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Poliblog indépendant
13 février 2008

Après Martinon, Devedjian flingue tout le monde à Neuilly (ça leur apprendra)

Jean_Christophe_FromantinFin du suspense à Neuilly : prenant finalement à contrepied ceux qui misaient lundi sur une nouvelle liste UMP conduite par Marie-Cécile Ménard ou Arnaud Teullé (ils étaient respectivement numéros deux et trois de la défunte liste de David Martinon), voire par le petit Jean Sarkozy avec ses grolles qui pèsent deux SMIC sans les lacets, Patrick Devedjian a annoncé hier matin qu'il comptait demander à l'UMP de soutenir la candidature de Jean-Christophe Fromantin (photo), ancien adversaire divers droite de Martinon et de ses trois égorgeurs qui est aussi, indirectement, à l'origine de l'explosion de ce que Martinon prenait pour une "équipe".

Objectif pour Devedjian, prendre la température, qui en l'occurrence n'a pas tardé à monter puisqu'à l'écoute de la proposition de l'Arménien, Fromantin n'a pas tardé à se manifester, assurant pour la galerie qu'il réservait sa réponse "mais" que si elle était positive, il n'y aurait pas de fusion des listes, enfonçant même le clou dans la foulée en disant qu'il ne modifierait "rien" de la composition de l'équipe qui le soutenait déjà dans la course aux municipales... Message à l'intention de qui ? Des assassins de David Martinon, évidemment, car à la décharge de Jean-Christophe Fromantin, qui pourrait bien avoir l'idée, aussi dangereuse que saugrenue, de faire entrer dans son équipe des félons prêts à toutes les bassesses comme Teullé, Sarkozy junior ou Ménard ? Réponse : certainement pas lui.

Il y a de ces moments magiques, en politique, où loin des calculs ignominieux comme ceux dont Teullé raffole, les vrais décisionnaires se félicitent d'avoir trouvé un terrain d'entente qui les satisfait tous : ça aide à ne plus se focaliser sur les indélicatesses des uns et des autres. Pas de fusion des listes en effet, c'était une manière pour Fromantin d'accepter la proposition de Devedjian sans en avoir l'air (elle avait sans doute déjà été discutée à l'UMP, voire directement avec Fromantin -!-), et aussi pour Fromantin comme pour Devedjian de mettre hors circuit le trio infernal qui avait saigné Martinon (Teullé le Fourbe, Jeannot la Flambe et Ménard la Suiveuse), ce qui par un hasard extraordinaire... ne pouvait qu'arranger les affaires de Patrick Devedjian et de l'UMP, la morale étant (presque) sauve (les trois assassins de Martinon ayant été pendus publiquement, toujours pour la galerie).

Autant dire qu'Arnaud Teullé, le Fourbe, n'a pas du tout apprécié, lui qui se voyait déjà rouler d'une fesse sur l'autre dans le fauteuil de maire de Neuilly-sur-Seine. En cas d'accord de Fromantin en effet, l'ancien adjoint de Sarkozy père à la mairie de Neuilly, qui s'était fait déjà doubler par Martinon, allait se faire à nouveau doubler par un parachuté, mais cette fois-ci sautant depuis le toît d'un immeuble de... Neuilly, "sa" propre ville ! Inacceptable, Teullé est devenu fou... Tremblant et bavant sans doute comme un boxer parkinsonien, en attendant l'intervention officielle au cours de laquelle Patrick Devedjian s'était engagé à faire connaître "la décision de l'UMP" (un vrai scénario de bande dessinée).

Quand la confirmation (que l'on pouvait attendre) est tombée que d'une part, l'UMP avait plus ou moins investi Jean-Christophe Fromantin et que, d'autre part, Fromantin avait accepté de marcher main dans la main avec le parti de l'ancien maire, on peut supposer que Teullé, ivre de rage, s'est mis à repeindre tous les lampadaires de Neuilly avec ses excréments, avant d'annoncer qu'il allait, lui, Arnaud Teullé, prendre la tête d'une liste dissidente plus que jamais fidèle à Nicolas Sarkozy (boudla !).

Fin de l'élection municipale à Neuilly : les dents de Teullé, de Sarkozy junior et de Ménard la Suiveuse ont été limées aussi sûrement que si on les avait traînés dans les rues la bouche ouverte ; la question de l'avance de Fromantin dans les sondages ne se posera plus puisqu'il est à présent le candidat plus ou moins officiel de l'UMP pour la mairie la ville ; quant au balourd de service, Arnaud Teullé, s'il veut rester dans la course non plus pour les municipales mais dans celle de la vie politique à Neuilly (ou s'il ne veut pas être suspendu par son parti), il n'aura plus d'autre choix que de faire ce qu'il sait finalement faire le mieux, à savoir se faire petit et la fermer en ruminant sa haine de tout (microbe qu'il a pu ramasser au contact du petit Nicolas).

