"Les bougnoules n’ont pas le droit à la démocratie : voilà le message que délivre Nicolas Sarkozy." (NDR : en Tunisie)
Parti surtout en Tunisie pour rouler des épaules et faire du business, le petit Nicolas n'a pas du tout apprécié que dès l'arrivée de la délégation française sur le tarmac de l'aéroport de Tunis, Rama Yade concrétise les propos qu'elle avait tenus avant la visite disant qu'elle ne se rendrait pas en Tunisie pour y faire de la figuration (voir plus bas).
Le deal était pourtant simple avant qu'on parte ! Pendant que Nicolas devait faire son cake, Rama devait rencontrer l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), et se rendre aussi dans deux rédactions qui feraient actuellement l'objet de fortes pressions de la part du pouvoir en place, mais... une fois les Franchouillards laborieusement arrivés à Tunis, avec déjà un Sarkozy qui a dû profiter d'un vol trop court pour soûler tout le monde pendant le voyage, changement total de plan (!) : le petit Nicolas a fait comprendre à Rama que si elle ne voulait pas qu'il lui fasse la même tête qu'à Ségolène aux deux tours de la présidentielle, elle avait plutôt intérêt à se boucler dans un hôtel, pour y faire des réussites ou ce qu'elle voulait.
Résultat, au moment où j'écris ces lignes, personne ne sait vraiment ce que Rama Yade a bien pu faire en Tunisie. Peut-être aidé le personnel de bord de l'avion de la République Française à briquer le cendrier Made in Switzerland dissimulé dans l'accoudoir droit du siège du petit Nicolas (facile à reconnaître, c'est de loin le plus imposant, et surtout celui dont l'assise est la plus haute) ? Peut-être aidé une femme de service tunisienne, dans les couloirs de son hôtel, à retrouver une éponge que cette dernière avait égarée afin de lui éviter de se faire engueuler ? Va savoir... Ramatou semble avoir disparu de la circulation, au cours d'un voyage où, il faut dire, Nicolas était venu pour vendre beaucoup de choses à Ben Ali, mais certainement pas des leçons de morale.
Dommage, car venant de "lui", ça aurait pu être la goutte qui aurait, enfin, pu pousser Ramatou à prendre la seule décision qu'elle paraisse encore libre de prendre, avec une alternative on ne peut plus claire pour tout le monde au sein du gouvernement : dans "l'équipe à Sarko", on n'a jamais prévu de place entre le récurage des pompes de sa Suffisance et... la possibilité d'aller défendre ses convictions ailleurs. Secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, pas aux droits de la Femme.
Morceaux choisis...
Arrivée sur le tarmac de l'aéroport, elle a, en signe de soutien et de solidarité avec les victimes de la répression policière orchestrée par Ben Ali, refusé de serrer la main à son homologue, ce qui lui a valu une réprimande de la part de Sarkozy lui-même, qui lui aurait dit : "soit t'es d'accord avec moi, soit t'es pas en désaccord !" A quoi elle aurait répondu : "Je reste fidèle à mes convictions en les trahissant". (Rue89)
En Tunisie, ajoute Amnesty (International), "ce voyage officiel consterne les combattants de la liberté".
Alors que la France doit présider l'Union européenne à partir du 1er
juillet, Amnesty rappelle les propos de Nicolas Sarkozy lorsqu'il
s'engageait "à se battre pour une Europe qui protège, parce que c'est
le sens de l'idéal européen". (Nouvel Obs)
Sarkozy chez Ben Ali : mais où est passée Rama Yade ? (article d'où est tiré le titre de ce sujet)
http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-mais-ou-est-passee-rama-yade
Droits de l'Homme : Nicolas Sarkozy compare la situation de la Tunisie à celle de la France
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080430.OBS2080/droits_de_lhomme__nicolas_sarkozy_compare_la_situation_.html