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Poliblog indépendant
3 avril 2007

Professeur Sarkozy

Sarkozy_pr_sente_son_livre_Ensemble__2_

Si vous savez lire et si vous le trouvez au fond d'une poubelle (à partir d'aujourd'hui sans doute), vous pourrez redécouvrir dans le livre "Ensemble" du candidat Sarkozy son projet, qui ne date pas d'hier (*), d'instaurer une TVA sociale.

Cette TVA sociale consisterait, contrairement à ce que l'on pourrait penser au départ, en une augmentation de la TVA (pour tous) destinée à compenser, pour les entreprises, une diminution spectaculaire des cotisations patronales. Ou "comment favoriser davantage le désinvestissement "psychologique" des entreprises dans un pays que tous les grands employeurs ont déjà commencé à déserter".

C'est du Sarkozy pur jus. La théorie est entièrement fondée sur des postulats de départ qui ne correspondent en rien à la réalité, puisqu'au travers des cotisations les Français paient déjà au prix fort l'incapacité de l'Etat à lutter contre le déficit de la Sécurité Sociale.

Mieux vaut également ne pas trop réfléchir au côté "création d'emplois" (ou lutte contre le chômage) de la mesure car mécaniquement, le comportement actuel des employeurs de l'hexagone montre que l'adoption de la TVA sociale à la sauce Sarkozy ne créerait qu'une infime quantité d'emplois au regard des masses d'argent libérées dans cet objectif et dans d'autres (tout continuera de partir à l'étranger).

Les seuls points positifs de la TVA sociale, si elle devait voir le jour, ne devraient donc continuer à exister que dans le cerveau malade d'un Nicolas Sarkozy qui pratique une masturbation intellectuelle très vigoureuse dès que l'on se met à parler de macro-économie.

D'abord, le "raisonnement" de Sarkozy (qui tient sur une feuille de papier-toilette) ne prévoit pas d'augmentation du coût des produits ni des services, la stabilité des prix étant assurée par la baisse des cotisations sociales pour les entreprises et par une hausse simultanée de la TVA pour tous (les deux étant incompatibles pour juger d'un effet possible de la mesure sur les prix mais passons) ! Premier principe inventé pour l'occasion, donc, la stabilité perpétuelle des prix (super !). Il fallait quand même oser...

Ensuite, le pouvoir d'achat des Français (comme toujours, Sarkozy ne parle ici que de ceux qui travaillent déjà et qui, de préférence, gagnent correctement leur vie, ce qui est loin d'être le cas de la majorité) sera garanti car la baisse des cotisations patronales devrait se traduire par des augmentations de salaires... à terme ! Deuxième principe inventé par Nicolas Sarkozy : le patron aime ses employés, il est toujours prêt à se saigner à blanc pour qu'ils puissent tous rouler en Porsche pendant que lui-même et les actionnaires, reconnaissants, accepteraient de rouler à vélo...

Allez, la cerise sur le gâteau maintenant.

Troisième point, l'augmentation (enfin celle qui est prévue) du pouvoir d'achat des salariés sera mesurée après coup (cf. paragraphe ci-dessus), c'est-à-dire après le lancement de la mesure, donc à un moment où il sera devenu impossible de faire machine arrière, sous peine de voir justement les patrons du CAC, en premier (qui en plus auront continué à déserter la France), menacer de fermer tous leurs sites dans le pays pour raison "économique". Troisième principe inventé par Nicolas Sarkozy, donc : le renvoi d'ascenseur par des entreprises qui se remettront à contribuer au développement économique du pays, même si pour l'instant elles ont surtout démontré qu'elles pissaient à la raie des salariés, des Français, de l'Etat... et même de Nicolas Sarkozy (qui semble être l'un des rares à vraiment apprécier ce traitement).

Je crois qu'on va s'arrêter ici.

