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Poliblog indépendant
27 mars 2007

La rétro-révolution de Ségolène

S_gol_ne_Royal___Nantes_avec_Jeanne_Moreau_et_Eric_OrsennaNouveau coup de barre à gauche pour Ségolène Royal, dont la campagne présidentielle semble à présent partir dans absolument tous les sens.

On a pu, notamment, assister à un échec complet du nouveau slogan "La France Présidente", qui a été totalement occulté par les discours inattendus de la candidate socialiste sur le rôle qu'elle veut voir tenir désormais par le drapeau français et l'hymne national.

Violemment critiquée par l'extrême-gauche qui, sans oser employer les mots, laisse maintenant entendre que Ségo serait stupide et populiste (appréciations que je partage depuis longtemps), Miss Poitou ne semble toujours pas mesurer réellement les conséquences de ses boulettes répétées ; une forme de "négation" devenue habituelle et qui ne sera sans doute pas pour rassurer ceux qui commençaient déjà à avoir de sérieux doutes sur la capacité de Ségolène Royal à occuper la fonction suprême... S'il en restait encore.

Nouveau virage improvisé hier, illustré par une prise de position de Ségolène disant qu'il faudrait régulariser les parents de sans-papiers scolarisés, ignorant (comme d'autres candidats) et foulant même aux pieds l'avis des Français sur la question. La démocratie participative telle que l'envisage habituellement Ségolène Royal, c'est-à-dire sans consultation de personne.

En meeting à Nantes hier, Ségo s'est attaquée "cette fois-ci" à la culture, qui reculerait dans notre pays : "elle tient du miracle dans un monde obnubilé par la course à la rentabilité immédiate".

Il faudrait donc, selon Ségolène, remettre la culture au centre du truc. Je dis "du truc", parce qu'à force de vouloir mettre un peu tout au centre de tout, le programme de Ségolène Royal ne ressemble même plus à une forme qui pourrait avoir un centre. Il aurait plutôt tendance à devenir une sorte d'empilement auto-régénérable, chaque thème du jour masquant provisoirement les autres, qui étaient les seuls à exister la veille mais qui n'existent plus le jour d'après, avant que l'un des thèmes qui étaient sous la pile ne repasse sur le dessus, sans parler des nouvelles "idées" qui viennent chaque jour se rajouter à l'ensemble.

Dans le cadre du meeting de Nantes par exemple, Ségolène n'a vu aucune contradiction dans le fait de dire qu'elle se tourne rarement vers le passé, avant de développer ensuite longuement la réintroduction de l'histoire des arts à l'école...

Une énième proposition qui contribue à renforcer le sentiment que le programme de la candidate du P.S. tient plus du programme "schizophrénique" que du programme "politique" : aucune structure, aucune direction, et au final un assemblage devenu assez hallucinant de propositions et de déclarations de circonstances qui ne correspondent à rien de vraiment concret (car rien n'est jamais argumenté), face à des militants et à des soutiens qui donnent eux-mêmes l'impression de ne savoir ni ce qu'ils veulent ni où ils veulent aller.

Globalement, la campagne de Ségolène Royal évoque pour moi les scènes de films hollywoodiens dans lesquelles une "folle", qui se promène dans le jardin d'un asile psychiatrique, arriver à entraîner un petit groupe d'autres fous derrière elle sans que personne ne sache où l'on va, sans même que quelqu'un ne se pose la question ou ne se demande si celà est important.

Ségolène Royal sait-elle encore où elle va ? Pour moi il est évident que non. Afin d'être sûre, peut-être, de ne pas faire de faux pas, elle propose tout... donc rien, utilisant une rhétorique qui ne diffère pas vraiment de celle de l'extrême-gauche dans ses phases de délire hallucinatoire, avec pourtant quelques différences majeures : les Français devront se prosterner devant le drapeau français au lieu de se prosterner devant le drapeau de l'Internationale, et ils devront apprendre l'Histoire de l'art, sans pour l'instant être obligés de brûler les livres que le système cherche à leur imposer. Mais çà viendra peut-être.

Etrange conception de l'avenir pour une candidate qui aspire à devenir la Présidente de tous les Français, car plus le temps passe, plus on a l'impression qu'aucun Français ne pourra jamais se retrouver dans le non-programme de Ségo : l'Histoire de l'art fait manger très peu de gens à la fin du mois. Quant aux régularisations de sans-papiers ayant des enfants scolarisés, il semblerait que les Français soient majoritairement contre, mais Ségolène s'en fout : après tout, on n'a jamais vu de révolution rater sans élimination systématique de ceux qui discutaient la ligne du mouvement, qui se réduit le plus souvent aux délires de ses seuls inspirateurs.

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Commentaires
P
J'y réponds dans le blog des B&B. Cà commence à vraiment m'énerver cette histoire de tandem formé par deux cons pédants qui ne connaissent strictement rien du monde du travail. Ils ont de la chance que je ne participe pas à cette campagne : contrairement à eux, je n'ai pas vocation à bosser en détruisant les vies des autres.
G
En tant que Socialiste à 20 euros, je suis bien placé pour dire que Ségolène à tout fait, malgré mon amour pour elle, pour que je vote pour quelqu'un d'autre dans 27 jours !<br /> <br /> Au fait, Pascal, Borloo aurait obtenu que son plan anti-chômage soit accepté par Nicolas III.<br /> Je ne sais pas par contre si son plan économique avec ses 20% de réduction de charges à lui été adopté, ce qui m'obligerais à voter pour le mec le plus détestable que la France ait connu depuis Napoléon III.
P
... les socialistes qui ne se retrouvent pas dans le programme de Ségo ne pouvaient pas tourner ailleurs. L'inconvénient des prises de position élastiques sur l'identité nationale et sur les régularisations à mon avis, c'est qu'elles sont de nature à fâcher tout le monde, ce qui n'est jamais très bon pour un candidat à une élection présidentielle. On peut donner dans le consensus sans se mettre tout le monde à dos, d'autres candidats arrivent à le faire très bien.<br /> <br /> Je pense que les analystes qui parlent d'un parti socialiste français rétrograde et populiste sont plus que jamais dans le vrai. La campagne de Ségo ne les fera en tout cas pas changer d'avis. Quant aux électeurs, le verdict ne se fera plus attendre très longtemps. Je reste assez étonné des scores de Ségo dans les sondages, je pense qu'ils sont nettement surévalués et je redoute un effondrement du P.S. au profit de Bayrou et du FN, qui pourrait bien se traduire par un remake de 2002. Je vais aller jeter un coup d'oeil à votre blog ce soir, merci pour votre commentaire !<br /> <br /> ;-)
Q
Je ne sais pas si la campagne de Ségolène Royal part dans tous les sens. Mais elle a le mérite de tenter d'élargir l'audience de plus en plus restreinte du PS. Alors, cela est évident, une partie des socialistes ne se retrouvent pas dans les propos de la candidate, mais est ce bien grave. ces mêmes socialistes sont arrivés en leur temps à un certain 21 avril. <br /> <br /> http://quandjypense.canalblog.com
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