Sarkozy en voie de perdre l'électorat UDF ?
A l'heure actuelle, on sait que l'issue de l'élection présidentielle dépendra en grande partie de la décision des électeurs de François Bayrou et de Jean-Marie Le Pen, qui à eux seuls représentaient... 29,01 % des suffrages exprimés au premier tour !
Pour cause de guéguerre avec Bayrou, et les sondages le confirment, Nicolas Sarkozy savait déjà avant le meeting de Bercy qu'il ne devait pas tout miser sur les électeurs du candidat UDF pour le second tour. Parmi eux, les indécis restent nombreux, et pour l'instant ceux qui ont voté Bayrou se reportent surtout sur Ségolène Royal. Sarkozy a donc probablement raison de loucher plutôt du côté des électeurs FN, car on sait aussi que dans l'ensemble, les électeurs de Bayrou pensent que ses idées sont plus proches de celles de Ségolène Royal que de celles du patron de l'UMP.
Résultat, Nicolas Sarkozy a fortement radicalisé son discours lors de son meeting au POPB, plaçant la criminalité "médiatique" (meurtres sordides largement commentés dans les médias, femme brûlée dans un bus, etc.) en première place dans son allocution. Un peu plus tard, Sarkozy a défendu avec force une idée selon laquelle une certaine décadence morale généralisée, qu'il refuse, serait due à mai 68 et aux soixante-huitards, ces derniers devant être considérés comme des ennemis de la France...
"Je ne vous dirai pas c'est moi ou le chaos" ! L'une des phrases assez extraordinaires prononcées hier par Sarkozy pendant son meeting, après des propos déjà incendiaires de MAM contre Ségolène Royal.
"Nous n'avons pas besoin de quelqu'un qui change d'idées aussi souvent que de jupe", a-t-elle lancé devant 30 000 personnes réunies au Palais omnisports de Paris Bercy pour le dernier meeting parisien du candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy. "Nous n'avons pas besoin de quelqu'un qui dit une chose d'un côté d'une frontière et une autre chose, le contraire, de l'autre côté de la frontière. Nous n'avons pas besoin de quelqu'un qui ne sait même pas quel est le gouvernement en Afghanistan, nous n'avons pas besoin de quelqu'un qui ne connaît pas les problèmes de défense nationale mais qui établit la politique énergétique et nucléaire sur un coin de table avec comme seul conseiller un représentant de Greenpeace", a-t-elle ajouté.
Dans le "nouveau" discours sarkoziste, beaucoup plus agressif, Ségolène Royal serait, en quelque sorte, devenue la représentante d'un groupe de hippies dont le cerveau aurait été détruit par le cannabis (ou le LSD), et aussi un personnage que sa stupidité congénitale rendrait dangereux.
On peut se demander si en adoptant ce positionnement, Nicolas Sarkozy ne risque pas de voir basculer dans le camp de la gauche des bayrouistes qui avaient déjà choisi de le soutenir. Ce n'est vraisemblablement pas le calcul du candidat UMP, qui à court terme préfère miser sur des électeurs FN qui ne sont pas contre l'idée de remonter le calendrier pour revenir à l'époque de Dupont-Lajoie, voire, idéalement, plus tôt : avant mai 68.
L'avenir nous dira si le calcul de Sarkozy est le bon. Pour l'instant ce n'est pas évident du tout. En adoptant un ton plus rageur et vindicatif que jamais, pas vraiment perceptible dans les articles de presse, Nicolas Sarkozy pourrait faire un tabac chez les électeurs FN, mais aussi encourager un nombre encore plus élevé de Français beaucoup plus modérés à lui tourner le dos... ou à voter blanc.
Actualité féminine
http://www.viefemme.com/index.php/907-mme-royal-a-observe-que-nicolas-sarkozy-avait-une-nouvelle-fois-change-d-avis.html