Pour Martinon, grand oublié des derniers développements d'une affaire dans laquelle il a pourtant été un figurant que beaucoup ont regretté après son décès, la descente aux enfers a continué, puisque moins de vingt-quatre heures après qu'on ait démembré son corps en public, on ne parlait déjà plus de lui ! Un énième coup de masse dans les gencives que le jeune David n'oubliera pas de sitôt, comme d'autres qui l'ont précédé, car si l'on peut voir dans la désignation d'un "successeur" qui ne soit pas issu des rangs de l'UMP une forme de reconnaissance du travail qu'il avait accompli à Neuilly, on peut tout aussi bien y voir un ultime signe de mépris, encore plus fort que l'ordre qui lui avait vraisemblablement été donné de se retirer dès ce dimanche, Martinon découvrant en même temps que tout le monde que le lundi il s'était fait hara kiri au profit de... son ancien adversaire (!), dont tout le monde a maintenant bien enregistré qu'il ne fait pas partie de l'UMP.

Si le sort ne s'acharnait pas avec autant de cruauté sur le pauvre David Martinon, on en sourirait presque, sauf que l'humilation finale a dû remuer de bien mauvais et brûlants souvenirs pour le presque jeune David, qui s'était quand même (un peu) mouillé les aisselles sur le terrain... Bien maigre consolation, Martinon aura malgré tout pu jouir pendant quelques minutes en entendant que ses assassins avaient été pendus à leur tour par l'état-major de l'UMP.

Pour la suite, Fromantin étant déjà revenu en quelque sorte sur son engagement (c'est à la mode à Neuilly) de ne pas fusionner les listes (au cours de son allocution en présence de Devedjian pendant laquelle il a parlé d'une liste de... rassemblement), on ne sait pas trop ce qui va pouvoir advenir de Ménard et du petit Sarkozy : la morale voudrait qu'on les attache pieds et poings liés en travers de la N13, à une heure de forte affluence, mais le goût de Devedjian pour les indélicatesses majeures va peut-être le conduire à suggérer à Fromantin de les caser quelque part dans sa liste (ce que Sarko junior devrait refuser, par fidélité -sans rire- envers Teullé auquel on vient de couper les deux jambes, et qui va maintenant avoir besoin de quelqu'un pour pousser son fauteuil)... Ces interrogations de nature à achever de pousser David Martinon au suicide relevant de la voyance bien plus que de la politique, on n'approfondira pas.

Véritable bilan de l'affaire maintenant, dans sa stratégie nationale pour les municipales, la bien mal nommée Union pour un Mouvement Populaire est devenue le champion toutes catégories des tractations de caniveau et de la déloyauté en politique : dans un premier temps, plutôt que de mettre le paquet pour soutenir Martinon à Neuilly, on l'a exécuté, et dans un second temps, plutôt que d'investir Ménard ou Teullé pour prendre la place de Martinon (il faut dire que Ménard est une femme et que Teullé est tout sauf un leader charismatique), on a flingué tout le monde (!), préférant miser sur celui que des oracles de bureau ont dû pressentir comme le vainqueur "obligé" de l'élection municipale de Neuilly-sur-Seine.

Une conception de la politique d'autant plus déshonorante que la situation de David Martinon à Neuilly n'avait rien de vraiment dramatique : en l'espace d'un mois, il lui aurait été largement possible, du moins à lui et à son équipe s'il en avait eu une (en plus bien sûr des militants dits "légitimistes"), de redresser la barre. Cinq points dans un sondage local, ce n'est pas la mer à boire quand la bataille dure une trentaine de jours, et qu'elle se déroule essentiellement sur un terrain quadrillé par des militants de l'UMP (auxquels Teullé a pu demander plus d'une fois de lever le pied, si vous voyez ce que je veux dire)... Malheureusement pour David Martinon, dans son cas spécifique, le terrain et l'absence de charisme, donc de poigne et d'autorité, étaient justement les principaux problèmes, incapable qu'il a été de paraître convaincant ou seulement proche des électeurs lors de ses sorties, rencontrant même des difficultés pour gagner l'adhésion d'électeurs traditionnellement acquis à la cause de l'UMP face à un candidat divers droite qui, pour ne rien arranger, semble s'être montré sensiblement plus performant que toute l'UMP à lui tout seul en arpentant les rues de Neuilly !

C'est l'enseignement le plus calamiteux à tirer de toute cette histoire : confrontés à la plus petite "difficulté", par exemple celle représentée par un candidat qui se trouve à cinq points seulement du leader dans "un" sondage à un mois d'une élection dans laquelle il est engagé, les politiques (comme les journalistes) donnent ledit candidat pour mort quand l'enjeu est d'importance, alors que paradoxalement, s'il s'était agi ici de n'importe quelle ville autre que Neuilly-sur-Seine (i.e. the Sarkoland), on aurait foutu une paix royale à Martinon pour le laisser se concentrer sur l'enjeu. C'est donc la ville, en quelque sorte, mais aussi la flemme et l'absence totale d'honnêteté de ses pairs qui auront eu la peau de David Martinon, fortement aidées, bien sûr, par Teullé le Fourbe, dont on peut penser qu'il a été personnellement à l'origine de 90% du complot qui a vaporisé le porte-parole de l'Elysée, gardant sous sa coupe des militants qu'il aurait dû mettre "vraiment" au service d'une cause qui, il faut le rappeler, aurait dû dépasser les intérêts personnel de monsieur je-veux-le-poste...

