Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Poliblog indépendant
26 octobre 2007

Triste journée pour la France

En-dehors de quelques pitreries qui ne présentent guère d'intérêt (Lagardère, Grenelle de l'environnement), l'actualité du jour aura surtout été dominée par les rumeurs qui circulent sur Rachida Dati : la Garde des Sceaux et ministre de la Justice, mais aussi chouchoute de Nicolas et soeur de Cécilia, aurait "menti sur son CV", s'attribuant généreusement un diplôme (de MBA) qu'elle n'aurait jamais décroché... Mais commençons par les choses sans intérêt aucun.

Affaire EADS : spectacle d'Arnaud Lagardère devant la Commission des finances de l'Assemblée Nationale, qui applaudit avant de remercier !

Arnaud_Lagard_re_2De toute évidence, on a dû beaucoup s'agiter en haut lieu pour briefer les députés chargés d'auditionner Arnaud Lagardère dans le cadre de l'affaire EADS !

Assis à la droite du président de la commission (et non pas en face de lui, comme cela avait été le cas pour Thierry Breton et pour les représentants de la CDC...), le patron du groupe Lagardère portait ce matin un costume de hareng qui n'aurait pas fait tâche dans le tournage d'un film sur la vie d'Al Capone, dont nous parlions justement dans un précédent sujet.

En-dehors du fait qu'il a démontré à tous qu'il parle le français comme une vache espagnole (multipliant les fautes d'accord pendant toute la durée de son audition diffusée en direct sur i>Télé), Arnaud Lagardère a semble-t-il réussi à convaincre l'ensemble des députés présents de sa complète innocence concernant un éventuel délit d'initiés massif chez Airbus : en un mot, "non", Arnaud ne savait rien, et quand on l'a informé en juin 2005 que la production de l'A380 rencontrait des difficultés, le brave héritier n'en a pas déduit une seconde que cela pouvait signifier qu'il y aurait ensuite des retards de production...

Exactement la même bande dessinée que celle qui avait déjà été lue à haute voix par Thierry Breton, il y a trois semaines, avec tout de même des détails quelque peu étonnants, qui pour être plus que suspects n'en sont pas moins passés à dix mètres au-dessus des têtes des députés qui font, à présent, ouvertement semblant de mener une enquête dont quoiqu'il arrive, on aura compris qu'Arnaud Lagardère doit sortir blanchi.

Ainsi, quand on l'interroge sur les faits dont il a eu connaissance, le sémillant Arnaud reprend non seulement les mêmes dates que Thierry Breton mais aussi, très curieusement, les mêmes mots que ce dernier (!), parlant donc lui aussi de "difficultés" dans la production de l'A380 dont il aurait eu connaissance en juin 2005, "difficultés" ne voulant toujours pas dire "retards"... De là à penser que certains téléphones ont dû beaucoup chauffer ces derniers temps...

Car enfin, ils sont tout de même extraordinaires, ces moments de grâce dans lesquels on assiste à une sorte de fusion entre deux êtres, Breton et Lagardère, qui du coup devraient peut-être songer à se pacser... La communion d'esprit entre les deux hommes est telle que l'on a l'impression de voir dans le poste deux des multiples facettes d'un unique personnage, pas auditionné celui-là, mais qui aurait très bien pu décider de qui "doit" payer et de qui devra sortir lavé de toute accusation dans l'affaire Airbus (cet être aux mille visages pourrait bien être "l'homme politique de haut niveau", deputé au moins, de droite comme de gauche, habitué à caresser l'entrejambe des grands patrons entre deux enveloppes dont on retrouve rarement des traces).

Forcément suspecte, aussi, cette spontanéité avec laquelle des députés élus, dans un bel ensemble, ont rampé ce matin devant Arnaud Lagardère, que dans l'un des derniers bastions présumés de la République on a appelé à de nombreuses reprises... "Monsieur le président" ! En signe de dévotion à la personne à laquelle on s'adressait vraiment ?... Tout cela est fort gênant, laisse un arrière-goût très désagréable dans la bouche. Généralement, je ne sais pas trop quoi dire de ces grandes lessives à la boue, si ce n'est que j'enrage de devoir assister en simple spectateur à de pareilles plaisanteries.

Disons que tout cela a quelque chose de proprement honteux et scandaleux, que l'audition d'Arnaud Lagardère ce matin par la Commission des finances de l'Assemblée avait plus à voir avec une parodie d'enquête qu'avec la plus petite notion de démocratie. Le signe qui ne trompe pas ? Qui confirme que trop de monde est "mouillé" et que l'on a déjà prévu de ne taper que sur des lampistes ? Très simple : pour une fois, et c'est suffisamment rare pour être considéré comme un aveu évident de culpabilité, tout au moins de responsabilité collective, députés de droite comme de gauche semblent avoir rapidement trouvé un terrain d'entente quand tous se sont demandés si l'on pouvait décemment envisager de faire sauter untel ou untel, Arnaud n'étant pas de ceux qui sauteront.