En résumé, pour tous ceux qui hésitaient encore à voter pour Nicolas Sarkozy, le projet de TVA sociale s'inscrit dans un ensemble beaucoup plus vaste de mesures qui consistent, pour chaque Français qui n'est pas un patron du CAC, à se couper une artère fémorale et à attendre. Attendre pour voir si Laurence Parisot va arriver, nue sous une blouse d'infirmière, pour lui faire un garrot...

A mon avis, les Français vont attendre longtemps. Ils vont surtout expérimenter ce qu'il se passe habituellement quand on se coupe une artère fémorale : le délai de survie ne peut pas excéder quelques dizaines de seconde, le délai de conscience beaucoup moins. Ensuite... le Français meurt et il n'achète plus rien. Fin des théories macro-économiques complètement loufoques du petit Nicolas, car quand on est mort on n'est plus soumis, non plus, au paiement de la TVA.

En y réfléchissant, je me dis qu'on est peut-être en passe d'assister à une réconciliation spectaculaire entre José Bové et Nicolas Sarkozy : avec l'un comme avec l'autre, à la fin, il ne devrait pas rester beaucoup de survivants en France. Mariage en perspective ? Pas tellement de différences en tout cas, sauf qu'avec Bové, ceux qui resteront auront intérêt à filer droit, tandis qu'avec Sarkozy, ce sera le libéralisme dans toute sa "splendeur" : ceux qui resteront et qui en auront encore les moyens devront s'y prendre tôt pour s'offrir un dictionnaire Français-Chinois, avant que les magasins ne soient dévalisés.

Tout çà à cause d'un petit gominé qui n'a jamais mis les pieds dans une entreprise... Pour une rupture tranquille, ça promet ! Que se passera-t-il quand Sarkozy décidera de se mettre au boulot (ou à l'intelligence) ? Faîtes comme moi, économisez pour le dico.

La dépêche Reuters publiée sur le site de l'Express
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=41038&1837

Les cotisations sociales c'est quoi ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cotisation_sociale
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/protection-sociale/financement/comment-sont-calculees-cotisations-sociales.html

(*) La TVA sociale, tout sauf une idée neuve pour Sarkozy
http://www.cuverville.org/breve78656.html

