Interrogations

L'autre jour, lecteur avide de découvrir quotidiennement dans les médias les derniers potins du jour sur les méfaits de sa Majesté Nicolas Sarkozy, en regardant un sujet dans lequel une énième jeune fille refusait ostensiblement de serrer la main du petit Nicolas, je me suis demandé à l'image de quelques journalistes s'il ne s'agissait pas d'une nouvelle sorte de mode, voire d'épidémie, le top de la branchitude juste avant de passer peut-être à des étapes plus explicites, où des lambdas se mettront peut-être à baisser leur froc pour montrer leur cul à Nicolas Sarkozy, quand ce dernier leur tendra la pogne avec laquelle il a si souvent caressé les épaules des Bush, Poutine, Mouammar et compagnie...

Il est vrai que ça fait tâche, cette nouvelle manie de tourner le dos au président de sa République quand il se risque à marcher dans le purin pour aller à la rencontre du Franchouillard, qu'on est toujours sûr de trouver parmi les vaches, et qu'arrivé en plein milieu de la foule, the American se trouve confronté à un Gulliver grisonnant qui lui dit devant les caméras : "touche-moi pas, tu me salis !"... Ca change de l'époque où le vieux Hariri se pointait la gueule enfarinée, jusque dans les plus profonds trous du cul de la France, en répétant inlassablement des conneries comme : "c'est loin chez vous, mais putain qu'est-ce que c'est bô !"... Avant, toujours, de se faire payer un verre de pif, avant, parfois aussi, qu'on lui glisse un sauciflard maison dans la poche.

C'est quoi finalement, le problème, avec Nicolas Sarkozy ? Je veux dire, en-dehors du fait qu'il traite les Français de fainéants, qu'il vide leur porte-monnaie et qu'il promet à une majorité d'entre eux de se retrouver prochainement à la retraite dans un gourbi où ils ne boufferont que des nouilles, ou à l'ANPE où beaucoup de leurs contitoyens les attendent déjà dans des files de trois kilomètres derrière des guichets gris et jaune ? Je ne sais pas. Difficile à dire. Le fait est qu'il semble y avoir un "problème", et que le sujet est assez inédit.

Au milieu de toutes ces interrogations, je me demande ce que je ferais, moi, s'il venait à Nicolas Sarkozy l'envie saugrenue, voire dangereuse si ça se produisait un jour où je me serais levé du pied gauche, de me tendre la main : qu'est-ce que je ferais ? Est-ce que je me contenterais de regarder le petit Nicolas de haut (forcément) ? Est-ce que je saisirais ses doigts pour les lui replier sur le dos de la main, obligeant le boss du pouvoir d'achat à appeler Dadu en couinant comme un hamster ou est-ce que, plus simplement, je montrerais mon cul à Nicolas Sarkozy, allant peut-être jusqu'à lui péter dessus si la magie du processus digestif m'en donnait la possibilité ?

Je ne sais pas. En attendant, si un jour j'apprends que le lendemain je pourrais être amené à rencontrer Nicolas Sarkozy, je me dis que je devrais peut-être envisager de manger plus souvent des fayots, des oeufs ou des aubergines : il paraît que c'est bon pour la santé, et puis être le premier à péter sur Nicolas Sarkozy, je ne vous cache pas que ça ne me déplairait pas, même si tout compte fait je n'apprécierais pas spécialement que tout le monde reluque mon cul sur Youtube ou Dailymotion.