Bayrou : les propositions s'étoffent, mais on est encore loin de l'orgasme

En visite hier sur trois sites dans le Pas-de-Calais, François Bayrou a ajouté de nouvelles pierres à son programme en proposant d'instaurer un système de bonus-malus pour les cotisations chômage, afin de favoriser les entreprises qui créent ou maintiennent des emplois au détriment de celles qui licencient.

Utilisant notamment l'expression de "patrons-voyous" que nous entendons de plus en plus souvent dans les médias (n'est-ce pas normal dans un pays qui en compte beaucoup ?), le candidat de l'UDF a également évoqué des dispositifs qui permettraient de donner l'alerte en cas de difficultés rencontrées par les entreprises et qui seraient de nature à remettre les emplois en cause. Au terme des propositions de Bayrou, une entreprise, par exemple, ne pourrait plus s'opposer au rachat par un repreneur présentant un plan de sauvegarde des emplois.

L'ensemble est encore loin d'être formalisé et on peut vraiment s'étonner (regretter) que les propositions "sérieuses" arrivent si tard dans la campagne du candidat centriste, mais vues les propositions de Sarkozy et de Royal en matière d'emplois, je suis contraint de me dire : "mieux vaut tard que jamais" !

Pour la première fois, les propositions d'un candidat en matière d'emploi me paraissent vraiment aller dans le bon sens, à l'inverse du contrat Première chance défendu par Ségolène Royal et des pistes grotesques suivies par Nicolas Sarkozy qui promettent d'aboutir à des échecs sans précédent.

Cela étant dit, j'aimerais bien que Bayrou se mette "vraiment" au boulot en prenant aussi en considération le cas de ceux qui, comme moi, sont déjà demandeurs d'emploi et n'obtiennent pas d'entretien dans des entreprises qui ne font plus aucun recrutement en CDI (ou presque), et qui n'en feront aucun aussi longtemps que le Code tu travail leur permettra d'utiliser des formules alternatives comme l'intérim, les CDD de courte durée sous-qualifiés, les formations en alternance qui ne débouchent sur aucune embauche ou les stagiaires, de plus en plus qualifiés, auxquels on demande de réaliser des missions qui devraient normalement être confiées à de "vrais" salariés (etc.).

En tant que Français, chômeur, pauvre et même exclu du système de santé, je sais que l'on ne peut pas tout avoir, alors lorsque je serai seul dans l'isoloir, je me dirai peut-être qu'il faut que j'arrive à me contenter du peu que les candidats offrent toujours... aux autres. Après tout c'est un peu mieux que rien.

http://www.lexpress.fr/info/france/elysee_2007/actu.asp?id=10586