2008 - Diversion semaine 1 : la notation des ministres
Ce qui est bien avec Nicolas Sarkozy, c'est qu'on ne s'endort jamais, mais ce qui est con avec Nicolas Sarkozy, c'est qu'à tout prendre, le chef de l'Etat distrait autant que son copain Bigard dans un bon jour... A moins que l'idée de noter les ministres du gouvernement ne vienne réellement de François Fillon, à-propos duquel on pourrait, du coup, penser qu'il est devenu aussi taré que mauvais manager ?
Aucune importance : un ministre, ça ne se note pas, tout au plus peut-on se féliciter des résultats qu'il obtient ; et quand bien même les résultats obtenus mériteraient que l'on sen félicite, alors le ministre n'aurait fait que remplir sa fonction de ministre : on pourrait se féliciter de ce qu'il fait, mais en aucun cas le féliciter "lui".
Dans le Sarkoland pourtant, il en va tout autrement : les gens collectionnent les bourdes, se montrent incapables de gérer quoique ce soit sans provoquer des conflits, ne respectent quasiment aucun des engagements pris par le chef de l'Etat, pourtant on ne va pas les virer. On va se contenter de les noter. Sur des critères dont la niaiserie risque de laisser pantois plus d'un spécialiste, véritable, de l'évaluation : combien, parmi ceux-ci, omettraient de noter en premier lieu qu'un ministre qui accepterait de participer à ce type de farce n'a rien à faire dans un gouvernement ? Probablement aucun.
Il ne faut donc pas s'y tromper : dès lors que l'on parle de "notation" de ministres et de secrétaires d'Etat, on est, tout bonnement, confronté au dernier bras d'honneur en date adressé par la totalité de l'équipe présidentielle à l'ensemble des Français, dont certains ne seront pourtant pas dupes.
Parmi d'autres, on comptera certainement cet invité de BFM Radio, qui disait cet après-midi que Nicolas Sarkozy n'avait aucune vocation à résoudre les problèmes, ses principaux problèmes étant d'être élu (objectif atteint) et ensuite de rester en place (problème toujours en cours de traitement, mais pour atteindre ton objectif, il faudra quand même te sortir les doigts du cul un jour, Nicolas...).