6 mai 2007, 20 heures : message aux Ségofans. Et aux autres.
Je commence la rédaction de ce message avant l'annonce officielle des premiers résultats.
Au terme d'une élection qui aura (presque) passionné beaucoup de citoyen(ne)s parmi celles et ceux qui sont venu(e)s ici, je voudrais dire aux fans de Ségolène que je comprends leur "tristesse" et leur déception et même que je les partage : j'ai voté pour le petit Nicolas, pour sortir Ségo, mais soyez sûr(e)s que je ne suis pas fier de moi.
J'aurais aimé que le second tour nous offre la possibilité de choisir entre des candidats qui auraient pu être "différents". Ni Nicolas Sarkozy ni Ségolène Royal n'incarnent, à mes yeux, ce dont la France a besoin, encore moins ce que les Français attendent légitimement d'un Président de la République qui aurait pu changer les choses...
Ce soir nous avons un nouveau Président mais mon coeur saigne. Nicolas Sarkozy n'était pas "mon" champion. Il n'est le champion de rien du tout. Si Ségo avait su rassembler les Français, proposer des projets sérieux ou seulement crédibles, pris en compte les attentes énormes de tous ceux qui ont voté aujourd'hui, j'aurais couru pour voter pour elle.
Cela n'a pas été le cas. Ségo a transformé la campagne en foire d'empoigne. Ignoré les espoirs des Français. Piétiné leurs besoins. Comme Nicolas, dont le seul mérite est de l'avoir fait d'une manière qui m'a simplement paru moins inacceptable.
6 mai 2007, et en tant que citoyen je me sens plus abandonné que jamais. A quoi bon tout ce cirque finalement ? Je n'en sais rien. Je ne comprends toujours pas. Si j'en avais la possibilité, je pense que je me barrerais à l'étranger pour ne plus jamais remettre les pieds en France, sauf peut-être pour revoir mes parents. C'est l'exploit réussi par les politiques qui ont gouverné notre pays depuis 25 ans. Rendre un citoyen hermétique, étranger à l'avenir de son propre pays.
Pour cela je ne leur dis pas "bravo" ni "merci". Au contraire, je les méprise tous. Ils ne méritent rien de plus à mes yeux.
On n'avait pas le droit de voter pour Sarkozy et pourtant je l'ai fait, on n'avait pas le droit de voter pour Ségolène et pourtant beaucoup l'ont fait. Ce soir il n'y a en France que des perdants. Je ne sais pas pour vous mais moi j'en ai vraiment ma claque. Cette élection a été la goutte d'eau.
Je remercie toutes celles et tous ceux qui sont intervenu(e)s dans ce blog. Le Poliblog n'est pas mort, la fin de l'élection ne sera pas sa fin. Tout sera différent maintenant, mais ici rien n'aura changé. Ceux qui voulaient, ceux qui veulent autre chose seront toujours les bienvenus ici, Sarkozy élu ou pas, Royal écrabouillée ou pas.