Crise mondiale : la poursuite des broutilles. Avant l'APOCALYSPE.
G4 : à présent, tout le monde vient claquer Sarkozy à Paris
Comme prévu, la réunion du G4 organisée samedi dernier à l'Elysée par Nicolas Sarkozy (enfin non, il ne s'est occupé de rien, sinon les invitations ne seraient toujours pas parties) ne s'est soldée que par des communiqués dont aucun n'aura réussi à masquer l'incapacité lamentable des Européens à se décider et à agir ensemble, alors même que l'Europe commence seulement à traverser la plus grave crise qu'elle ait connue depuis le Traité de Rome, celui-là même qui avait institué une "Communauté économique européenne" qui n'aura finalement existé que dans quelques esprits d'illuminés depuis 1957...
Disposant avant ce G4 d'informations dont le commun des citoyens français ne disposait pas en effet (notamment au sujet d'un écureuil qui serrait salement des fesses en fin de semaine dernière), Nicolas Sarkozy n'avait, de nombreuses langues se sont déliées pour le confirmer, toujours pas abandonné son projet grotesque de gagner l'adhésion des "grands" européens pour constituer un fonds de secours de 300 milliards d'euros, pactole bien pratique pour deux raisons principales : d'abord, la France n'aurait pas eu à en supporter le coût "du tout" (le pays est déjà endetté jusqu'aux yeux -et il est insolvable, avant même de contracter un nouveau prêt- et il est économiquement exsangue -on ne peut même plus raisonnablement envisager de revenir à l'équilibre des comptes publics en France d'ici à 2012-), ensuite, le montant tout simplement délirant proposé par "les Français" aurait rendu beaucoup moins impopulaire (beaucoup moins amoral, surtout, mais c'est une façon de parler) le "vol" de l'Etat au secours et au profit de banques françaises dont plus d'une se trouve en situation de faillite potentielle (autant appeler un chat un chat), les quarante milliards d'euros dont nos banques auraient besoin au bas mot à l'heure actuelle pour "simplement maintenir leur train de vie" ne représentant qu'une fraction acceptable de la somme beaucoup plus conséquente de 300 milliards... Eblouir pour endormir, la méthode est connue. Particulièrement quand on n'en a guère utilisé d'autre au cours des dix-huit derniers mois.
Sarkozy n'étant donc que ce qu'il est, à savoir un comique qui amuse beaucoup les autres Européens quand ils sont d'humeur à rire (or ce n'était pas le cas ce samedi, sauf évidemment pour Berlu, qui vient d'échapper à un énième procès grâce à un gouvernement totalement aux ordres), ces derniers se sont tous contentés de lui rappeler qu'ils avaient eux aussi "leurs" problèmes, et qu'il n'était pas question que la France, qui était déjà un boulet économique pour l'Europe longtemps avant la crise des subprimes, entraîne tout le monde vers le fond.
Angela Merkel, qui à elle seule était en quelque sorte la montagne à faire vaciller, n'aura donc fait que répéter face-à-face à Nicolas Sarkozy ce que le sourd et dingue n'avait pas voulu entendre par porte-voix interposés : les pays d'Europe, Allemagne en tête, qui n'ont pas besoin d'handicapés moteurs cérébraux pour leur mettre des bâtons dans les roues, ne feront certainement pas appel à la France pour leur donner un coup de main ni des leçons de bonne gestion, quant à la France, confrontée elle-même à des problèmes dans lequels Sarkozy et ses chantres ne sont jamais pour rien, l'Europe ne financera pas non plus les errements de ses banquiers voleurs en rackettant ses autres pays membres ! "Pan", comme dirait Frédéric Nihous.
Comme s'il était besoin de frapper encore un Sarkozy qui, contrairement à ce qu'il avait promis, n'a même pas réussi à faire signer la moindre vente de Rafale à un vulgaire maître chanteur comme Kadhafi (définitivement nul en tout, le président du pouhouadacha-plénemploi-dlacroissanceretrouvée), le président de l'Eurogroupe a lui-même rappelé à Sarkozy (contrairement à ce que ce dernier a assuré) qu'il n'était pas question que la France se dérobe à son engagement de revenir à l'équilibre d'ici à 2012...
Rien à voir, donc, avec le "Sarkozy bouscule l'Europe" (à pisser de rire) du Journal du dimanche, le JDD étant, au passage, toujours incapable de citer une seule mesure concrète qui aurait été décidée au cours du "G4" où selon le Lagardère News, Sarkozy aurait attrapé tout le monde par les couilles (même Angela Merkel).
Plus que jamais, la vraie crise est DEVANT nous
Le monde financier ne le sait que trop bien : à l'heure actuelle, il est strictement impossible d'évaluer les pertes à venir des banques (à commencer par les banques françaises) pour l'année 2008. Impossible, aussi, de prévoir l'évolution des cours, de petits malins qui de l'aveu des "vertueux" auraient dû rentrer dans le rang parce qu'ils n'étaient pas pour rien dans la crise, continuant contre toute attente à profiter de la confusion pour manipuler les cours, en spéculant quotidiennement sur l'évolution de tout titre qui pourrait leur rapporter (avec de l'argent qui ne leur appartient évidemment pas plus qu'avant la crise, et dont leur employeur ne dispose jamais, exactement comme avant la crise aussi...) : rien de tel pour entâmer la fameuse "confiance" que Sarkozy et ses invités invoquaient comme la pluie censée éteindre le brasier, il y a à peine... deux jours !
