Le sujet que je ne ferai pas (sans doute)
Je sais, j'avais promis hier un sujet sur le stress au travail, qui devait surtout parler de techniques de management pour tout dire, mais je me suis rendu compte en entamant la rédaction de l'article associé que le travail d'écriture allait prendre des heures, chacune de mes expériences, en tant que managé ou manager, pouvant presque faire l'objet d'un bouquin.
J'ai malgré tout commencé à écrire quelque chose, quelque chose d'assez long même, mais je reporte le projet pour l'instant, d'abord parce que je ne sais pas trop sous quelle forme je "devrais" écrire ce type de texte (avec des anecdotes croustillantes, comme l'article sur la visite de Sarkozy au magasin Leclerc de Bois d'Arcy par exemple ? -*-), ensuite parce que je fais partie de ceux qui pensent que les compétences doivent se vendre.
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Ca va paraître surréaliste ou très suffisant de ma part à certains, c'est sûr, mais c'est un fait, en écrivant un article ou ce que vous voulez sur le stress au travail, j'aurais du mal, dans mon souci habituel d'être didactique, à ne pas lâcher par-ci par-là des secrets "maison" de management, le plus souvent personnels, et qui ne se vendent même pas à prix d'or dans les entreprises qui sont vraiment en quête de résultats (beaucoup ne l'étant pas mais assurant le contraire), la plupart faisant appel à des consultants ou spécialistes qui ne peuvent se prévaloir d'aucune réussite seulement comparable à celles que j'aie pu obtenir dans bon nombre de boîtes, travaillant en plus dans des secteurs radicalement différents (!)... Peur du plagiat. Ennuyeux.
Pour vous donner un ordre d'idées, l'article dont je rêvais, mais que je ne ferai finalement pas, aurait pu dévoiler les ficelles du gars qui arrive dans une entreprise un matin et qui obtient en une semaine des résultats qu'une équipe d'une dizaine de cadres n'a pas obtenus en quatre ans, parce que tout le monde est stressé pour de mauvaises raisons (une histoire vécue où j'ai tenu le rôle du "héros" : contrat non reconduit après que tous les objectifs aient été atteints et même largement dépassés en... six semaines, avec management en permanence d'un effectif de trente-cinq à quarante personnes). Ou les ficelles, à peine différentes, du gars dont les équipes de terrain produisent, tout en "prenant leur pied" dans leur travail, des résultats équivalant au double de ceux qui sont obtenus par d'autres équipes comparables en tous points et qui, cerise sur le gâteau, travaillent toutes sur des secteurs beaucoup plus faciles ('fallait quand même le faire, ça aussi...).
Délicat, pour moi, de parler de tout ça, d'ouvrir le boîtier pour mettre le mécanisme à nu et de vous dire par la même occasion quelles prouesses j'ai souvent (oui oui) accomplies pour des entreprises qui, parce qu'on est en France, m'ont remercié en ne renouvelant jamais mon contrat, les gens restant en place n'omettant par contre que rarement de s'attribuer l'intégralité de mes travaux, résultats, modes d'emplois, argumentaires et autres...
Hic jacet lepus... Ca m'a rapporté quoi, tout ça ? Aucune place, rien. Parfois des millions d'euros pour les gens que j'ai "servis" (notamment dans le recouvrement en B2B), mais pour moi, plus de quatre ans de chômdu, avec un cv aujourd'hui tellement rempli de trous qu'on jurerait le cerveau d'un certain président, vu bien sûr sur l'écran de 21 pouces relié à un microscope à balayage électronique.
Bref, même si elles ne me servent plus guère qu'à être parfois fier de moi quand je me regarde encore dans une glace (ce qui arrive rarement), moi, l'ex "meilleur manager" ou l'ex "meilleur élément" des groupes A, B, C, D, E, F, G, H, etc., je dois vous avouer que l'idée de balancer ici, pour rien, des techniques que je pourrais vendre demain matin une fortune dans des boîtounettes comme Renault ou Airbus m'ennuie. Ce serait, quelque part, l'abandon de la dernière chose que je possède vraiment, ma personnalité. Celle du gars qui a toujours marné, réfléchi, préparé, qui a toujours respecté les autres quand ils le méritaient (= qui a parfois détruit ceux qui le méritaient sans la moindre seconde d'hésitation aussi), qui en a aidé plus d'un(e) quand d'autres lui auraient tourné le dos ou n'auraient rien vu, qui a porté des équipes entières à bouts de bras quand d'autres ont cru qu'on ne les leur avait "offertes" que pour qu'ils puissent les piétiner, etc.
