De la rupture tranquille à la panique générale

Depuis le temps que je suis Ca se dispute sur iTélé, je ne me souviens pas avoir jamais vu des mines aussi graves ni entendu des propos aussi inquiétants de la part de Nicolas Domenach et Eric Zemmour. Comme si on était passé, violemment, d'une époque déjà lointaine où l'on se contentait de brocarder en souriant les innombrables petitesses du roi Nicolas et de sa cour, à une époque terrifiante où personne ne comprend plus "le sens" de l'action d'un président qui n'est pas devenu fou, mais dont on réalise avec stupéfaction qu'il l'a peut-être toujours été.

Il faut dire que depuis onze mois, on a grandement sous-estimé le potentiel de nuisance, pourtant criant, d'un inapte comme Nicolas Sarkozy. Dénué de morale, dénué d'humilité et même d'humanité, dénué aussi de projets autres que ceux qui consistent à faire valser les têtes au gré des humeurs de celui qui se prend pour un dieu...

Même électrochoc pour Zemmour, qui se demande si bientôt Nicolas Sarkozy ne va pas astiquer en direct le chibre d'un Bush dont l'Amérique s'effondre en public, que pour Domenach, qui n'arrive pas à s'expliquer pourquoi Nicolas Sarkozy a tenu à détailler en personne les mesurettes d'un plan de rigueur destiné à équilibrer les comptes du secteur public (Domenach se refuse toujours à envisager que Sarko puisse être un mégalomane qui est arrivé, ou pire, un malade mental qui se croit investi d'une foule de missions qu'il est le seul à connaître).

Tout en s'amusant du ridicule de la situation, "on" ne comprend pas non plus à quoi rime l'envoi de "troupes" supplémentaires en Afghanistan, dans des zones où le "taliban" (version américaine du mot) attend précisément le départ de l'étranger pour remontrer le bout de sa barbe.

On n'a même plus le coeur de s'interroger sur le véritable rôle de Fillon, récent chouchou (déjà en baisse dans les sondages) des Français selon les médias, mais qui d'après Domenach ne serait même pas utilisé pour régler la hauteur des micros, avec dans l'ombre un Bertrand qui a déjà calé son viseur sur la tête de l'intéressé et qui n'attend qu'un geste du "président de la République" pour presser la détente (ça le démangerait au point où Bertrand serait obligé de se talquer les bourrelets tous les soirs).

L'emploi continue de s'effondrer, le pouvoir d'achat c'est déjà fait, et aucune des promesses de campagne n'aura finalement été tenue, en-dehors de celles qui visaient à permettre aux "riches" de devenir encore plus gras, et de celles qui promettaient aux "fainéants déjà en activité" qu'on allait les remettre au boulot, les autres étant considérés comme définitivement hors jeu. Dans l'entreprise de destruction de la France qui se poursuit, l'éradication des tribunaux et les noyades accidentelles de clandestins ne sont plus que des anecdotes dont on parle par obligation, le journaliste étant beaucoup plus soucieux des conditions d'hébergement des bonzes dans les geôles de la plus grande dictature du monde, qui pour l'instant se trouve encore à l'autre bout de la planète... Pour combien de temps ? On se demande.

Pendant que l'écroulement continue, les journalistes parlent donc des Chinois, qui non contents d'empoisonner le monde et ses enfants, entendent maintenant expliquer dans les studios à Paris comment il convient de traduire des mots ou expressions comme "criminel" ou "inqualifiable"... Du complot fomenté par le diabolique Ahmadinejad, qui marche main dans la main avec des barbus qui rêvent de tous nous égorger... Le principal problème du petit Nicolas restant qu'il est (aussi) incapable de gérer la volonté de l'Ukraine et de la Géorgie d'intégrer une OTAN qu'il se verrait bien présider, en plus de la France, de l'Europe et du FMI, via le larbin qu'il a cru y mettre en place pour déstabiliser un peu plus le PS.

Seul véritable enseignement de ses onze premiers mois de mandat, d'ailleurs Cécilia elle-même l'avait confié à une journaliste, Nicolas Sarkozy n'a aucun ami. Pas un seul. Ses seules passions dans la vie sont les montres au prix indécent, les stylos au moins aussi coûteux, qu'il pique à l'occasion, le chocolat qu'il consomme en quantités astronomiques, et... rien d'autre, excepté lui-même bien sûr.

On s'est refusé à le dire et à l'écrire depuis le 6 mai 2007, il y a deux choses que quel que soit le sujet dont on parle, un fou "n'a" pas : un fou n'a pas d'amis, et un fou n'a pas de stratégie (ou alors des stratégies qui ne mènent jamais nulle part). Certaines affiches sont encore là pour le rappeler.

Comments

[olaf]

La vraie, l'inimitable :
http://www.madameirma.com/

[olaf]

Encore un :
http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/index-fr.php?page=emission&id_rubrique=208
Attali y parle de son planning du futur jusqu'en 2080 où, après tout un tas de trucs, et même une guerre quasi totale tout s'arrangera quand même dans la fraternité( happy end ), je suppose qu'il suppose qu'après la guerre totale il restera quand même au moins deux personnes qui seront d'accord pour pas s'étriper et que la radioactivité ou autres bactéries militaires ne seront pas rédhibitoires pour la vie des deux protagonistes qu'on appellera, disons, Adam 2 et Eve 2 pour fixer leur mission.

Donc le capitalisme c'est pas bien, comme le soviétisme, mais il faudra attendre 2080 et une grosse guerre pour mériter de s'en rendre compte.

Bon ben en attendant 2080 qu'est ce qu'on fait ?

Je sais pas si Attali est de mèche avec les huiles de mon com précédent, mais il est quand même plus fort parce qu'il voit encore plus loin, en attendant le tome 2 courant sur 200 ans : " Une longue histoire de l'avenir".

Jacques Attali,
« Une brève histoire de l’avenir » (Ed. Fayard)

[Poliblog]

Je suis encore sidéré par le tissu de conneries que je viens de lire, avec un Sarko encore ministre de l'Intérieur et entouré de branques de première qui ont commandé ou fait commander pour l'enterrer ensuite un rapport (parmi combien ?) dans lequel des experts en bulle édictent carrément les scénarios possibles pour le futur de la France et du Monde (!)... partant toujours du principe que l'Etat est impuissant et ne sert plus à rien depuis longtemps. On comprend mieux la soudaine passion du petit Nicolas pour l'OTAN : le(s) fou(s) doi(ven)t trembler à l'idée de finir comme Hitler. Ca prêterait à hurler de rire si les scénarios dépeints par les feignasses n'étaient pas, euh, plausibles.

[olaf]

Voici un rapport permettant de faire de jolis rêves, il y a le choix parmi plusieurs scenarii :
http://www.bakchich.info/article3241.html

[Poliblog]

Une femme que tout le monde en France a déjà vue au moins une fois à poil sans même avoir eu besoin de jamais le demander, est-ce encore, vraiment, une "femme" ?