Lutti, les bonbecs qui changent la vie (oh putain, oh ça oui alors !!!)
Quand elle m'a dit qu'elle avait mal à un nichon (le gauche) il y a deux semaines, j'aurais dû me méfier : je la voyais parfois, le soir, se tripoter le nichon en lousdé, pendant que nous regardions la télé, et constatant que la douleur persistait après plusieurs jours, je me suis décidé à lui demander depuis quand elle n'avait pas passé de nichographie.
Réponse des plus évasives... Elle m'a expliqué que la nichographie, ça consistait plus ou moins à coincer un nichon entre un Robert et un Larousse, et à demander à un gros comme David Douillet de sauter à pieds joints sur le dictionnaire du dessus. Je le savais, évidemment, que ça fait mal la nichographie, et que souvent ça fait flipper les gonzesses, surtout les presque jeunes (ben oui, j'ai la télé quoi, je ne suis pas complètement inculte), mais quand même, cette douleur qui refusait de s'en aller, je ne la "sentais" pas.
A force de batailler, je pense que j'ai fini par la convaincre que tout ça n'était pas bien normal, qu'il fallait faire quelque chose, du genre aller voir un guignol qui se fait inviter tous les week-ends par un labo et qui le reste du temps tripote des nibs en disant à ses patientes que la sensation d'avoir "reçu un coup" dans le rotoplo, c'est dans la tête que ça se passe...
Même pas eu le temps ! Le lendemain ou le surlendemain, elle m'a annoncé qu'à présent elle avait mal aux deux seins, révélation que j'ai trouvée d'autant plus suspecte que depuis quelques jours, madame s'enfilait par brouettes entières des bonbons Arlequin de la marque Lutti !
On voit de ces trucs aujourd'hui, on en arrive à douter de tout... Ayant, malgré une méfiance bien légitime, du mal à croire dans la thèse "du bonbon qui ferait mal aux nichons", j'ai insisté pour qu'elle aille voir un toubib, et presque obtenu un début d'acceptation quand madame, la filoute (saleté, va !), m'a annoncé qu'en plus elle attendait ses ragnagnas depuis six jours !!! En pure perte, si j'ose dire.
Comme ça faisait un certain temps qu'on voulait faire un morpion, et que je sais à quel point elle a toujours tendance à faire une fixette là-dessus, j'ai essayé de la protéger d'une possible déception en lui disant qu'il ne fallait pas s'emballer, et que non, elle n'était peut-être pas enceinte, comme elle s'en était déjà persuadée évidemment... Peine perdue, madame avait décrété que c'étaient "les premiers signes", et au fond, seule la crainte de savoir, je suppose, l'empêchait encore de franchir le pas pour être définitivement fixée.
Comme lundi je suis moi-même allé au garagiste, j'ai préparé pour le doc une liste des symptômes de madame, et voyant qu'à la fin de ladite liste, je mentionnais une consommation tout à fait anormale de bonbecs, le professionnel de santé a établi aussi sec une ordonnance pour une prise de sang, qui a été faite hier matin (zou !).
Résultat, hier après-midi vers quinze heures, j'ai appris comme ça, à-côté d'un escalator du centre commercial d'Evry II (pas très loin de chez la Méluche), que j'allais être papa !
Ca fait drôle... Mon, notre premier morpion !!! Avec obligation, pour tous les deux, d'attendre une éternité pour savoir, si tout se passe bien, si ce sera un ouin-ouin ou une ouin-ouine !
Toutes sortes de pensées ont alors traversé mon esprit. Pour parler politique par exemple, je me suis dit qu'il fallait vraiment être complètement timbré pour fabriquer un morpion ou une morpionne dans un pays dirigé par un type comme Nicolas Sarkozy... N'empêche, malgré des lendemains qui promettent d'être encore plus durs pour notre progéniture que ceux que nous avons subis et subissons encore, je ne suis pas mécontent de moi. Ni bien sûr de madame, qui est déjà en train d'échafauder un milliard de plans au moins sur le réaménagement de l'appart', le régime alimentaire qu'elle va maintenant devoir adopter (elle va se mettre à l'eau au lieu du jaja !), se foutant comme de l'an 40 du fait qu'hier soir, déjà, j'ai été abandonné comme une merde, condamné à boire mon apéro tout seul (ben ouais, l'alcool, vous comprenez, ça pourrait donner un petit Sarkozy dans neuf mois, avec pour moi une corvée que je n'ai jamais appréciée particulièrement et qui consiste à noyer un être qui vient de sortir des entrailles de sa mère dans un seau) ! Non mais vous vous rendez compte ?
La nouvelle est si fraîche, en fait, que je ne sais pas trop quoi penser de tout ça, si ce n'est que I am happy.
En attendant, si vous êtes un homme, une femme, voire une créature qui oscille vaguement entre les deux, je vous recommande d'éviter absolument la consommation massive des bonbons Arlequin fabriqués par la firme Lutti : pas sûr que ces petits trucs, inoffensifs en apparence, soient pour quelque chose dans les bouleversements qui s'annoncent pour le couple de "sous-employés" que nous formons aujourd'hui, mais on ne sait jamais, ça pourrait être un coup des Chinois pour accélérer la disparition de la Sécu.
Le bonbec qui étoufferait l'économie d'un pays qui vous a outragé en faisant surgir des morpions dans tous les coins, ce serait bien dans le genre de techniques vicelardes qu'ils n'hésitent pas utiliser pour éradiquer toute forme d'opposition, les potes de la Méluche !