La droite en plein orgasme
C'est fait. Les cheminotes et cheminots se sont remis au travail. En masse. Sans rien avoir obtenu.
Fin de partie.
Logique, sans doute, que l'on ait pu observer dès hier les premiers effets de la victoire totale de Nicolas Sarkozy et du gouvernement Fillon sur les syndicats, car il ne faut pas s'y tromper, au sujet de la réforme des régimes spéciaux de retraite, l'affaire est déjà dans le sac. Avec, il est vrai, une collaboration active de Bernard Thibault et de François Chérèque, ces fous qui ont cru dur comme fer que le gouvernement pourrait réellement mettre ses menaces à exécution quand, en privé, on a expliqué aux deux hommes que s'ils ne se soumettaient pas, ce serait l'extermination.
Conformément au véritable plan de l'Elysée, c'est pourtant exactement l'inverse qui s'est produit : les syndicats se sont autodétruits... en pliant. Une fin inespérée pour un conflit qui aurait pu se terminer par une désintégration de toute la philosophie sarkozienne ! Alors dans tous les camps de la droite, on jouit. On s'essuie sur tout ce qui traîne. Tentures, rideaux, mouchoirs... Pas un centimètre-carré de tissu n'aura échappé aux frottements de ceux, nombreux, qui ont célébré la décapitation de l'ennemi dès le premier jour de l'après-grève (le jeudi 22 novembre 2007).
Avant même la fin de la journée d'hier, le MEDEF proposait déjà de supprimer la durée légale du travail en France (!)... Quant aux membres de ce que je serais désormais tenté d'appeller la section "anti-France" de l'UMP, ils ont commencé à danser sur les tables dès le petit déjeuner, en prenant connaissance des nouvelles qui faisaient état d'une reprise progressive du travail votée dès mercredi par la majorité des A.G. de cheminots... manipulés comme des enfants.
Après avoir jeté son pyjama trempé dans la corbeille de linge sale, Yves Jego a dû faire partie, tout au long de la journée de jeudi, de ceux qui n'ont pas pu s'empêcher de se carresser le chibre, comme dirait Alphonse Boudard s'il était encore de ce monde... Jego a eu raison. Après tout, elles ne sont quand même pas si nombreuses, les journées où il est bien vu de se promener en gardant une main dans le pantalon ! Le bonheur d'Yves était si complet encore que le soir, le fourbe n'a pas pu s'empêcher de donner un très bon aperçu de ce que serait la France "de demain" dans l'émission N'ayons pas peur des mots sur iTélé.
Intéressant, en passant, de noter que pendant cette émission, on ne savait plus très bien qui de Judith Waintraub (journaliste au Figaro) ou d'Yves Jego était le porte-parole de l'UMP... Jego, le Dick Rivers de Seine-et-Marne, qui n'est toujours pas foutu de se raser correctement la moustache à 46 ans, ou Judith Waintraub, "journaliste" piétinant allègrement la charte de la profession, et habituée à jouer depuis des années de son regard de poisson cocaïnomane pour faire passer les plus sidérantes énormités ? Quand l'UMP se met à écraser, beaucoup préfèrent rester dans la cabine. On finit même par se bousculer pour y monter ! Aucun intérêt.
Laissons à d'autres (*) le soin d'expliquer en quoi l'écrasement des cheminots est une chose extrêmement positive pour l'ensemble des Français. Ils sont si doués pour ça...
(*) http://faubert.blog.20minutes.fr/archive/2007/11/22/defaites.html