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Commentaires
G
J'en parlerai à mon cheval, et s'il me chie une crotte de bois, je ferais confiance aux économistes !
P
Mon cher Gilbert,<br /> <br /> Lorsque je serai élu en 2012, tu deviendras mon Premier ministre.<br /> <br /> Je m'occuperai personnellement du cas des patrons de boîte (*) et toi tu t'occuperas des questions d'économie, du dosage et de la répartition des taxes, de la stimulation de la croissance, etc.<br /> <br /> (*) je passerai un coup de Kärcher dans le secteur de l'intérim et dans certains secteurs d'activité qui en ont bien besoin (télémarketing et restauration rapide pour commencer, quitte à renvoyer McDo aux Etats-Unis), ensuite je m'occuperai du cas de la grande distribution et aussi de certains groupes que j'ai déjà dans le collimateur. Le MEDEF n'aura plus droit de cité dans aucune administration et les journalistes en quête d'un "maître" iront dérouler leur langue ailleurs qu'à l'Elysée, à Matignon ou dans les ministères (sinon je les ferai rosser par mes gardes républicains).<br /> <br /> Tu vas voir ! Je t'en foutrais, moi, de la rupture tranquille et de la connerie participative !!! Je vais te la faire tourner la France, moi, tu vas voir le travail ! Et quand tout sera fini, le premier citoyen qui dira qu'il n'est pas content, JE LUI PAIE SON BILLET POUR QU'IL SE BARRE EN SUISSE REJOINDRE L'AUTRE CON !
P
La situation de l'Allemagne est loin d'être aussi bonne que le prétendent les politiques français qui ont tellement hâte de s'inspirer du modèle germanique, Gillou : les Allemands bossent plus, c'est vrai... mais tout le monde s'appauvrit ! Et "bien", même !<br /> <br /> Voir http://www.humanite.fr/journal/2006-12-06/2006-12-06-841674 , en particulier le paragraphe qui commence par "Mais les bons points s’arrêtent là", qui évoque plutôt une EXPLOSION de la pauvreté qui elle-même, serait plus en voie de perpétuelle aggravation qu'en voie de résorption...<br /> <br /> L'Allemagne mettra des années à s'en remettre. Si elle ne traverse pas des phases préalables d'émeutes plus graves encore que celles que nous avons connues en 2005 et qui, quoique l'on en dise, étaient aussi, chez nous, un cri de détresse de la part de toute une frange de la population que la France a laissée au bord de la route. Dans l'avenir çà risque d'être pire (voir suite du texte), en Allemagne comme en France.<br /> <br /> De même, la situation de la France n'est absolument pas comparable à celle de la Suède.<br /> <br /> Le pays ne compte que 9 millions d'habitants et surtout, il n'a JAMAIS connu des taux de chômage aussi élevés que ceux de la France (qui pulvérisent tous les records en Europe), sans parler de la manipulation évidente de toutes les statistiques qui touchent de près ou de loin à l'emploi : ne prennent pas en compte les jeunes en "contrats aidés" ni les salariés à temps partiel non-choisi, pas davantage les intérimaires, toujours pas les étudiants exploités, pas non plus les travailleurs pauvres, ni les diplômés embauchés en-dessous de leur niveau par des employeurs qui ne respectent pas le Code du travail et encore moins les conventions collectives... etc., etc., etc.<br /> <br /> Ne parlons pas non plus du niveau de pauvreté qui chez nous atteint des proportions proprement scandaleuses (dont les ménages sous le seuil de pauvreté, que les parents travaillent ou pas). Ne parlons pas du nombre de sans diplôme, ou du nombre de chômeurs de "très" longue durée qui existent maintenant dans toutes les classes d'âge !<br /> <br /> Qu'est-ce que j'ai oublié ? Les 11% d'étudiants diplômés de faculté qui rentrent dans la catégorie des chômeurs de longue durée ? Les handicapés qui sont traîtés dans le monde du travail comme des pestiférés ? Les salariés exploités dans des conditions qui leur bousillent la santé et qui sont obligés de se traîner jusqu'aux tribunaux pour faire valoir leurs droits les plus élémentaires ? J'arrête là sinon on est partis pour la nuit.<br /> <br /> La réalité est que la situation de la France est CA-TA-STRO-PHIQUE.<br /> <br /> Dans ce contexte, il est hallucinant de voir des candidats comme Royal et Sarkozy pérorer devant les caméras en prenant des engagements ridicules pour demain "s'ils sont élus" !<br /> <br /> A-propos de la Suède comme de l'Allemagne, il faudrait que les politiques cessent de nous prendre pour des demeurés ou qu'ils fassent au moins l'effort de se documenter. Un peu.<br /> <br /> En Suède, le "nouveau" modèle, prometteur sur le papier (comme celui de Sarkozy), est déjà au bord de l'explosion : on estime à UN MILLION (sur un total de NEUF millions pour l'ensemble de la population, autant dire que c'est une véritable catastrophe !) le nombre d'exclus du marché du travail, malgré un taux "officiel" qui plafonne à... 4,3 % de la population à la fin 2006 !!!