Môme Kerviel : il nous a juste fait un coup de Cécilia
Graine de saloperie pour les cols blancs de la Société Générale (mauvais trader en plus !), victime innoncente d'une machination ourdie par des bras cassés qui ont voulu dissimuler leurs pertes pour ses avocats, quelle que soit sa vraie nature, le môme Kerviel aura battu tous les records de tapage médiatique depuis l'élection de sa Suffisance en mai dernier, d'ailleurs les paris restent ouverts pour savoir s'il faudrait l'accrocher à un lampadaire ou lui donner une médaille.
Ce qui est extraordinaire dans cette affaire, c'est que plus elle se déroule, plus on en apprend sur les paradis de la bulle et du je m'en foutisme même pas organisé que sont les salles de trading des grandes banques françaises : en gros, mais certains le savaient déjà, n'importe qui ayant fait n'importe quoi dans le passé peut y entrer à n'importe quel poste pour continuer à y faire à peu près n'importe quoi, sous la haute autorité de... personne et sous la surveillance, toujours, de personne, Jéjé étant quand même une exception notable puisque le marmot avait lui-même procédé dans le passé aux contrôles de sécurité qu'il s'était fait depuis un art d'esquiver !
Une authentique histoire de fous, avec des types, dont Jéjé, qui cliquent sur une souris pour faire twister des containers de vrais billets, à défaut de pouvoir faire rouler des dés pour prendre leurs décisions, et au-dessus des jéjés, des cadres qui ont cherché à se planquer mais que le bras armé de la DG est allé chercher jusque sous leur burlingue, ce qui donne au final une affaire relativement indémêlable où un gugusse parmi des dizaines ou centaines d'autres a pu utiliser les mêmes codes (vieux de deux ans) auxquels il ne devait plus avoir accès pour échapper à tout contrôle ! L'organisation à la française (la même qui nous a fait perdre la guerre en un peu plus de quarante jours en 1940).
Forcément, ça m'a un peu énervé tout ça, la Société Générale étant l'une de ces banques dont les blattes, à la DRH, ont ostensiblement refusé ma candidature une bonne centaine de fois (bien que j'aie une formation bien plus sérieuse que celle de Jéjé, et un parcours qui tient infiniment mieux la route sous certains aspects), mais qu'est-ce que vous voulez : entre un gars qui vous coûte des milliards et qui fait parler de vous et un gars qui ne vous coûte pas un rond parce que vous ne voulez pas entendre parler de lui, la Société Générale a choisi... Avec les conséquences que nous observons aujourd'hui (inutile, je pense, de préciser, d'ailleurs ceux qui me connaissent pourront en témoigner, que rien de tout cela ne serait jamais arrivé si j'avais travaillé à la Société Générale).
Le môme Kerviel dans tout ça ? Au terme de son audition qui aura duré, disons, longtemps, eh bien on dit que ce serait simplement un timide qui aurait cherché à briller dans son boulot. Tout le portrait de Cécilia si vous préférez : le gars ne voulait pas faire de vagues, mais il n'était pas (du tout) contre le fait qu'on le remarque pour des compétences que, de toute évidence, il s'était plus inventées qu'autre chose (en matière de trading pur tout au moins).
Moralité, il faudra quand même que Nicolas Sarkozy et quelques autres apprennent à s'en méfier, de ces gens qui veulent briller tout en restant dans l'ombre : d'une manière ou d'une autre, ils finissent toujours par vous coûter très cher (NDR : personnellement, je confirme).
Illustration © moi 2008