Quant à la politique en général, elle ne sortira évidemment pas grandie de la gabegie neuilléenne, avec un fils de président qui se fout ouvertement de la gueule de ses concitoyens mais qui leur fixe quand même des rendez-vous parce qu'ils doivent lui "faire confiance" (...) ; un patron d'une section locale de l'UMP qui bat tous les records de perfidie, estimant qu'il a passé trop de temps à supporter Sarkozy père pour ne pas être payé très grassement en retour ; un candidat amputé du cerveau, aussi incapable de fédérer une équipe qu'il est incapable de parler normalement avec "des gens" sur un marché le dimanche (...) ; un secrétaire général de l'UMP, qui ose parler d' "ouverture" quand il signe lui-même l'ordre de condamnation à mort d'un candidat régulièrement investi par le parti qu'il fait mine de diriger ; et pour couronner le tout, un président qui ordonne de fusiller ses seuls véritables soutiens, quand il ne laisse les pires rebuts de ses troupes faire la loi en saignant ses propres fidèles comme des gorets.

On n'est plus à Neuilly, on est dans Vendredi 13.

Dans de récents commentaires, on parlait dans le blog de cette curieuse manie qu'ont les Français, en général, de vomir abondamment sur leur pays... A mon avis, les aventures trépidantes, pour le moins, que l'on a pu suivre à Neuilly au cours des derniers jours, sont typiquement le genre de choses qui ne sont pas pour rien dans cette très vilaine habitude.

Souvenirs, souvenirs : sur le blog de Philippe Bensimon, le reportage réalisé par France 2, quand Nicolas Sarkozy avait accompagné David Martinon à Neuilly pour l'introniser devant des militants qui n'étaient pas tous très chauds...
http://bensimon.canalblog.com/archives/2008/02/12/7921517.html

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Commentaires
P
... que Patrick Devedjian soit surnommé l'Arménien par des gens qu'il se met à soutenir sans avoir consulté les militants locaux après les avoir faits combattre par ses propres troupes, dont il a ensuite sacrifié des divisions entières ? En politique, c'est ce que j'appellerais un genre de compromissions qui ne font pas honneur à leurs auteurs (ni à leurs bénéficiaires d'ailleurs) : un aveu d'immoralité qui ne mérite aucune forme de respect en retour, de la part de ceux qui sortent vraiment gagnants des déboires de l'UMP à Neuilly, tous dûs (ironie du sort à)... Patrick Devedjian (qui aurait dû faire le choix de soutenir Martinon et de mettre le paquet à Neuilly) !<br /> <br /> A-propos d'Arnaud Teullé maintenant, ben le respect ça se gagne, et quand on l'a gagné il faut savoir le conserver, seulement il y a "manière et manière", et Teullé n'a vraiment pas choisi la moins condamnable. Il me semble avoir parfaitement mérité l'ingratitude, le dédain, voire le mépris qu'on affiche maintenant envers lui dans les hautes sphères de l'UMP : son opération commando contre Martinon qu'il avait d'abord accepté de soutenir, alors qu'il aurait très bien pu refuser dès le départ (et dans ce cas l'UMP n'en serait probablement pas là à Neuilly), a quelque chose de particulièrement lâche et nauséabond, pour ne pas dire de répugnant quand on sait le rôle majeur qu'a joué Teullé dans le lynchage de Martinon : si j'avais été un militant local de l'UMP soutenant Arnaud Teullé à Neuilly avant l'arrivée de Martinon, non seulement j'aurais rendu ma carte, mais encore je l'aurais fait bouffer à Teullé, et si j'avais été un cadre de l'UMP, j'aurais exigé qu'il soit immédiatement suspendu.
S
M.Teullé sauve l'honneur de l'UMP et justifie à lui seul l'engagement des ses 400000 militants en politique! Comment motiver ces militants qui ne ménagent pas leur peine, si les investitures sont données contre ces mêmes militants à des personnes indépendantes? M.Fromantin refuse l'étiquette UMP,n'est pas membre de l'UMP, ne veut pas le devenir. Quel est alors le sens du soutien que l'UMP lui apporte, de force; d'autant qu'en retour sur blog lié à M. Fromentin, M.Devedjian est nommé l'Arménien..
P
Chez moi à Malakoff, les communistes ont installé des filets électrifiés, des batteries anti-aériennes, et planté des milliers de pieux dans le sol : si un parachuté avait la mauvaise idée de vouloir atterrir dans le coin, il serait criblé de trous, grillé et empalé avant d'avoir pu toucher le sol ! :)
G
A Nanterre nous avons aussi un parachuté de la présidence, mais à Nanterre les adhérents sont plus frileux pour tenir la dragé haute au parachuté. Dommage à moins que Neuilly nous envoie Jea
P
Oui, en ce moment c'est la saint Nicolas tous les jours ! Je vais voir ça. ;)
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