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Poliblog indépendant
7 janvier 2008

Nicolas Sarkozy : l'insupportable vérité

Nicolas_Sarkozy_sale_t_te__n_b_Je ne sais pas trop par quoi commencer ce sujet. Dire que je suis "absourdi", "sonné" ou "retourné" par ce que j'ai lu dans le dernier numéro de L'Express serait bien en-dessous de la réalité.

La vérité, je pense, est tout simplement que je n'ai pas encore digéré ce que j'ai lu, essayé de comprendre ou essayé d'interpréter, parce que le problème est justement là : tout ce que l'on peut comprendre dans certains textes, comme celui dont nous allons parler ici, c'est la gravité extrême, et les implications qui ne le sont pas moins, de ce que l'on découvre au fil des pages que l'on tourne.

J'étais pourtant préparé. Du moins je le pensais. J'avais vu un court extrait, à la TV, qui parlait de ce numéro présenté comme peu ordinaire de L'Express, avec en couverture un titre beaucoup plus gros et racolleur que les autres, qui évoquait des révélations dans lesquelles je ne croyais pas trop... Erreur ! Ce que j'ai lu a dépassé tout ce que j'aurais pu concevoir. Dans mon pire cauchemar.

"Non, Nicolas Sarkozy n'est pas fou". Du moins, et c'est ce qui ressort principalement de l'article, il ne l'est pas seulement.

Mais prenons les choses dans l'ordre, en commençant par le titre choisi pour ce petit dossier de L'Express, qui attire le lecteur avec un ton que, bien innocent, j'avais cru un brin exagéré : "Secrets d'Etat - Un témoin clef raconte la guerre Sarkozy-Villepin-Chirac" (fichtre !).

Rien n'est exagéré (et surtout pas l'expression "secrets d'Etat") ! Sauf bien sûr la mise en bouche, plutôt navrante, écrite par un Barbier qui écrit comme il parle, c'est-à-dire avec le style emphatique, maladroit et indigeste du journaliste qui adore définitivement tout ce qu'il produit, ne pouvant pas s'empêcher de faire précéder d'un laïus superflu le texte pour lequel le lecteur a acheté le magazine... Heureusement, c'est court, excepté pour ceux qui auront eu le courage de se cogner une page entière de Barbier.

Viennent ensuite les choses intéressantes, avec des extraits du livre à paraître de Bruno Le Maire, opportunément intitulé "Secrets d'Etat" lui aussi (quelle inspiration à L'Express !).

Le Maire, c'est l'ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon. Pas l'éminence grise, mais plutôt l'accompagnateur : celui qui en sait long, celui qui en voit beaucoup aussi, et surtout celui qui s'est fixé pour règle de ne jamais porter un jugement sur quiconque, car il n'est là que pour servir un maître dont la seule destinée possible sera l'éjection. Dure loi du mandat gouvernemental... Le Maire doit y penser constamment, mais pour l'heure, son boulot est de servir. Jusqu'à la fin. Fin de mandat ou fin de carrière pour Villepin ? J'imagine que dans son livre, Bruno Le Maire ne doit pas dire ce qu'il a pu en penser, en fonction des époques, en fonction des affaires qui ont fait tanguer l'équipage, le portant tantôt au sommet, tantôt au creux de la vague... Boulot de con que celui du serviteur qui peut passer du rôle d'officier en second, qui organise tous les aspects de la vie quotidienne d'un paquebot, au rôle de vulgaire naufragé, accroché à une planche en plein milieu de l'Atlantique... A sa manière d'écrire, on a le sentiment que Le Maire ne sait pas vraiment ce qu'il fout là, et idem pour Villepin.

Sur la période qui nous intéresse, Chirac n'est plus qu'une vieille diva qui passe ses journées dans l'oisiveté la plus totale, qui se fait un monde d'une remise de décoration, qui couine comme une fillette qui se serait écorché le genou quand il a la goutte au nez... Laissant Villepin livré à lui-même, un Villepin qui semble incapable de prendre la moindre décision, sous réserve qu'il ait seulement compris en quoi son rôle de Premier ministre consistait (ce qui est loin d'être évident)...

Affolant !

Classées par date, les quelques notes de Le Maire reprises dans L'Express couvrent la période qui a vu Nicolas Sarkozy réussir à s'imposer comme candidat unique de l'UMP à l'élection présidentielle, mais aussi la fin de mandat d'un Villepin qui semble totalement dépassé par le niveau de... bêtise et par l'arrogante suffisance de Sarkozy, sans parler de la fin de règne de Chirac, qui se désintéresse de tout, et qui lors de ses très courtes phases de réveil croit dur comme fer qu'il parle au nom de la France et des Français (notamment sur sa volonté de voir la Turquie rejoindre l'Union européenne avant de mourir).

