont on a évoqué la possibilité sans en dire beaucoup plus?<br /> Y aurait il des "arrangements à l'amiable"...<br /> <br /> Un tous les cas, j'ai passé 4 heures dans les embouteillages à Paris, hier en fin de journée pour aller chercher (aller et retour) ma fille en panne de bus et de métro. Elle était pas si essouflée que cela la grève vendredi !<br /> Jeudi, presque pas d'embout grâce à beaucoup de RTT ou jour de vacances pris par les franciliens
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