On ne peut tout de même pas juger, encore moins condamner un homme qui a été jusqu'à parler de la mort de son père et de la période difficile qui a suivi pour inhumer aussi l'idée d'un délit d'initiés dans un groupe dont il était juste l'un des... principaux actionnaires ! Tout le reste par contre, c'est (toujours) permis.

EADS : Lagardère "n'a pas trahi" (NDR : l'article du JDD étant fort inhabituel, aussi bien en termes de contenu qu'en termes de ton, on doit rappeler que le journal appartient à... Arnaud Lagardère)
http://www.lejdd.fr/cmc/economie/200743/eads-lagardere-n-a-pas-trahi_66969.html

Grenelle de l'environnement

Nicolas_Hulot_3En-dehors de s'asseoir ostensiblement sur un séant qui, à la longue, pouvait épouser les formes d'absolument toutes les sortes de sièges existants, les olibrius qui ont précédé Nicolas Sarkozy à la présidence de la République n'ont jamais rien fait en matière d'environnement ni d'écologie, état de fait qui a permis à des fous de boulot bien connus, comme Dominique Voynet, d'occuper assez longuement la tête d'un ministère "de l'Environnement" où de l'avis de Frédéric Nihous lui-même, on avait surtout tendance à égarer facilement les courriers adressés au ministre, quel qu'en soit le sujet...

C'est comme ça, l'environnement a toujours été un choix chez nous, même et surtout quand le choix a été de ne strictement rien faire : on ne va quand même pas faire abattre des arbres pour fabriquer du papier qui permettra de répondre aux lettres adressées au ministre de l'Environnement ! Le téléphone, alors ? Ca marche à l'électricité, donc ce n'est pas bien non plus ! Passons...

Sans la coupable inaction de ses prédécesseurs, pour lesquels la Voynet a longtemps fait mine de travailler en tant que simple rouage, Nicolas Sarkozy n'aurait sans doute jamais pu organiser une gigantesque farce comme le "Grenelle de l'environnement" dont les mesures, essentiellement médiatiques, méritent à peine que nous en parlions. Au nombre des points cruciaux toujours pas abordés, on ne sait absolument rien de l'avenir de la France sur le plan énergétique dans un contexte de raréfaction des sources d'énergie fossiles, mais chut... Taisons-nous. Même si la raison, à elle seule, serait largement suffisante pour prétendre qu'en termes de calendrier, le fameux Grenelle de l'environnement n'a jamais été qu'un élément d'un plan qui vise à détourner l'attention des Français (notamment des journalistes) de la catastrophe économique qui s'annonce pour la fin de l'année 2007, avec un taux de croissance très éloigné des prédictions du président Sarkozy, pourtant toujours aussi prompt à parler d'"engagements", surtout en matière d'environnement... Une belle invention, les engagements, ça ne coûte jamais bien cher, et sur des sujets qui ne passionnent guère que les bobos ou ceux qui ont tendance à le devenir malgré eux, intox des médias oblige, ça permet de faire passer beaucoup de choses à l'as...

Dans la catégorie des meilleures blagues du jour, on notera en particulier l'enthousiasme simulé du MEDEF pour un ensemble de mesures qui devraient créer, du moins le patronat le chuchote, quelques centaines de milliers d'emploi au moins au cours des prochaines années !

...

Au fond, j'avoue que pour ce qui me concerne le Grenelle de l'environnement aura parfaitement rempli son véritable objectif, qui était de faire diversion en faisant oublier au Franchouillard qu'outre le fait que la France a quarante ans de retard sur certains de ses voisins européens en matière d'environnement, le pays reste un immense foutoir dans lequel on adore se branler le cerveau au lieu d'agir vraiment : l'action, la vraie, reste notoirement inconnue d'un président qui transforme tout en farce médiatique, le même président étant d'ailleurs le seul au Monde à ne jamais se déplacer sans un convoi de berlines d'une bonne cinquantaine de mètres de long. Ca devrait chauffer, ça ne chauffe pas. Incompréhensible.

Nicolas Sarkozy veut lancer un New Deal en faveur de l'écologie
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-959155,36-971325@51-960416,0.html

Dati : toujours en pantalons parce qu'elle serait indigne de porter la robe ?