Plongée vertigineuse dans un monde d'oisifs, de fous, où l'on a vite fait de voir dans les trois personnages principaux un retardé aussi méprisant que revendicatif (Sarkozy), un vague intello, philosophe de salon, qui ne connaît pas grand-chose à la France et qui sur la fin pensera même qu'il s'est carrément trompé de métier (Villepin), et un vieil oracle qui n'hésite pas à avouer à ses subordonnés qu'il n'entend rien à un sujet comme... l'emploi (!), qui du reste ne l'intéresse absolument pas (c'est en tout cas ce qu'on comprend).

La lecture à peine entamée, on passe de l'affolement à la terreur ("comment est-il possible que ?").

Sans jamais prendre parti, car dans les extraits cités en tout cas il se borne exclusivement à rapporter ce qu'il a vu et éventuellement "ressenti", sans tenter de l'interpréter d'une quelconque manière, Bruno Le Maire dépeint Sarkozy comme un homme qui, pendant toute la durée de la campagne présidentielle et même longtemps avant, doit être considéré par Villepin comme étant totalement dépourvu de projets, et même de vision sur le plan politique (Villepin n'a pas la queue d'un projet non plus, mais la différence, importante, est qu'il l'ignore...) : la seule chose qui intéresse Sarkozy, c'est Sarkozy, et la seule chose qui guide l'action de Sarkozy, c'est la communication. Le type est son propre VRP.

Schématiquement, aux yeux de Sarkozy (mais on pourrait presque dire la même chose de Villepin, qui ignore ce que sont les Français, voire pire encore de Chirac, qui ne semble même pas savoir qu'ils existent !), les Français apparaissent comme une quantité si négligeable qu'on ne peut même pas dire qu'elle est "tout à fait" négligeable : guère mieux qu'un troupeau de bovins. Des bovins qui ont des attentes, qu'ils sont évidemment incapables de comprendre, mais qui ont des attentes quand même... Et c'est là que Sarkozy intervient, posant le principe (dans les notes de Le Maire, on voit Sarkozy poser constamment des principes totalement arbritraires, qui reposent sur du vent, ou au mieux sur de vagues sondages ou tendances) que si l'on veut que les bovins remuent la queue, il faut leur promettre qu'on va leur donner la meilleure herbe, et peu importe qu'on n'en ait pas, peu importe, même, qu'on n'ait aucune idée de l'endroit où on pourrait de l'herbe pour les bovins !

Les bovins veulent du FN ? On va leur vendre du Le Pen. Les bovins veulent de la sécurité ? On va leur vendre de la matraque. Les bovins veulent un retour à des valeurs de fossiles ? On s'en cogne complètement, mais on va quand même leur jurer sur la tête de Charles qu'on va écraser tous les soixante-huitards sur des planches à clous !

Et ça continue... Il faut "cliver", mettre la gauche en difficulté, bouger sans cesse pour ne jamais entrer dans le collimateur de l'autre, qui pendant qu'il s'échine à vous viser en oublie, lui, que les bovins veulent de l'herbe.

Récits courts de journées vécues, de rencontres et d'entretiens au contenu improbable (souvent), quand le même contenu n'est pas... pathétique. Le Maire met dans la bouche de Sarkozy des mots, des expressions, des scénarii et des constats à deux balles qui éclairent le personnage d'un jour totalement nouveau, tant et si bien qu'on finit presque par en convenir : NON, Nicolas Sarkozy n'est pas un fou ! C'est juste un type si limité intellectuellement qu'à sa manière de jacter (sans jamais raisonner plus haut que ses semelles), qu'à sa manière de jouer avec l'espace (il éjacule à l'idée qu'on puisse l'observer), qu'à sa manière d'échafauder des plans (qui ne visent qu'à lui assurer la promotion tant désirée), on comprend subitement qu'il aurait été tout à fait incapable de monter un vrai "projet", ou d'écrire le moindre des discours qu'il a prononcés pendant la campagne présidentielle : un tartuffe minable, qui sait qu'il inspire la crainte, même quand il apparaît plutôt comme un parano qui a peur de tout.

