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Poliblog indépendant
28 avril 2007

L'esprit du lieu

bas_r_silleSoyons clairs : sans les voix des électeurs de François Bayrou et malgré une campagne de diabolisation (voire de destruction) jamais vue de Nicolas Sarkozy à une semaine du second tour, Ségolène Royal est encore loin d'être assurée de devenir présidente de la République.

Les événements auxquels nous assistons aujourd'hui (vendredi) sont donc, pour moi, le signe d'un énième changement radical d'orientation dans la stratégie du parti socialiste, qui semble maintenant être prêt à toutes les compromissions et même à toutes les bassesses pour battre le petit Nicolas le 6 mai.

Du coup, on en arrive à des situations complètement surréalistes : le parti socialiste, qui a fait preuve d'un incommensurable mépris envers l'extrême-gauche pendant toute la durée de la campagne, bénéficie à présent d'un soutien sans faille de la part de tous les faux révoltés du paysage politique français ! De Lutte Ouvrière aux Verts, en passant par les altermondialistes, la LCR et un PC plus moribond que jamais, tout le monde soutient Ségolène Royal. Ouvertement pour certains, en se bouchant le nez pour d'autres, en tendant discrètement la mimine pour les derniers...

Avec le même esprit de contradiction, au PS on ouvre maintenant les bras sans retenue à François Bayrou, et on offre presque la bagatelle à ses militants et à ses électeurs ! Ce qui n'était il y a quelques jours que des prises de contact destinées à tâter le terrain se transforme, en de nombreux endroits, en partouzes ehontées.

Ce qui me fait dire que... la campagne pour l'élection présidentielle est maintenant "terminée". Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, qui n'a plus rien de semblable avec la précédente et pour laquelle, personnellement, j'ai même du mal à trouver une appellation. Les crachats ont remplacé le mépris, les injures ont pris la place des quolibets et des petites phrases, et du côté du parti socialiste on a sorti l'artillerie lourde en propulsant sur le devant de la scène tout ce que le parti compte de chauffeurs de salle : dans le rôle du guignol agité, Arnaud Montebourg, qui danse dans les meetings comme une betterave qui serait passée au chalumeau. Dans le rôle du vieux beau qui s'accroche et qui, pour rester dans le jeu, accepte avec enthousiasme de traîner toute personne qu'on lui désignerait dans la boue, Chtroskane, qui retourne maintenant sa veste si rapidement qu'il faut prendre les clichés en mode rafale, au 1/4.000ième de seconde pour s'en apercevoir ! Dans le rôle de la caution morale transalpine, traduisez du con qui se fait manipuler comme un bleu et dont les socialistes français se foutent éperdument, Romano Prodi, qui n'a été convié ce soir au meeting de Ségolène à Lyon que parce que Nicolas Sarkozy a été récemment associé à l'ennemi juré de Prodi, à savoir Silvio Berlusconi (Prodi est également un ami de Bayrou. Comme c'est curieux !) !!! On ne parle même pas des spécialistes en crachats du parti socialiste qui sont légion et dont je n'ai pas eu de nouvelles aujourd'hui, ces vils propulseurs de morve qui servent rarement à autre chose et qui, dans l'attente d'une cible, préparent des échantillons de salive qu'ils retournent dans leur bouche pendant plusieurs semaines : spécialiste du filet de bave, Jack Lang ; spécialiste du gros mollard verdâtre pour lequel il faut bruyamment se râcler la gorge avant de pétrir avec la langue et de souffler, Julien Dray ; spécialiste de la sécrétion "bonhomme", que l'on voit arriver comme un train de marchandises, François Hollande... Et spécialiste de rien du tout, François Rebsamen, soigneusement planqué dans le rôle du gars qui réfléchit et qui conseille, d'ailleurs on se dit que ça vaut mieux quand on l'entend s'exprimer à la télé, car l'intelligence et l'aptitude à gérer une campagne de Rebsamen sont aussi aigües que les talons des escarpins de Charles Pasqua.

