Patrick Henry bientôt co-dirigeant de la LCR... Pardon, du NPA !
NPA, c'est le futur nom de ce qui est devenu une caricature de parti politique, et qu'Olivier Besancenot essaie en ce moment de lancer pour achever la destruction de la LCR, sous l'oeil encore aimant du (vraiment trop) vieux Krivine... Après bien sûr que le gentil Olivier se soit employé, dans un premier temps qui a duré plusieurs années selon des observateurs qui ont été "virés de la boîte", à dégommer comme des quilles au bowling tous ceux qui pouvaient faire de l'ombre à sa Majesté de la distribution des enveloppes au sein du parti. Besancenot ? Une sorte de Ségolène d'extrême-gauche, en bien moins c... évidemment. Parce qu'au fond, pourquoi dirait-on qu'il "fallait" absolument que le facteur tant aimé détruise le parti qui l'a vu grandir ? Parce qu'Olivier n'est pas Ségolène. Parce que, comme les idoles qu'il vénère, derrière un discours qui prône la création d'un ordre (ou désordre) nouveau, on trouve en soulevant le masque du faux bambin qui arrive à éblouir les foules le visage bien moins avenant d'un personnage qui paraît beaucoup plus motivé par la destruction que par la construction, ce qui n'est pas du tout le cas de Ségolène, qui veut tout sauf régner au milieu d'un champ de ruines.
Pour Besencenot c'est le contraire. Détruire, arracher le sein auquel il a tété le lait qui lui a permis de se développer, c'était devenu une étape indispensable dans l'éternelle mutation du camarade du dimanche, dont la croissance viciée évoquerait plutôt un long séjour à Tchernobyl que des repas fortifiants, et qui malgré le récent bouquin qu'il a commis sur l'adoration qu'il voue à un médecin qui comme lui pratiquait (et avait le courage de louer) l'élimination, arrive encore à tromper son monde sur tout un tas de choses, à commencer par ses propres références historiques, sur lesquelles il évite soigneusement de dire la vérité dans ses meetings comme dans son livre. Le vrai, le seul truc de l'Olive en fait, c'est la révolte. Celle que les autres font pour vous, et qui vous fait gravir des échelons, quand à l'inverse du Ché, vous vous promenez les mains dans les poches ou vous tenez derrière une tribune, vous émerveillant à chacune de vos sorties de voir encore des gogos lever leur petit poing en braillant sur les paroles du même poème, qui fêtera ce mois-ci ses... 137 ans ! (ouah dis, hypra-moderne la révolution d'Olivier !)
Quoi de vraiment neuf, quand on y pense, à la LCR ou au NPA ? Ben Jean-Marc Rouillan ! 56 piges cette année, dont 16 ans de taule au régime sec, car si Jean-Marc n'est pas connu pour ses poèmes, il est connu par contre pour être l'ancien leader du "groupe" Action directe, une bande de bras cassés mémorables qu'au quai des Orfèvres, au milieu des années 80, on redoutait surtout pour son amateurisme stupéfiant, qui pouvait la pousser à frapper n'importe où, à buter n'importe qui aussi. A la fin, pour des raisons que seuls Jean-Marc et sa bande de copains-copines de cavale comprenaient, comme cela arrive souvent avec les fumistes qui en viennent à se prendre pour de vrais terroristes... C'est un fait, Action directe ne frappait jamais "la tête". Le groupe n'aura jamais dézingué qu'une balance et d'autres pères de famille... Mais bon, tout ça c'est du passé, les ardoises sont presque effacées.
Ce qui n'est pas du passé, mais de l'actu par contre, c'est que le même Rouillan, 31 ans et six mois après l'arrestation de tout le groupe, se montre intéressé par le futur NPA (!). Notre homme se renseigne. Rencontre des gens... Comme au bon vieux temps ! Ce qui fait de la pub à l'Olive, qui voit donc d'autant plus d'un bon oeil l'arrivée du papi dans les rangs de ses futures troupes. Avant, peut-être, d'accueillir à bras ouverts d'autres gens qui ont payé leur(s) "dette(s)", comme Patrick Henry ? Le prétendu "homme" dont Robert Badinter avait réussi à sauver la tête au terme d'une plaidoirie qui, dit-on aujourd'hui, allait entraîner l'abolition de la peine de mort en France ?
Pourquoi pas ! Tout le monde semble décidément être le bienvenu au Nouveau Parti Anticapitaliste. Surtout les marionnettes dans l'âme, susceptibles d'arriver en entraînant des caméras dans leur sillage.
Reste une question non-résolue : "un" Jean-Marc Rouillan vaut-il tous les gogos qui se sont laissés embarquer à bord du Titanic besancenotesque de l'extrême-gauche française, et qui seront tentés de dire (et de montrer en rendant leur carte) que cette fois-ci, le facteur est vraiment allé trop loin ? Seul l'avenir nous le dira. Si tout le monde ou presque devait quitter le navire avant qu'on lève l'ancre en tout cas (ça tombe bien, du côté de Marseille on devrait appeller les fuyards "des rats"), le Golden Facteur pourra toujours se consoler avec la substance illicite dont il a lui-même avoué ne pas être du tout un opposant (non plus).
Un ancien d'Action directe chez Besancenot
http://www.leparisien.fr/home/info/politique/articles/UN-ANCIEN-D-ACTION-DIRECTE-CHEZ-BESANCENOT_298594055
Une bio très courte. Beaucoup plus courte que le manifeste lu par un membre d'AD au cours d'un des procès du groupe, auquel personne n'avait rien compris, aussi bien du côté des juges que dans l'assistance...
Patrick Henry : un bon client pour le futur NPA d'Olivier Besancenot (?)... Si notre "ami" ne meurt pas en prison avant d'avoir pu prendre sa carte, bien sûr.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Henry_(criminel)
Jean-Marc Rouillan
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Rouillan
(NDR : lire surtout la très courte déclaration d'Alain Krivine à la fin de l'article : c'est ce qui s'appelle traditionnellement "sucrer les fraises", quand on parle d'un vieux qui yoyote de la touffe et qui ne se rend même plus compte qu'il perd totalement le contrôle...)
A lire aussi pour les curieux : un des nombreux textes disponibles sur l'incroyable amateurisme d'Action directe, qui conduira deux fois le groupe (ou certains de ses piliers) derrière les barreaux, la deuxième fois pour, euh... longtemps.
http://moreas.blog.lemonde.fr/2008/06/02/les-stores-rouges-mort-dun-indic-jean-pierre-pochon-gabriel-chahine/