Ca zigzague en permanence, ça dit tout le bien que ça pense de Chirac, avant de saigner le président comme une truie dès la seconde où le vieux a le dos tourné. Pas besoin de retourner sa veste, Sarkozy passe sa vie à en changer. Dix secondes après avoir crucifié Chirac, il est capable de se transformer en gigolo qui a laissé tomber l'école avant le collège, qui fait du plat à Villepin pour tâter le terrain d'une éventuelle candidature de sa part, qui lui dit en même temps que quoiqu'il arrive, "lui", il ira (tout juste si Sarkozy ne dit pas que le monde le lui doit bien), et qui demande dans la foulée à l'Asperge de lui dire en toute franchise s'il le trouvera sur sa route... Ce à quoi Villepin ne répond jamais, quand à mesure que le temps passe, le chef du gouvernement mesure à quel point Chirac s'est payé sa tête, quand il lui a fait croire mille et une fois qu'il avait pu devenir un vrai confident pour le vieux...

On est sur une autre planète. D'improductivité totale, de réflexions qui, surtout, ne doivent jamais conduire nulle part, personne ne sachant ce qu'il a à faire, personne ne faisant preuve non plus de la moindre curiosité à ce sujet... La seule exception, c'est Sarkozy : le "limité" sait qu'il veut devenir président de la République et qu'il est prêt à tout pour y arriver, mais c'est tout, et son embryon de croisade à deux sous s'arrête là.

On comprend, si rapidement que cela en devient brutal, que pour Sarkozy les notions-mêmes de "projet politique", de "projet de société" ou autre, n'existent tout simplement pas. Elles n'ont aucune utilité. Seul le "moi je" compte, et seule l'action existe, action qui le plus souvent n'en est pas une, car les vrais credos de Sarkozy, au nombre de deux seulement, ce sont la communication, l'image que l'on transmet aux électeurs, et les bâtons que l'on arrive à jeter dans les roues de l'adversaire, quel qu'il soit. Tout le reste, c'est du vent. Le mélange des deux, ou plutôt des trois, aux yeux de Sarkozy pour lequel le vent est une composante à part entière de ce qu'il croit être de l'action, est la clé de tout, tout au moins la base du seul marchepied sur lequel le retardé semble véritablement capable de se hisser pour conquérir une fonction qu'il a toujours eue en ligne de mire...

Après ça ? Sarkozy apparaît comme un sinistre con, un raté comme on en voit peu, un type qui se gave des films qu'il se raconte, qui écrit ses propres histoires, qui ne tiennent jamais la route, et qui dans les notes de Bruno Le Maire ne semblent jamais intéresser que lui (peut-être, en celà, Nicolas Sarkozy est-il vraiment, complètement taré...). Exemple parmi d'autres, l'homme dit que la victoire ne l'intéresse pas, que ce qu'il veut c'est faire (comme un sociopathe) ! Même quand tout, dans son comportement, démontre que pire qu'un incapable, Nicolas Sarkozy est d'abord et essentiellement quelqu'un qui ne croit absolument en rien.

La profondeur, l'engagement, le recul, le concept de "mission", la réflexion, les objectifs comme la morale... Tous ces mots sont inconnus de Sarkozy, qui en emploie pourtant certains, mais sans jamais donner le sentiment qu'il en a seulement compris le sens. Le sens du service justement, les qualités humaines, le respect des autres, les valeurs communes, les aspirations d'un peuple qui doit élire son président... Disons les choses comme elles sont, Sarkozy n'en a rien à foutre. Tout juste s'il ne dit pas que c'est de la merde, et que la merde, c'est fait pour être jeté à la face d'une gauche en perdition que malgré tout, il redoute, tant il est persuadé qu'il n'y a qu'elle qui pourrait l'arrêter (si le PS n'avaint pas, lui aussi, propulsé une attardée mentale comme candidate, les socialistes auraient sans doute eu une chance de le vérifier !).

I-ni-ma-gi-nable.

Dire qu'hier encore, j'étais absolument convaincu que Nicolas Sarkozy était un sociopathe... Je me gourais complètement, il est bien pire que cela : indigne, mais c'est un euphémisme, d'occuper la moindre fonction publique, sauf qu'à présent, je vais devoir me faire à l'idée supplémentaire qu'en plus d'être un asocial, Nicolas Sarkozy est doublement handicapé par une absence totale de qualités humaines et par un QI qui dépasse péniblement celui d'un débile profond, ignorant ce que peuvent être les "convictions", la "morale", la fierté que l'on peut tirer de ses réalisations quand on met son talent au service d'une collectivité et, incroyable ironie du sort... les valeurs fondamentales que sont le travail et le mérite. Un être exécrable, foncièrement nuisible sur tous les plans.

Si j'avais su, si j'avais lu tout ça plus tôt, je ne me serais sans doute pas autant acharné sur Villepin, l'homme aux deux bras cassés : bien sûr, c'était un incapable ! Oui, l'incapable était doublé d'un intello qui n'a jamais su quoi faire de ses dix doigts, et qui lui non plus n'avait pas le plus petit commencement d'idée pour faire avancer la France, mais quand même... "Il" aurait mieux valu que l'écoeurant Sarkozy.

