Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Poliblog indépendant
12 avril 2007

La France d'après le 6 mai : "dans" l'Europe ou "face" à L'Europe ?

Carte_de_l_Europe_2

Comme le rappelle cet article de Malakine, bien malin celui qui saurait aujourd'hui décoder le discours des candidats à-propos de l'Europe. L'idéal d'hier, devenu un fardeau ou pas loin pour la France... qu'en fera-t-on après le 6 mai ? Il faudra sans doute attendre 2012 pour pouvoir dire : "finalement, voilà le peu qu'on a fait et voilà tout ce que l'on n'a pas fait".

En attendant, voici ma réponse à Malakine qui rappelle à la fin de son article une phrase d'Emmanuel Todd que j'ai bien du mal à ne pas trouver prémonitoire : "entre la démocratie et le libre-échange, il faudra choisir".

Mon commentaire au dernier sujet de Malakine (lien en fin d'article)

Le fait que l'Europe compte aujourd'hui 27 Etats-membres avec, parfois, des cultures totalement différentes et des modes de fonctionnement qui ne le sont pas moins est assez symptomatique de la disparition des idéaux qui animaient les pays fondateurs "voulue" par des technocrates qui sont souvent les premiers à vomir sur leur propre pays (Rocard par exemple).

Rien ne peut sortir de l'Europe telle qu'elle fonctionne actuellement, et ce ne sont pas les "tapettes" que sont Sarkozy ou Royal, méprisant eux-mêmes leurs concitoyens, qui auront le courage de se battre au nom d'un intérêt national qui n'est présent dans leur discours que parce qu'il leur permet de gagner des intentions de vote dans un échantillon présumé de "citoyens" qui se résume à... une poignée de sondés !

Quel qu'il soit, le prochain Président de la République Française n'aura pas les épaules pour défendre les intérêts de la France "dans" l'Europe ou "face" à l'Europe. L'Europe elle-même a été conçue de façon à gommer toute volonté nationale qui, dans un Etat-membre, ne suivrait pas la ligne imposée par les technocrates de Bruxelles. Je pense donc qu'on perd notre temps en parlant, ou plutôt en jetant en l'air des idées de protectionnisme économique : le protectionnisme ne peut être qu'européen (et on sait qu'un tel objectif ne pourra jamais être atteint dans une Europe à 27 avec des niveaux de vie qui favorisent la ruine d'un Etat européen... par un autre !) ou national. Il nécessiterait alors une vraie rupture (pas tranquille) avec une Europe dont je cherche toujours les vrais apports... sans jamais les trouver.

La France a "accepté" de devenir un pays sous tutelle, elle peut encore faire l'inverse, à condition de mettre en oeuvre des projets qui tiennent la route sur le plan économique, notamment en matière de lutte contre le chômage (incluant la précarité et la pauvreté) et de créations d'emploi (la croissance dépendant de ces deux facteurs et non pas l'inverse !!!).

Que nous soyons "dans" ou "hors" de l'Europe, nous ne nous en sortirons pas autrement. C'est mon intime conviction et c'est la raison pour laquelle JE NE PEUX VOTER NI pour Nicolas Sarkozy NI pour Ségolène Royal, leurs propositions en la matière étant tout simplement grotesques, donc inacceptables.

Pour aller un poil plus loin, personnellement je pense que la rupture est UNE NECESSITE. (Comme je le fais remarquer plus haut...) Je ne vois pas bien ce que l'on peut attendre d'une Europe dans laquelle des pays économiquement "faibles" ne peuvent que continuer à s'engraisser au détriment de pays qui sont économiquement plus "forts". C'est aussi par rapport à "ce" contexte-là que l'on peut dire qu'une entrée de la Turquie dans l'Europe serait une véritable catastrophe.

L'Europe ne devrait pas compter 27 Etats-membres. Telle quelle, elle tue les identités nationales, les initiatives économiques (au nom d'un principe -enterré aujourd'hui- de collaboration économique qui n'a finalement jamais existé réellement) et même les perspectives de simple "maintien" des économies nationales. Tout dégénérera quand les pays qui sont aujourd'hui en plein développement se trouveront eux aussi confrontés à une désertion de tous les investisseurs au profit d'autres pays toujours plus pauvres (hors Europe).

Si j'étais Président, je mettrais un terme à tout ça. Rapidement. Même au risque de dresser aujourd'hui 26 pays contre le nôtre. La situation actuelle n'est de toutes façons pas vraiment différente.

http://horizons.typepad.fr/accueil/2007/04/quand_la_commis.html

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Beaucoup d'analystes pensent que tout en ayant voté "non" au dernier référendum, la France est de loin le pays qui "s'emmerde" le plus avec l'Europe. Il n'y a guère que la France pour ne pas arriver à obtenir ce qu'elle veut de l'Europe, la majorité des autres Etats-membres ne la considérant que comme un outil qui est à leur service et non l'inverse. Mêmes remarques à-propos de l'attitude de la France vis-à-vis de l'étranger en général, surtout en matière économique où les Français sont toujours les seuls à baisser leur froc et à tendre un pot de vaseline à leurs interlocuteurs avant d'entâmer toute négociation... Ce qui amuse beaucoup les "vrais" négociateurs, à savoir ceux des pays qui nous ont déjà virés de Chine (nucléaire, partenariats entre PME françaises et chinoises, etc.), d'Afrique (énergies), et qui nous auront bientôt virés des secteurs pétrolier, aéronautique et ferroviaire, avant peut-être de mettre à mort PSA, Renault, puis tous les autres rigolos du CAC. Avec Sarkozy ou Royal, ça ira vite. Les vrais effets de la politique étrangère telle que l'ont toujours conçue des ânes comme Mitterrand et Chirac, c'est-à-dire comme un moyen de briller. Tout le monde sait pourtant que l'on ne gagne le respect de personne en se contenant de faire le beau, puis en montrant son cul lorsque tout le monde est lassé de vous voir faire le beau. :(
G
Pascal,<br /> Je confirme que tu écris tellement de beaux articles, que je n'ai même pas le temps de les lire tous !<br /> <br /> Pour l'Europe: j'ai voté NON parce qu'on ne m'avait pas consulté par referendum pour l'élargissement, parce que l'élection par les parlements est anti-démocratique et parce qu'on n'a jamais une bande de 27 personnes sans entraîneur et sans chef, arriver à s'entendre sur quoi que ce soit: Je partage entièrement ton avis sur notre sortie de l'Europe:<br /> Les pays qui s'en sortent les mieux sont ceux qui ne sont pas rentrés dans la zone EURO !
Poliblog indépendant
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Poliblog indépendant
Publicité