Tous ensembleu, tous ensembl' au fond, au fond !
Qu'on se le dise, nationalisations de banques par les Etats et rachats de banques de même nationalité ou de banques étrangères effectuées par des banques "mieux portantes" ou non, rien ne semble plus pouvoir endiguer une crise qui repose essentiellement sur une méfiance contagieuse et généralisée, méfiance bien plus légitime que d'ordinaire en cas de crise, et que tout banquier se doit de nourrir vis-à-vis de tout partenaire potentiellement insolvable : qu'on fasse semblant de prier (comme Nicolas Sarkozy) ou non pour que la crise s'arrête, à chaque jour qui passe, non seulement on ne sait jamais "qui" tombera le jour même ou le lendemain, mais encore les spéculateurs habituels qui sont à l'origine de l'explosion du système financier mondial continuent de fausser absolument toutes les évaluations, n'hésitant pas à lancer des rumeurs de faillites au risque de faire s'écrouler sur elles-mêmes toute banque qui les intéresserait, la probabilité de pertes étant minimum si la cible visée finit par couler corps et biens, alors que la probabilité de gain devient maximum si la cible visée prend simplement l'eau (surtout quand elle sombre au point de mettre tous les canots à la mer -proverbe boursier : plus ça coule, plus ça doit remonter-).
Dans ce contexte de "terrorisme boursier", où seuls les talibans de la finance savent à peu près pourquoi il se passe ce qui se passe, seuls les établissements connus pour ne pas être tombés dans le piège des subprimes et pour ne pas s'être "trop" acoquinés non plus avec d'autres établissements qui y sont tombés à pieds joints ont encore un semblant de crédibilité, ce qui, on l'a vite observé, n'empêche pas leurs titres de plonger avec ceux de tout le monde...
Qui va survivre ? Qui va mourir et être enterré le jour même ? C'est la même question qui revient tous les matins et tous les soirs, et à laquelle personne n'est plus en mesure de répondre : l'allemande Hypo Real Estate, que l'on croyait sauvée, est déjà insovable ; BNP Paribas, groupe lui-même né de la fusion entre deux banques, vient de s'offrir le belge Fortis, dont la véritable dette reste totalement inconnue à l'heure qu'il est (ce qui a conduit Standard & Poor's à méchamment allumer la BNP peu de temps après la confirmation de l'absorption de Fortis) ; quant à l'Ecureuil, dont le PDG assurait hier encore à qui voulait l'entendre que sa banque était en parfaite santé, il ferait en ce moment des pieds et des mains et aurait même déjà vendu son corps pour fusionner, en quelque sorte, avec le groupe Banques Populaires, dont personne ne semble connaître la véritable situation. Ca continue : l'Etat français vient de limiter la casse pour le groupe Banques Populaires en rackettant les Français pour racheter les fonds pourris de sa filiale Dexia ; l'argent n'étant bien sûr pas disponible, le groupe Banques Populaires en profite pourtant pour examiner les possibilités de fusion (vraisemblablement sur ordre direct de l'Elysée), détournant ainsi la manne volée par l'Etat aux contribuables français ! Les banques françaises s'écroulent et mieux, elles continuent de piller ce que des Français ne sont plus en mesure de gagner depuis vingt ans avec une bénédiction inconditionnelle de l'Etat : problème, il est interdit d'en parler.
Plus inquiétant ou plus cocasse encore, car à présent on ne sait plus bien si l'on doit rire de tout ou si l'on doit pleurer à cause de tout, "l'ex franco-belge Dexia (justement), co-rachetée par la France et par la Belgique", serait à nouveau en état de faillite consommée, le titre ayant réussi l'insigne performance de perdre 19% de sa valeur dans la seule matinée d'hier (lundi).
Ce ne sont plus les marchés qui font la rumeur, c'est la rumeur qui fait les marchés (à moins bien sûr qu'elle ne les ait toujours faits). Et... ce n'est qu'un début.
Fortis : perspective négative pour BNP Paribas selon Standard & Poors
http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/178709/--Fortis:+perspective+négative+pour+BNP+Paribas+selon+Standard+&+Poors
Une défaillance de la banque allemande (NDR : Hypo Real Estate) aurait "un impact très limité" pour Dexia
http://www.lesechos.fr/info/finance/4781265.htm
Dexia dévisse en pleine panique boursière
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?ID_NEWS=85967228
Et comme d'habitude, en France... ON ATTEND QUE CA DEGENERE !
Hier en France, soleil radieux. Sauf à Sandouville, d'où Sarkozy et Ghosn se seraient faits virer à coups de pieds dans la g... s'il n'y avait pas eu des esclaves tous revêtus de la même tenue anti-émeute pour les protéger (fragiles choupinous).
Les banques françaises sont-elles solides ? Dures comme du bois, madame (du quartz, qu'on vous dit) !
Avons-nous quelque chose à redouter ? A part le départ de Nicolas Sarkozy, heuuu, non (vous verrez, on le regrettera notre bon à nib).
Que ferions-nous si, par un cruel acharnement du sort contre un pays dirigé depuis des années par des insultes à la race humaine, la crise pseudo-mondiale s'abattait quand même sur nous ? Réponse : rien. 'Faut surtout pas qu'on se foule un doigt, c'est vraiment pas l'moment.