Villepin, ou l'histoire tragi-comique d'un poète qui s'est trompé de métier
14 septembre 2006, alors que "Villepin surprend des collaborateurs en train de partager un repas" : "Alors, on dîne ?". Ces derniers lui répondent qu'ils étaient en train de parler de sa prochaine candidature aux législtatives (que Villepin n'a pourtant jamais annoncée). Le Premier ministre déclame alors : "Les législatives ! Mais non ! C'est une erreur de vouloir être député ! Il faut s'occuper de la France, c'est la France qui ne va pas. La France est comme un verre fêlé. Il faut la réparer avec des attelles en fer, mais on se demande si les attelles ne vont pas casser le verre."

Sans commentaire.

Le livre de Bruno Le Maire, vu par Olivier Bonnet
http://olivierbonnet.canalblog.com/archives/2008/01/06/7462281.html

Et toujours le même, vu par le Figaro (article repris ici sur un site consacré à "De Villepin vu par les jeunes")
http://2villepin.free.fr/index.php/2008/01/03/623-bruno-le-maire-des-hommes-d-etat

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Commentaires
P
Pas mon article (j'aurais préféré écrire quelque chose de plus drôle et motivant je pense), mais cet inimitable talent de Laure pour ce que j'appellerais une sorte de "concision efficace" : ça tue ! Et là, ben pan, c'est moi qui a mouru ! :)
Z
Merci pour ce remarquable article, veritable page d'anthologie. Le lapidaire et cinglant constat de Laure est aussi, hélas, d'une grande lucidité.<br /> <br /> Bocsa-Bokassa, même combat : à moi la couronne des cinglés et tout ce qui "va avec" !
M
Bonsoir, moi je n'ai pas voté pour NS. De plus, il ment avec un culot pas possible quand il prétend n'avoir jamais dit à propos de Fillon qu'il était un "collaborateur" Un président menteur en plus.<br /> <br /> Vous vous rappelez? Vous m'avez expliqué un jour pourquoi il ne fallait pas supprimer les 35 heures. cette fois, IL va le faire.
G
Je ne puis que constater amèrement mon incurable stupidité: j'ai voté N.Sarkosy, et je ne parviens pas à changer d'avis. J'espère que tu ne m'en tiendras pas rigueur.<br /> <br /> Je ne sais pas pourquoi je reste convaincu que la dream team que S.Royal aurait pu nous proposer n'aurait pas fait mieux, je n'ose dire pire, mais je ne tirerais pas de plan sur la comète.<br /> <br /> De mon point de vue, faire (même mal) est toujours mieux que ne rien faire. Attendre, toujours, que la solution vienne des autres est le plus sur moyen de pouvoir taper sur eux si le résultats ne nous satisfont pas, même si les resultats sont qd même là.<br /> <br /> Quand bien même les resultats nous satiferaient, nous Français trouverions bien à redire : nous sommes les rois de la réthorique, du bla-bla stérile et improductif. Ah, pouvoir innonder de nos reproches et de nos revendications ceux qui font et qui agissent, que c'est bon. Que c'est bon de nous drapper dans notre orguilleuse supériorité intellectuelle, dans notre raisonnement infaillible à nos yeux. Qu'il est bon de villipender le gueux qui à faillit, l'incapable qui a essayé, l'être inférieur qui s'est bougé au lieu de réfléchir, le cuistre.<br /> <br /> Navré encore mon cher Oz, je fais également parti de ceux qui font, qui se trompent mais qui continuent à faire, qui chutent mais qui invariablement se relèvent. <br /> Je ne m'arc-boute pas à mes "acquis sociaux", à mes privilèges si petits soient-ils, à mon petit univers personnel. Je sais qu'à terme, inéluctablement tout ça disparaîtra ou devra être adapté au monde actuel dans lequel nous vivons, alors autant s'y mettre maintenant et ne pas attendre la dernière seconde, contraint et forcé.<br /> <br /> GM<br /> <br /> PS: Oz, je n'ose intervenir sur tes 3 derniers billets, manquant cruellement d'infos fiable sur les primaires US.
G
Il n'a peut-être pas tout dit sur les raisons de son étalage avec Carla Bruni et son éventuel mariage.(http://www.ninapeople.com/cecilia-sarkozy-et-richard-attias--un-mariage-en-fevrier-2008--a6322.html). Ca peut paraître superflu, mais c'est au contraire révélateur que toutes ses simagrées sont triviales. Et surtout ce qui prouve que pendant la campagne il a menti, autant que les Royal/Hollande, sur sa vie personnelle. Sinon pourquoi, insisterait-il sur sa transparence.
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