Carla au Grand Journal : voyage dans la fausse intimité d'une amputée de la voix (du cerveau aussi, à mon humble avis)
L'inconvénient de confier la rédaction en chef d'une émission comme le Grand Journal de Canal Plus à la dernière femme connue de Nicolas Sarkozy, aucun des deux personnages n'étant particulièrement réputé pour frissonner devant les cellules grises, c'est que fatalement, au bout d'un moment (et il aura été plutôt court, hier soir), on ne peut plus empêcher la rédac'chef improvisée de faire un tragique étalage, devant les téléspectateurs, de sa totale absence de scrupules.
Les parents d'Hansel et Gretel et Jean-Marie Bigard étant indisponibles pour participer à "son" émission par exemple, Carla avait choisi le muppet Martin Hirsch et Fadela Amara pour défendre dignement les couleurs de la couardise et de la vulgarité, deux valeurs en forte expansion dans le pays de son mari depuis un certain 22 avril où beaucoup de Français ont voté complètement de traviole.
Mais pas question, hier, d'aborder les sujets qui fâchent : à Fadela, on n'a pas demandé ce qu'elle avait bien pu foutre depuis seize mois, ni ce qu'elle avait bien pu faire "avant" du pognon de Ni Putes ni soumises (envolé en monceaux de notes de frais qui pesaient plusieurs centaines kilos, d'après les mauvaises langues), et à Martin, le courageux qui s'est mille fois laissé piétiner et qui en redemande encore aujourd'hui, on n'a pas non plus demandé ce qu'il avait bien pu foutre pendant les seize derniers mois, tout comme on ne lui a pas demandé si ce qu'il faisait en ce moment n'équivalait pas à pisser sur la tombe de l'abbé Pierre, que le muppet devait pourtant "remplacer"...
Tout doit briller en Sarkozie ! Tellement briller que les palefreniers, intérimaires ou pas auprès de Nicolas, se sont tous employés à expliquer en quoi "il" est un mec génial (c'est vrai qu'on ne l'avait guère remarqué), à quel point il en a des grosses (on pensait qu'il n'avait que des gravillons), et à quel point, pour finir, c'est un type qui s'investit toujours à fond dans son travail, tenant toujours jusqu'aux plus petits et jusqu'aux plus contestés de ses engagements (là par contre, on nous prend un peu pour des chambres à air j'ai l'impression) !
Nicolas s'y investit tellement, au passage, dans son "boulot", qu'il a déjà prévu de s'exprimer dans sept jours (!), sur le cataclysme financier qui inquiète beaucoup de Français mais pas lui, après, mais grâce à ses palefreniers à présent on sait qu'il le mérite au centuple... un énième week-end de bulle avec Carla !
Comme invités suivant les secrétaires d'Etat prétendument de gauche du gouvernement Fillon, qui travaillent pourtant mains dans la main avec un "super Nicolas" qui applique depuis plus d'un an l'intégralité du programme présidentiel du candidat Le Pen (cherchez l'erreur), Carla Sarkozy avait ensuite convié sur le plateau un petit troupeau d'anciens tops, moins abîmées qu'elle pour ce qui est du minois, car à présent, quand Carla qui ne veut pas qu'on l'appelle Sarkozy sourit, on peut presque compter les coups de bistouri ! Elles ne sont pas nombreuses, il faut noter, celles qui peuvent faire jaillir les quatre zygomatiques et les deux buccinateurs en même temps de leurs joues et de leur menton quand elles ne sourient même pas... Y'aurait du ravalement de façade (méchamment raté) dans l'air que ça n'étonnerait pas tout le monde.
Les tops partis, ou alors avant je ne sais plus (en fait, on s'en fout), on a eu droit à quelqu'un qui super passionne Carla, et qu'elle admire énormément : Bob Guèldorfe (pas de chance, le bon nom était Guèldofe...), ancien chanteur des Boomtown Rats, groupe dont Carla ne semble jamais avoir entendu parler, bien que Bob soit devenu mondialement connu avec la seule chanson I don't like mondays, inspirée d'un fait divers moyennement rigolo dont Carla n'a visiblement jamais entendu parler non plus...
Ce dont notre "passionnée" se souvient par contre, ce sont les opérations de "militant" de Robert, surtout celles qui datent de l'époque où il oubliait toujours d'inviter des vedettes noires à ses concerts "pour soutenir l'Afrique" (...), vous savez, ces opérations caritatives de très grande envergure qui permettent de dégager des fonds dont on ne retrouve pas toujours la trace, et qui passionnent (authentiquement) les vrais bobos pseudo-branchés d'une gauche qui ne s'était jamais autant empiffrée que sous le règne de môssieu François de Mitterrand (la grande époque de Bob)... La gauche carlaïenne n'a pas perdu un gramme depuis.
Au cours de son pestacle "à une demi-voix", digne de celui d'une Ségolène qui aurait fauché tout le Lexomil® et même toute la sincérité (bien connue) de Nicolas, nul n'aura été étonné d'apprendre que le bouquin préféré de Carla qui ne veut pas qu'on l'appelle Sarkozy n'est pas Point de Vue, mais presque au contraire le très enrichissant La vie devant soi de Romain Gary, livre qui raconte l'histoire d'une pute et d'un gamin pas toujours futé (forcément).
J'avais décidé de regarder tout ça pour en parler dans le Poliblog, mais le drame, c'est que je n'ai même pas réussi à être affligé ou surpris.
Polémique sur les ventes de Carla Bruni (NDR 1 : ils se sont trompés, à présent c'est Carla Sarkozy)
(NDR 2 : mais non mais non, elle n'est pas allée au Grand Journal pour vendre son CD dont personne ne veut)
http://www.musicspot.fr/actualites/albums/polemique-sur-les-ventes-de-carla-bruni-10001948.htm