Fatalitas !
Selon cet article du Figaro, pour 65% des Français c'est Nicolas Sarkozy qui a le plus de chance d'être élu Président de la République (16% seulement pour Ségolène Royal). "Ce pronostic est encore plus fort chez les 25-34 ans, qui sont 74% à estimer que le président de l’UMP sera le prochain chef de l’Etat. [...] Les Français ne sont en revanche qu’un sur trois (+3) à souhaiter voir Nicolas Sarkozy élu. Le candidat de l’UMP ne dispose en la matière que d’une légère avance sur son adversaire socialiste (31%, +1)."
Avec les réserves d'usage qu'il faut garder face à ce type d'informations, cela confirme ce que je dis à ma femme depuis plus de trois mois : Nicolas Sarkozy sera élu Président de la République, que nous le voulions ou non.
Une analyse critiquable pour de nombreuses raisons : d'autres objecteront que je pourrais ête démenti dès le soir du 22 avril, et nous pourrions même discuter longtemps des différents scénarios... mais les chiffres seraient toujours là. Les chiffres ou plutôt les courbes, les tendances si vous préférez, plus que les scores qui en eux-mêmes ne sont pas si importants.
Tous montrent que le prochain Président de la République sera Nicolas Sarkozy. C'est en tout cas ce qu'un statisticien dirait, loin des analyses des uns, loin des pronostics des autres, encore plus loin des espoirs des militants qui, quand on y réfléchit, ne font souvent que s'acharner à déformer chaque parcelle d'information de sorte qu'elle puisse s'imbriquer dans un gigantesque ensemble dans lequel, au bout du compte, plus rien ne tient debout...
Les édifices branlants n'existent pas en statistiques, pas plus que la fatalité. Il y a juste ce qui est certain, ce qui est presque certain, ensuite seulement arrive ce qui est probable, et loin derrière ce qui est possible.
La fatalité, par contre, existe bel et bien dans une élection : lorsque plus de 60% des sondés pensent qu'un candidat "x" est celui qui a le plus de chance d'être élu, alors il est assuré d'être élu. Ne serait-ce que parce que pendant les dernières semaines, pendant les derniers jours, et jusqu'au dernier moment dans l'isoloir, beaucoup de ceux qui ont des doutes ou qui hésitent encore dans leur choix sont victimes, malgré eux, de l'effet "moutons" : puisque quoique je fasse, Sarkozy sera élu, autant voter pour lui.
Aussi simple que ça.
C'est un comportement curieux mais que nous avons tous observés à plusieurs reprises : il est toujours plus agréable de se dire, après coup, que l'on a misé sur le bon cheval et pas sur celui qui est arrivé en deuxième position. Surtout à l'occasion d'une élection présidentielle, car au terme des derniers décomptes le soir du 6 mai, il n'y aura plus "deux" candidats. Il restera seulement un Président, élu pour cinq ans... et un tocard qui aura des raisons de se faire du souci pour son avenir politique.
La vraie fatalité c'est celle-là : celle qui va pousser un nombre inconnu d'électeurs à voter pour Nicolas Sarkozy alors qu'ils n'en avaient peut-être pas envie, voire aucune envie. C'est la faute du climat. Le même climat qui vous fait sortir un short quand il fait beau et un parapluie quand il pleut.