Bashung : le nouvel "Homme qui tombe à pic" ?
Alain Bachougne est mort. Dévoré par le crabe, comme bien d'autres avant lui.
Je me suis un peu taté pour en parler ici, car après tout, cela n'a a priori rien à voir avec la politique, mais ce qui pourrait tout de même en avoir un peu, c'est le battage tout à fait inhabituel qui continue d'être fait autour d'un événement qui, somme toute, ne va probablement pas arrêter la rotation de la Terre.
Quoique... Comme souvent avec les stars issues de la chanson, du cinéma ou d'autres arts qui peuvent se vendre moins bien, il aura fallu attendre que Bachougne meure pour qu'il devienne un Dieu vivant !
Curieuse, cette manie de déifier ceux qui ne sont plus. Comme si pour devenir un mec bien, il fallait être un mec mort. Mais ne nous égarons pas.
Or donc, ce qui m'a, tout de même, relativement surpris dans le traitement fait par les médias de la mort d'Alain Bachougne, c'est la "surdimension" donnée à la disparition d'un gars qui ne chantait pas comme un rossignol, et qui n'avait rien d'un Alfred de Musset non plus : on aimait Bachougne parce qu'on l'aimait, parce qu'on aimait "son genre", ou on ne l'aimait pas parce qu'on ne l'aimait pas, parce qu'on n'aimait pas ce qu'il semblait vouloir incarner.
Un peu un genre de sous-Gainsbarre, bien moins actif pour composer pour le peu que j'en sais, mais qui à l'inverse de l'homme à la tête de chou, ne trouvait pas l'inspiration qu'en s'enfonçant la truffe dans des goulots.
Bachougne, moi, par exemple, je n'en pensais rien de particulier. Si ce n'est qu'à l'image de beaucoup d'autres, il avait su hardiment jouer du premier succès qui l'avait fait connaître du grand public (il y en eût pourtant d'autres avant), bâtissant ce que certains appellent une carrière sur un tube à casser la baraque, sauf qu'il n'avait plus vraiment réitéré la performance depuis. N'empêche, Bachougne avait ses fans. Au moins autant que Sarkozy (riez, svp).
Un type tout à fait normal au fond, mais qui dans la chanson française, ne pourra jamais être comparé aux "monstres" auxquels on le compare pourtant depuis trois jours.
Question d'époque, malgré tout, il n'a jamais été d'aussi bon ton de parler d'Alain Bachougne que depuis qu'il est mort. Parce que c'est la crise ; parce que le Franchouillard n'a pas le moral ; parce que dans les rédactions, on semble avoir pensé qu'on pourrait refaire faire des risettes au populo en lui expliquant que lui est toujours vivant, quand d'autres (qui valent mieux que lui ?) ne le sont plus.
Je trouve ça irrespectueux. Autant que si on bouffait un cadavre.
Alain Bashung fait son entrée sur jesuismort.com : en général, c'est pas bon signe pour la santé.
http://www.jesuismort.com/biographie_celebrite_chercher/biographie-alain_bashung-1777.php