Vraiment, il n'y a pas à dire, la campagne est bien terminée. Ségolène ne drague plus, "elle couche" !!! On ne fait plus de risettes à Bayrou, on dégonde carrément la porte et on retourne en vitesse s'étendre sur le lit, en laissant sa nuisette négligemment ouverte, après avoir pris la précaution de tout bien agencer dans la chambre ! Lumière tamisée, parfums sensuels, sous-vêtements qui s'enlèvent en un tour de main... Tous les moyens sont bons pour gagner une élection présidentielle, à tel point que Sarkozy, finalement, il fait marrer tout le monde maintenant ! Il est complètement largué le manipulateur de Neuilly ! Ridiculisé !!! Il ne sait pas qu'on est en 2007 le con ! A chaque minute qui passe, des bataillons de militants sont à l'oeuvre pour le traîner dans la merde, détruire les affiches de campagne de ce fumier, lancer des hoaxes disant que Sarko a fait passer Cécilia à-travers une fenêtre ou qu'il a cassé une patte de son chien en s'énervant dessus !

On aurait tort de se priver, car rien ne choque plus les pachydermes les moins largués du PS ni surtout les militants, auxquels on a tellement répété que Sarkozy est une ordure qu'ils ont fini par y croire vraiment. Mieux, ils en mettraient leurs deux mains à couper !!! Alors à partir de maintenant, tous les coups sont permis. C'est tout.

Dans un même lit, on retrouve des trotskistes, des survivants communistes, des socialistes qui sont devenus copains avec tout le monde et qui ont même apporté la beuh, des Verts qui doivent aujourd'hui plus leur couleur à la tôle qu'ils ont prise au premier tour qu'à leur passion pour l'écologie, qui n'a jamais été qu'une légende... Tout ce beau monde fornique sans aucune retenue. Les corps s'enlacent, se mêlent, se recouvrent tant et si bien que l'on ne sait plus du tout qui est qui. On l'a enfin atteint, le fâmeux idéal de la gauche "unie" (!), celui dont parlent toujours les loosers et les fume-carpettes de gauche quand ils sont en difficulté mais qui, au fond... ne leur a jamais rien inspiré d'autre qu'une profonde envie de gerber.

L'éternel drame du gaucho, c'est qu'il veut être copain avec tout le monde, mais que si tout le monde devient copain il ne sert plus à rien. D'où la nécessité de toujours trouver un ennemi, quel qu'il soit, à n'importe quel prix. Pour le gaucho, il faut qu'il y ait une tête à couper, une gorge à trancher, ou un cou à faire passer dans un noeud coulant avant de faire basculer la trappe. Dire qu'il faut frapper à la tête ou au cou pour être sûr d'abattre l'ennemi, c'est le meilleur moyen de mobiliser des foules d'inférieurs, qui s'enthousiasment vite pour tout ce qui pue le sang chaud ou le cadavre frais.

Tous les responsables d'un parti de gauche le savent. On ne peut être "responsable", désigner l'ennemi et galvaniser les foules qu'en leur parlant depuis un balcon. De là on peut leur pisser dessus sans que cela se voit. On dit qu'on se mèle aux plébéiens, mais on s'inonde de produits anti-poux avant de les approcher... Après s'être forcé à sourire, après qu'on ait serré des mains, après qu'on ait pris le risque de parler en face à ces caricatures d'êtres pensants, toujours béats, qui sont autant de tuberculeux en puissance, on file sous la douche pour se désinfecter de la tête aux pieds, se curer les ongles et se brosser les dents... Simple question d'hygiène. On est "responsable" ou on ne l'est pas.

C'est pourquoi les enchevêtrements de corps qui se déroulent sous nos yeux donnent envie gerber aux patrons et aux militants de gauche, mais pour l'heure, l'important est de faire taire les gargouillis et d'accueillir chaque nouveau partenaire avec autant d'enthousiasme que possible. Pour la petite ardoise, on verra ça après, car à la tête des partis comme à la tête des petits groupes de dissidents qui sont entrés dans le lit de Ségolène, tout le monde sait bien que les premières lueurs de l'aube marqueront surtout la fin d'ébats contre nature, précédant l'effacement, dans la mémoire de tous, d'un épisode qui n'aurait jamais du avoir lieu. Des socialistes frottant leur corps nu contre ceux des écolos du dimanche, des presque-anars, des nostalgiques de la grande URSS... C'est dégueulasse !!! Alors au petit matin, chacun rentrera chez soi pour gerber.

Si elle est élue, Ségolène vomira probablement elle aussi. Des litres ! Des hectolitres peut-être... Elle ne sera pas fière d'elle. Au fond, tout au fond, une petite voix lui dira que ce qu'elle a fait est abominable, mais quand on est présidente de la République, on ne peut quand même pas enlever toutes les glaces de l'Elysée ! L'esprit du lieu, ça se respecte !!!

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