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Poliblog indépendant
13 novembre 2007

Fallait-il vraiment pousser les syndicats à bout ?

Didier_Le_ResteConfrontation quelque peu tendue ce matin sur i>Télé entre Didier Le Reste (photo), secrétaire général de la CGT-Cheminots, et Nadine Morano, députée UMP de Meurthe-et-Moselle qui était déjà connue pour son aptitude à transformer rapidement toute rencontre avec des adversaires politiques ou autres en pugilat potentiel.

Refus de plier contre mauvaise foi, à quelques heures peut-être de ce que l'on pouvait encore voir comme une rencontre de la dernière chance (entre Xavier Bertrand et la CGT, mais la rencontre aura-t-elle seulement lieu ?) entre un gouvernement qui a tout fait pour provoquer l'affrontement et des cheminots qui paraissent de moins en moins hostiles au même affrontement. C'était, pour les différents protagonistes de chaque camp, l'une des dernières occasions de se rencontrer devant les médias avant le démarrage du conflit, qui a déjà commencé à Marseille aux environs de 13 heures, suite à l'agression collective d'un groupe de contrôleurs de la SNCF (bravo Sarko...).

Le Reste étant en quelque sorte l'artillerie lourde de la CGT, alors que Morano serait plutôt un bel exemple de ce qu'il peut exister de pire dans le monde politique, la discussion s'est vite enflammée, Nadine Morano déformant comme à son habitude tout ce qui pouvait l'être ("donc vous êtes contre l'égalité ?!"), voire mentant de façon carrément ehontée (60% des Français seraient contre la grève selon elle), alors que Le Reste a plus ou moins poliment refusé de s'abaisser à discuter avec une branque qui ne connaît rien du dossier, se contentant de répondre en gardant un sang-froid relatif (un exploit, face à une Morano qui comme souvent était déchaînée) qu'il refusait d'accepter ce qu'il voit comme un alignement par le bas (on pourrait aussi parler de nivellement)...

En clair, la situation paraît plus tendue que jamais entre carpettes de l'UMP et fonctionnaires bien décidés à défendre leurs acquis, et plus le temps passe, plus on peut se permettre de douter du succès de l'"opération Sarkozy", étape préalable aux lancements tous azimuts de mesures qui viseront ensuite à mettre au pas l'ensemble du secteur privé, après avoir mis au pas l'ensemble du secteur public (si toutefois on y arrive).

Conscient du véritable enjeu, Le Reste a notamment mis l'accent sur ce que l'on doit désormais considérer comme étant des "exigences" du MEDEF, dont le président de la République lui-même est devenu le plus fervent porte-parole, en dépit d'un discours qui a quelque peu fait jaser à Strasbourg... : Sarkozy y a longuement dépeint une France qui "serait" éprise de valeurs telles que la justice sociale ou une bien obscure justice capitaliste alors que dans les faits, il n'est pas besoin d'être Français pour constater que la politique conduite dans le pays va exactement à l'encontre des sornettes réservées aux européens...

N'ayant guère le temps de vraiment se demander qui a raison et qui a tort, des Français de région parisienne qui travaillent se sont rués dès aujourd'hui sur les véhicules de location de tous types (scooters, autos, vélos), certains allant jusqu'à s'acheter un vélo bas de gamme en pensant que la conflit est bien parti pour durer plus d'une journée (il est clair qu'ils ont raison)...

"Payer plus pour travailler normalement", en dépensant pour certains dès la veille de la grève une somme qui dépasse ce qu'il gagnent parfois en plusieurs jours... ne faisait sans doute pas partie de ce que tout le monde avait compris au travers du slogan "travailler plus pour gagner plus".

Ceci dit, malgré un soutien qui peut être réel de la part d'une majorité de Français, le chef de l'Etat et le gouvernement, par leur refus de négocier, porteront seuls la responsabilité d'une grève qu'ils ont non seulement provoquée mais aussi "voulue", dans le but évident de se mettre dans la poche tous ceux, nombreux, qui considèrent à présent le fonctionnaire comme une sorte d'excrément de la société.

