On peut remonter le temps SVP ?

Ils sont presque d'accord pour dire qu'ils n'y croient plus.

Les habitués de "Cà se dispute" savent combien il est rare que Nicolas Domenach (Marianne) et Eric Zemmour (Le Figaro), les deux inamovibles invités d'Eric Robert sur i>télé, tombent d'accord sur un quelconque sujet : quand l'un dit blanc, l'autre dit noir, et dans le meilleur des cas les deux analystes, que l'on est libre d'apprécier ou pas, finissent par se mettre d'accord sur des nuances de gris qui ne sont jamais les mêmes.

Changement de ton ce soir, où pour une fois les deux compères semblent être d'accord sur le fait que l'élection serait définitivement perdue pour le parti socialiste. En disant qu'elle reprenait "toute sa liberté" dans l'émission A vous de juger diffusée le 15 mars sur France 2 et en ajoutant que sa victoire ne serait "pas une victoire du parti socialiste", Ségolène Royal serait (encore) allée trop loin. Trop loin pour des éléphants qui n'arrivent toujours pas à se rassembler pour soutenir une candidate qu'ils n'ont pas désirée.

Durant l'émission, Eric Zemmour a même été plus loin en priant gentiment, mais fermement, Nicolas Domenach de cesser de déformer constamment la réalité (une sorte de jeu entre les deux confrères, Domenach étant un pur inconditionnel de Ségo) et de reconnaître enfin tout le mal que les éléphants et beaucoup d'autres pensent de Ségolène Royal.

On apprend ainsi, de la bouche de Zemmour, que Laurent Fabius aurait dit de Ségolène quelque chose comme "c'est une réac', en plus elle est conne", alors que DSK aurait dit de son côté "si elle est élue, je change de métier".

Cherchez l'erreur...

Pour l'analyste-amateur que je suis en tout cas, ces déclarations assez irréfléchies sont une nouvelle erreur tactique de Ségolène, qui après avoir sorti les éléphants de leur réserve naturelle voudrait les faire rentrer de force dans un placard. De quoi alimenter le moulin de Marie-George Buffet, qui après avoir presque achevé la destruction du parti communiste et désintégré la gauche anti-libérale, semble se voir ces jours-ci comme "la" candidate qui pourrait rassembler toute la gauche. Objectif, servir les Français ? Non. L'objectif est (toujours) de battre la droite, et surtout Sarkozy. Un Sarkozy qui doit parfois être comme nous : mort de rire ! Même si c'est la seule chose qui le rattache encore au commun des mortels...