<br /> <br /> Conclusion : le Gouvernement suédois se fout ouvertement de la gueule des Suédois, tout comme Sarkozy et Royal se foutent ouvertement de la gueule des Français en citant ces pays (ou d'autres) en exemples.<br /> <br /> Quand on se fout à ce point de la gueule des Français et quand on n'a, en plus, rien d'autre à proposer que des recettes qui ont déjà échoué ailleurs (ou d'autres idées complètement grotesques au regard de la situation, aussi bien du côté du PS que de l'UMP), on ne mérite même pas le mépris de ses concitoyens.<br /> <br /> Sur la Suède, voir :<br /> <br /> http://www.liberation.fr/actualite/economie/223365.FR.php<br /> <br /> Celà étant dit... C'est vrai ! La Suède et l'Allemagne restent deux très bons exemples de ce à quoi les Français doivent s'attendre si les propositions de Sarkozy ou de Royal sont appliquées : en un mot, ce serait "pire". BIEN pire.<br /> <br /> On ne résoudra rien dans ce pays sans résoudre d'abord le problème du chômage, en mettant par exemple un coup d'arrêt définitif aux contrats aidés qui coûtent une fortune mais qui ne créent aucun emploi. De même, on n'arrivera à rien si l'on n'arrive pas à "remettre les employeurs au pas". Ici, je ne parle pas de maintien, d'augmentation ou de baisse des charges, je parle d'un pays dans lequel l'employeur a tous les droits (même celui d'être étouffé par les charges pour les rares patrons comme Gilbert qui veulent recruter mais qui sont malheureusement des exceptions) mais aucun devoir.<br /> <br /> Amusant de constater, au passage, que ce que Sarkozy ne tolère pas dans la "mentalité" de certains jeunes, il le tolère et même il l'encourage quand ce sont des chefs d'entreprise de toutes tailles et dans tous les secteurs qui se comportent comme des caillera (en col blanc) !<br /> <br /> Les théories fumeuses de macro-économie ne seront jamais des solutions pour ces problèmes. Les Breton, Hollande et compagnie sont tous des poids morts qui n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise (ou qui n'y ont obtenu aucun résultat).<br /> <br /> Donc... Bayrou a tort lorsqu'il dit qu'il faudrait fermer l'ENA et passer à autre chose. Il faudrait en réalité raser tous les locaux de l'ENA dès demain matin et révoquer tous les fonctionnaires issus du système. S'en débarrasser. Les remplacer par des gens qui savent de quoi ils parlent et qui n'ont pas peur de mouiller leur chemise.<br /> <br /> Par rapport aux attentes légitimes des Français, Sarkozy et Royal ne sont que des personnages anecdotiques, des caricatures qui ne présentent strictement aucun intérêt. Je ne veux d'aucun de ces deux clowns à la Présidence de la République.<br /> <br /> Mieux, à toutes celles et à tous ceux qui choisiront de voter pour l'un ou l'autre, je promets des lendemains qui déchantent. Sacrément, car finalement c'est Gilbert Sorbier qui a raison : l'économie est la clé de tout. Et les programmes économiques de Sarko et de Ségo sont à-peu près au niveau des cogitations d'un petit con boutonneux qui vivrait ses premiers émois intellectuels en assistant à un cours d'économie donné par un rigolo de leur espèce.<br /> <br /> Si vous votez pour Royal ou pour Sarkozy en tout cas, je vous le dis dès aujourd'hui : ne venez pas chialer dans cinq ans dans le Poliblog. Là, vraiment, je n'aurai plus la patience.
G
Moi j'ai entendu que c'était pour l'allegement des charges salariales. <br /> Je vais faire bondir Gilbert, beaucoup d'économistes pense nt que c'est l'impôts le plus juste.
G
Cher Pascalou,<br /> <br /> Ce n'est pas l'augmentation de la TVA qui est ridicule dans le programme Sarkozy, car elle est le seul droit de douane légal qu'il nous reste, tant que l'Europe n'aura pas compris qu'il fait taxer les produit Indiens et Chinois qui tuent nos entreprises (comme le font les USA).<br /> <br /> Ce qui est ridicule, c'est comment est dispatché le gâteau !<br /> Au lieu (comme dans MON plan économique) de servir à augmenter les salaires et de permettre une grille progressives des cotisations (comme au Danemark), la TVA va tout juste payer les 68 milliards de cadeaux aux plus riches: celui du bouclier fiscal.<br /> Normal il faut protéger les "pauvres" riches, il sont déjà tellement malheureux d'entendre dire que dans "certaines" régions il y aurait des vrais pauvres !<br /> <br /> Officiel, de même qu'il y a des négationnistes de l'holocauste, il y à dans les blogs de droite des négationnistes de la pauvreté, qui jusqu'a la mort resteront convaincus que la FRANCE n'est pas le pays des travailleurs SDF et des 14 millions de pauvres.
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