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Poliblog indépendant
29 avril 2007

L'élection se jouera de lundi à mercredi

rafales_en__chelon... sauf imprévu.

Invités aujourd'hui dans l'émission Dimanche+ (Canal Plus), Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal nous ont donné tour à tour un petit aperçu de ce que pourrait être le débat de mercredi.

De toute évidence, Nicolas Sarkozy se voit très bien dans la peau du futur président. Il parle de ce qu'il fera en employant le futur et plus le conditionnel. Sarkozy s'est notamment prononcé contre un audit des comptes de l'Elysée (tiens donc) et il a laissé entendre que les choses n'étaient pas très bien engagées pour que François Bayrou joue un rôle dans un prochain gouvernement. A l'en écouter, Nicolas Sarkozy ne reconnaîtrait plus François Bayrou : ce que Bayrou fait actuellement ne ressemble pas au Bayrou que Sarkozy connaît depuis vingt ans, un peu comme si les deux hommes jouaient à la belote ou au 421 autour d'une bouteille de Ricard tous les dimanches...

Concernant d'autres alliances, Sarkozy continue de se dire ouvert, mais entre ce que l'on dit et ce que l'on fait, il y a des personnages comme François Fillon par exemple, qui aurait ouvertement "menacé" les députés UDF refusant de se rallier à Nicolas Sarkozy en disant que l'UMP présenterait 567 députés aux législatives, soit la totalité de l'hémicycle ! Pour les quelques députés UDF qui restent fidèles à Bayrou, cela signifie que l'alternative est de se soumettre ou de se retrouver systématiquement confrontés à un candidat UMP dans leur circonscription.

Continuant leur travail de sape, André Santini, Gilles de Robien et d'autres jouent le rôle d'auxiliaires zélés de Sarkozy et Fillon, et ambitionnent carrément de déposséder François Bayrou de l'UDF, un objectif pas si difficile à atteindre quand on sait que 21 députés UDF sur 29 (au moins) ont déjà rallié Nicolas Sarkozy.

Robien explique notamment qu'en rejoignant Sarkozy, un député UDF ne fait rien d'autre que rejoindre la majorité présidentielle. Ceux qui, donc, ne rejoignent pas Nicolas Sarkozy ne peuvent pas être considérés comme faisant partie de la majorité (=UMP+UDF selon Robien), d'où la même menace que celle faite par François Fillon de les mettre en concurrence avec un candidat UMP.

Les députés UDF se trouvent donc dans une situation comparable à celle de certains hauts fonctionnaires français, auxquels on a proposé à une certaine époque de rejoindre le Maréchal Pétain ou d'abandonner leur fonction. De gré ou de force.

Les choses se gâtent à vitesse "grand V" pour Bayrou, qui a peut-être mal estimé le potentiel de destruction de l'UMP : contrairement au béarnais, Nicolas Sarkozy dispose déjà d'une écurie de plusieurs centaines de valets, qui peuvent frapper Bayrou sous la ceinture tout en laissant Sarkozy se concentrer sur autre chose, sans compter des milliers d'avortons dont les dents raient le parquet et qui ne demandent qu'à faire un coup d'éclat en sortant un candidat UDF connu dans n'importe quelle circonscription de France.

Enfin, on le sait depuis deux jours, l'appellation "parti démocrate" choisie par Bayrou est déjà utilisée par un petit P.D., dit "en sommeil" par un obscur retraité cannois (moins connu que les candidats, évidemment), ancien membre d'un groupe de radicaux de gauche qui a déposé le nom en 1981. Le retraité pense que Bayrou devrait prendre parti et il a choisi, de son côté, de soutenir Nicolas Sarkozy. Une autre manière de dire qu'il n'y aura pas de geste en faveur de Bayrou sur ce plan-là non plus.

François Bayrou se retrouve donc, déjà, à la tête d'un parti qui est presque une coquille vide (et je vais peut-être être obligé de voler au secours de François. Après tout pourquoi pas ?).

Invitée immédiatement après Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal a déclaré qu'elle ne "s'interdisait rien" quand Laurence Ferrari lui a demandé s'il était raisonnable d'envisager une présence de François Bayrou dans le gouvernement, quel que soit le poste dont on parle (y compris celui de premier ministre). Il ne s'agit donc pas vraiment d'une information, comme le laisse entendre l'agence Reuters (dépêche reprise ici par l'Express), car cela ne veut pas dire que Bayrou pourrait être présent, ni qu'il pourrait être absent...

Ce qui était intéressant dans les réponses de Ségolène, c'était plutôt le discours qu'elle a tenu et qui soit était une erreur, soit était un coup de bluff contre Nicolas Sarkozy en vue du débat de mercredi. Ségolène a dit que l'ex-ministre de l'Intérieur devrait d'une façon ou d'une autre faire face à son bilan, et que le fait de se draper dans un rôle de victime était un comportement exagéré qui ne faisait pas avancer le débat, elle-même ne s'étant pas mise à pleurer quand Nicolas Sarkozy, après les émeutes de la Gare du Nord, avait dit que Ségolène était du côté des voyous.

Je pense donc que d'ici à mercredi, beaucoup de gens vont passer beaucoup de temps sur la préparation du face-à-face Sarkozy-Royal. C'est probablement là que l'élection se jouera. Si l'on me demandait ce que j'en pense, je préconiserais un changement radical d'orientations dans le discours de Sarkozy, pas dans le contenu car c'est impossible, mais dans la manière de le présenter et de se présenter en tant que "personne". Quant à Ségo, je lui conseillerais de ne pas trop verser dans ce qui serait encore perçu comme des attaques personnelles contre Sarkozy car ces dernières, une fois tous les compteurs arrêtés, pourraient être placées au premier rang des facteurs qui on fait perdre l'élection à Ségolène Royal (les sondages, si toutefois on peut encore s'y fier, placent toujours Ségo en deuxième position).

http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=43107

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Commentaires
G
Si des très proches de Bayrou comme Leroy et Morin n'avaient pas appeler à voter pour Sarkozy.<br /> Que feront t'ils après ? <br /> A suivre après le 6 mai... quelque soit le président.
P
Pas garanti du tout que tout le monde revienne dans le giron de l'UDF après le 6 mai, Gillou. Avec les pressions de Robien, Santini et quelques autres, le groupe UDF pourrait éclater en un groupe de sarkozistes (disons les traîtres pour aller plus vite) et un groupe de bayrouistes (qui sont déjà menacés mais qui refusent toujours de plier). On sait déjà que les premiers sarkozistes déclarés veulent virer Bayrou de l'UDF. La vraie bagarre commencera après le 6 mai, sans doute, et Sarkozy fera sûrement en sorte que Bayrou soit écrasé aux législatives. Ce sera le meilleur moyen de le faire sortir du paysage pour un bon moment. On peut même se demander, a posteriori, si Bayrou n'aurait pas eu vent de ce projet de "destitution", ce qui expliquerait son annonce de la création d'un nouveau parti, que tout le monde a peut-être interprété de travers...
G
Ils sont 22 sur 29 à rejoindre non pas l'UMP mais Sarkozy et en toute liberté, la par contre je ne mettrais pas ma main au feu.
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