Rachida_Dati_10Dans un article très intéressant, L'Express nous raconte rapidement l'ascension (jamais vraiment détaillée) d'une Rachida Dati qui est parvenue au sommet après un parcours aussi tortueux que nébuleux : on en sait toujours bien peu sur la personnalité intime de la beurette de service du gouvernement Sarkozy Fillon, "aidée" dans le passé par des décideurs ou politiques qu'elle séduisait ou harcelait selon le cas, et dont certains se demandent toujours, un peu honteusement, s'ils n'ont pas donné un sérieux coup de pouce à Rachida uniquement pour se donner bonne conscience...

La duplicité est récurrente quand on s'intéresse au personnage Dati, vue par certains comme une petite bonne femme "qui en veut" (beaucoup, voire trop), vue par d'autre comme une quasie-prostituée qui serait aussi une manipulatrice hors pair, et qui aurait finalement beaucoup plus obtenu par son seul bagout, énorme, que par son mérite, sur lequel on ne cesse de s'interroger : souvent décrit comme réel, le mérite de Rachida Dati a ce défaut particulier d'avoir surtout été apprécié par des gens dont la principale fonction, dans la vie, a toujours été de faire reluire des sièges sous leur cul (Chalandon, Veil, Attali, Lagardère, etc.)... Des références ? Pas vraiment.

Et le problème, car problème il y a, est toujours ce souci de "références" si l'on considère Rachida Dati sans s'intéresser à l'impressionnant réseau que l'effrontée a su constituer autour d'elle, sans jamais commettre l'erreur de se placer au centre : Rachida n'a jamais voulu diriger le paquebot (n'ayant jamais eu le poids suffisant), elle a toujours nageoté sur son flanc, ce qui est beaucoup plus adroit pour quelqu'un qui semble penser que le vrai mérite n'a jamais existé, que tout est affaire de débrouillardise (cela ne vous rappelle-t-il pas quelque autre personnage ?).

D'apparence frêle, voire fragile, la petite ministre de la Justice serait en réalité taillée dans un bloc de merisier, et ne dédaignerait pas s'attribuer à l'occasion des diplômes qu'elle n'a jamais obtenus, information déjà confirmée par le groupe HEC.

Si cela n'enlève rien aux mérites de Rachida Dati, qui doit bien en avoir (?), cela pose un évident (et sérieux, pour ne pas dire grave) problème de crédibilité pour une proche de Nicolas Sarkozy qui a reçu pour mission de passer un coup de Kärcher sur toute la magistrature. Cela projette, surtout, un éclairage fort différent sur le parcours "connu" de Rachida Dati, résumé à la hâte par L'Express mais qui n'en reste pas moins tout à fait édifiant, en ce sens qu'il pourrait presque se réduire à une maxime bien connue dans les universités de... droit ("je suce donc je monte"). Affaire à suivre !

La face cachée de Rachida Dati
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/dati/dossier.asp?ida=460760&p=1

Publicité
Publicité
Commentaires
P
'faudrait pas qu'ils m'admirent trop, les Ricains : avec leur c... de me présenter comme un Dieu (ce que je suis mais bon), Barack ne va pas tarder à m'appeler pour me demander des conseils dans la façon d'appréhender au mieux le gnome pour l'inciter à envoyer toujours plus de viande fraîche en Afghanistan !<br /> <br /> Comme si j'avais que ça à faire, d'arranger la tambouille d'une paire de bras cassés qui ne sont d'accord que lorsqu'il s'agit d'enfiler une kippa pour aller couiner à Yad Vashem !<br /> <br /> De tels baltringues méritent-ils seulement que je cite parfois leur nom ? Je te le demande !<br /> <br /> ;)<br /> <br /> (En fait, si les Ricains m'aiment, je suis sûr que c'est uniquement parce que dans chaque sujet, ils apprennent un tas de nouveaux mots d'argot ici !)
P
Well, uuuh, thank you very much Term Papers!<br /> <br /> I think that for foreing people, the main interest of the Poliblog is to offer another vision of what really happens in France, where most people hesitate between depression and suicide since at least 37 years...<br /> <br /> See ya!<br /> <br /> Best regards,<br /> Pascal.
T
p'tain, la Gloire Internationale !!!
T
I have been visiting various blogs for my term paper research. I have found your blog to be quite useful. Keep updating your blog with valuable information... Regards
P
On dit souvent des Prud'hommes que tout dépend de l'endroit. Certains conseils sont connus pour être des bastions du patronat-voyou alors que d'autres sont connus pour le massacrer impitoyablement (manière d'équilibrer peut-être ?). Dans l'ensemble, il semble qu'au cours des dernières années, disons les dix dernières années, les choses se soient plutôt mises à évoluer en faveur du salarié, qui est souvent le demandeur. Logique, car avec toutes les affaires dont on entend parler il y a de toute évidence de plus en plus de patrons indélicats. :(
Poliblog indépendant
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Poliblog indépendant
Publicité