On verra ce que tout cela donnera... A priori, absolument rien de bon.

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Commentaires
P
On a vu à l'occasion des résultats obtenus par les différents candidats au premier tour de l'élection présidentielle que les sondages effectués sur un échantillon d'un millier de personnes ne sont... pas fiables. Au mieux, ils ne permettent de dégager que de très grandes tendances. Quand on ajoute la constitution des échantillons qui continue de se faire d'une manière on ne peut plus opaque (alors que les infos n'ont rien d'un secret d'Etat) et les fameux "coefficients de redressement" à-propos desquels on sait désormais que les patrons des instituts les manipulent comme ils veulent (on en a parlé ici), on arrive à des "résultats" qui ne sont pas crédibles pour deux sous. En l'occurrence, il aurait été à peine plus honnête (pourtant même ça on ne l'a pas fait ?) de demander aux sympathisants PS ce qu'ils pensent de l'affaire... Quant à la question posée (le gouvernement va-t-il céder ou pas ?), là on transforme carrément le sondé en madame Irma ! Ridicule. ;-)
O
PARIS (Reuters) - Une majorité de Français (58% contre 34%) estime que le gouvernement ne doit pas céder face aux mouvements de grève déclenchés par des syndicats contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, selon un sondage BVA.<br /> <br /> A la question de savoir si le gouvernement "va céder ou pas", 69% des personnes interrogées dans ce sondage réalisé pour L'Express et Orange pensent que le gouvernement ne cédera pas.<br /> <br /> Le refus d'un retrait gouvernemental est massivement exprimé par les sympathisants de l'UMP (86%) et aussi par ceux du Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou (72%).<br /> <br /> Ce sondage, réalisé du 8 au 10 novembre en face à face auprès d'un échantillon représentatif de 981 personnes, montre par ailleurs que la popularité du président Nicolas Sarkozy ne se dément pas, 55% des Français disant en avoir une bonne opinion, la même proportion que le mois dernier.<br /> <br /> A l'inverse, 38% des personnes interrogées ont une mauvaise opinion du chef de l'Etat, une hausse d'un point.
M
Pascal, je t'admire de chercher à désigner des responsables dans cet affrontement, tellement prévisible qu'il en est presque un non évènement.<br /> <br /> Le seul reproche que je puisse faire à Sarko dans cette affaire c'est au niveau de la com. A trop avoir mis en avant le thème de l'égalité, il a donné à son propos un air de provocation, sous entendant que les bénéficiaires des régimes spéciaux (qui ne sont pas fonctionnaires) étaient des privilégiés. <br /> <br /> Il suffisait de conserver son slogan "travailler plus pour gagner plus". Plus de temps de travail c'est en effet des cotisations en moins pour payer des retraites qui vont être toujours plus couteuses. <br /> <br /> Mais l'argument devait être trop simple à trouver ... Ou alors, je but était de s'encadrer les syndicats pour montrer qui s'est le plus fort ... :-)<br /> <br /> Ceci dit, je rejoins Oz quand il dit que les arguments des syndicalistes sont intenables et irresponsables. C'est tout ce que je n'aime pas dans la France, cet "individualisme libéral-égalitaire", qui fait qu'on ne se soumet pas à la loi commune arrêtée après des élections, et que l'intérêt particulier ou catégoriel l'emporte toujours sur l'intérêt de la collectivité et du long terme. <br /> <br /> Si Sarko est un provocateur. Les Syndicalistes sont des égoïstes à courte vue.
G
@ Marc, on pourrait même les envoyer à la criée. Et si certains peuvent les prendre comme appats ou corps morts, cela ne me génerait nullement.
M
@Gillou, @Pascal, ce sont ces deux-là, N.morano et M.Dumas qu'il faudrait faire dialoguer, deux marchandes de poisson hurlantes!
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