La France face aux premiers effets de la "vraie" crise
Avec vingt-quatre heures de retard pour changer, les médias se sont demandés dans la journée d'hier où Nicolas Sarkozy allait bien pouvoir trouver les "nouveaux" deux cent soixante-quinze milliards d'euros promis pour renflouer des entreprises qui sont déjà mortes... Peu de temps avant qu'on se décide finalement à oublier la question, un vent de panique générale a même soufflé pendant plusieurs heures quand on s'est aperçu que les fameux deux cent soixante-quinze milliards n'existaient pas davantage que les trois cent quatre-vingt-deux milliards promis au cours d'une première phase aigüe de délire présidentiel.
A l'heure actuelle, des bruits tendraient à le confirmer, les banques françaises n'auraient toujours pas reçu un euro sur les "premiers" vingt-deux milliards annoncés pour relancer la seule activité des PME (oups, dire qu'après ça, on s'apercevra que Nicolas a également oublié de signer son deuxième chèque du montant légèrement plus élevé de six cent trente-cinq milliards d'euros !) : logique qu'elles stockent le cash et ne prêtent à personne...
Pour faire dégénérer la situation aussi vite que possible, autrement dit pour maximiser les chances de Nicolas de passer pour un super-héros giga-transcontinental, au cas où ça ne suffirait pas on a prévu de ne plus injecter un seul euro dans les entreprises "non stratégiques", qui manque de chance ont la particularité de représenter chez nous (et de très loin) le plus grand nombre d'emplois, puisqu'il ne s'agit de rien moins que l'ensemble des PME et TPE (et commerçants, et artisans, etc.) qui ne sont pas affiliées à l'une des organisations, tout à fait anecdotiques à l'échelle du tissu économique national, que sont le MEDEF et la CGPME !
A la Camif, après la fermeture de fait de la boîte pour cause de cessation de paiement, le président Mallet s'est enfin réveillé, observant avec une certaine finesse que le commerce en ligne est en train de révolutionner le métier des vendeurs par catalogue (un poil trop tard, m'sieur Mallet : retournez vous coucher s'il vous plaît)...
Chez les constructeurs auto, on a encore plus le moral (!) : on table sur une baisse de seulement 20% des ventes sur l'ensemble de l'année, alors que dans la plupart des pays européens, on est déjà largement tombé sous cette limite (chute des ventes en volume des constructeurs français de l'ordre de 45% dans certains pays européens) ! Autant dire que le chômage partiel, choix retenu presque simultanément par Renault et par PSA, n'est même pas une mise en bouche avant que les deux constructeurs ne se livrent à la plus gigantesque opération de dégraissage jamais vue en France depuis l'invention de... l'entreprise (avec beaucoup de chance, seul Airbus aura fait mieux) !
Nullement intéressé par ces petites contrariétés, Nicolas Sarkozy était parti ce vendredi ramper devant la racaille chinoise, en tant que président de l'U.E., mais aussi et surtout en tant que concussionnaire le plus improbable de tous les temps.
La nouvelle devise du président fainéant, qui en début de mandat tachait pourtant son slip à chaque fois qu'on avait l'idée (parfaitement saugrenue) de le comparer à JFK ?
Ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire pour votre pays,
demandez-vous ce que votre pays peut faire pour vous.