Bah... Finalement, je m'aperçois que j'ai tout dit quand même. Dans le paragraphe qui précède. Le stress au travail, ça n'existe pas. Ce qui existe, ce sont les contraintes que l'on (s')impose en ignorant que toute contrainte nuit à la productivité, et surtout les dévastations que l'on cause quand on permet, comme je l'ai écrit hier, à des Hitler en puissance de poursuivre leurs génocides personnels en toute tranquillité, et dans 99% des cas en toute impunité dans le cercle pseudo-familial de l'entreprise, comme chez Renault (ou Peugeot), Airbus, Continental et autres...
Pas besoin de creuser sur ces différents cas pour être certain qu'on trouverait exactement le même genre d'incompétents notoires et (ou) de dictateurs et (ou) de mégalomanes en puissance à l'origine d'échecs cuisants comme ceux des Renault Avantime (ou Vel Satis, ou Laguna), comme celui de la 1007, qui est une insulte à tout ce que l'intelligence humaine a su produire en matière de marketing depuis un siècle, comme l'échec aussi de l'A380, avec à la tête d'Airbus des Lagardère qui ne savent même pas parler correctement dans leur langue maternelle ou en allemand, ou celui, à peine différent, de l'usine Continental de Clairoix, dont l'équipe dirigeante devrait être collée contre un mur les yeux bandés pour une suite que je n'ai sans doute pas besoin de préciser...
A l'origine de chacune de ces "affaires", on trouvera toujours, sans doute, la suffisance des uns et l'incompétence des autres, quand les deux ne sont pas réunies au sein de ce qu'il est maintenant convenu d'appeler le top management, "top" surtout dès qu'il s'agit de briser des vies de salarié(e)s et de désintégrer tout ce que d'autres se sont échinés à bâtir, aussi humblement que patiemment, en posant pierre après pierre au lieu de se prendre pour des dieux.
Ce n'est pas que je ne veux pas, je ne peux pas vous parler de tout ça, simplement parce que moi-même, qui ai si souvent travaillé "avec de l'humain", comme osent dire encore certains, je suis incapable d'évaluer le prix de ce que j'ai appris, compris, et j'oserais dire "expérimenté". Le prix de ce que je sais ou de ce que je suis en somme. Un ancien connard parmi beaucoup d'autres, mais un connard qui su vaincre ses a priori sur un tas de choses, sur les autres surtout.
Paradoxalement, un très bon manager comme moi pourtant, ça ne représente aucune espèce de valeur dans un pays de tarés et d'arriérés complets comme la France, où l'on ne jure que par le contenu du cv, et où depuis l'apparition des "DRH", on confie presque exclusivement à des gens qui sont viciés à la base la responsabilité de "gérer", de "manager" pour mieux... plomber les entreprises, à commencer par celles qui ne jurent justement que par l'obtention de résultats.
J'ai beau y réfléchir, en fait je ne vois pas ce que je pourrais écrire de vraiment intéressant sur le sujet du stress au travail sans me trahir. J'ai retourné pas mal de questions dans tous les sens et il y a, disons, des choses dont je ne peux pas parler ici. Non pas qu'elles soient trop précieuses pour être partagées, bien au contraire, mais simplement, elles se monnaient et surtout, elles se copient. Sauf bien sûr dans les boîtes où l'on dépense des sommes astronomiques pour massacrer l'entreprise elle-même, en commençant toujours par massacrer la "ressource humaine", invariablement celle dont on peut se passer le plus facilement dans un monde où le montant des stock-options qu'ils ont engrangées est la seule chose qui soit encore capable de retenir un peu l'attention des patrons du CAC...
(*) Tout ce que Sarkozy n'a pas "vu" à Bois d'Arcy
http://poliblog.canalblog.com/archives/2007/09/01/6064275.html