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Poliblog indépendant
29 avril 2007

Les fines équipes

char_irakien_d_truitEn lisant cet article du JDD, je me dis qu'il est toujours bénéfique de chercher d'autres éclairages, car cet article a rappelé au petit téléspectateur parfois noyé dans ses propres interprétations que je suis que tout est toujours beaucoup plus nuancé qu'il le pense.

Ainsi, l'article du JDD rappelle que la décision de Ségolène d'opérer un rapprochement avec le centre de Bayrou, au moins pour gagner des électeurs dont elle aura bien besoin au second tour, est loin de faire l'unanimité au sein du parti socialiste.

Dans un parti qui semble parfois être apparu en même temps que les premiers virus sur Terre, les résistances restent nombreuses. Résistances à tout.

On apprend ainsi que Pierre Mauroy aurait demandé que des sanctions soient prises contre Michel Rocard, quand celui-ci a invité Ségo à négocier avec Bayrou. On apprend aussi que François Hollande, gêné par la situation (pour changer), s'est creusé la tête pour ménager la chèvre et le chou, disant que "Le dialogue n'est pas la négociation". On parle également d'Henri Emmanuelli, qui ne veut pas entendre parler d'un rapprochement avec le centre et qui préconise au contraire un rapprochement avec la gauche de la gauche, idée très courageuse d'un Henri Emmanuelli qui a pris l'habitude de ne sortir du buisson dans lequel il s'était planqué que quand il est certain que la bataille est terminée, et que le moment est venu de détrousser les cadavres qui jonchent le sol.

Pas facile de créer une équipe, surtout au PS !

Cet article du JDD m'amène à repenser à un sujet que je voulais écrire depuis un moment sur les "équipes" des candidats : la petite troupe dispersée autour de Ségolène Royal n'est toujours pas une équipe alors qu'en face, la machine Sarkozy est un bloc compact qui, lorsqu'on y regarde de plus près, ressemble surtout à un troupeau de moutons dans lequel ça bêle un peu partout, une meute de chiens de berger courant sans arrêt autour du groupe et mordant sévèrement au mollet ou à la cheville tous ceux qui feraient mine de seulement s'éloigner du troupeau. Quant à Bayrou... Sa conférence de presse de mercredi paraît déjà bien loin ! A posteriori, il s'avère que François Bayrou n'avait pas davantage d'équipe que les deux autres principaux candidats à la présidence de la République. Le béarnais avait déjà été lâché par Santini et Robien qui parlent maintenant de lui comme d'un Ben Laden sans turban, qui voudrait précipiter un 747 rempli de kérosène sur l'Etat, et la majorité des députés UDF ont du accepter de couper les ponts avec Bayrou pour soutenir Nicolas Sarkozy et, ce faisant, augmenter considérablement leurs chances de conserver leur siège de député.

Ceux que j'appellerais les "poltrons" de l'UDF sont peut-être la meilleure illustration, actuellement, de la difficulté qu'il y a à monter simplement une équipe dans le paysage politique français : conformément au scénario déjà écrit par les Fillon, Robien, Santini, etc., tous devront adhérer au projet de virer Bayrou de l'UDF, ce qui sera finalement plus facile et moins perturbant pour les électeurs que de créer une excroissance centriste de l'UMP dans laquelle tout le monde prendrait ses ordres directement de l'Elysée.

Bah... Après tout c'est la manière dont on envisage la politique en France. Les 44,5 millions de cloportes qui se rendront aux urnes le 6 mai ne seront plus bon qu'à recevoir un coup de Baygon une fois l'élection terminée.

A votre avis, elle deviendra quoi, après le 6 mai, une France que les électeurs auront choisi de confier à un président qui, quel qu'il soit, est déjà incapable de faire l'unanimité dans son propre camp ?

Les politiques s'en foutent, Ségo la première, qui méprise les gens de son camp et qui n'a même pas été capable d'opposer une force digne de ce nom à Nicolas Sarkozy sans relever sa jupe devant tout ce que la planète compte de bas de plafond anti-Sarkozy...

A une semaine du premier tour, je ne peux toujours pas m'empêcher de penser que Sarkozy et Royal c'est pareil : seringue auto-pousseuse de café contre baril de guimauve.

Quel gouvernement peut-on envisager de créer avec un vulgaire porte-flingue comme Fillon ou une mollasse chevelue comme Borloo ? Quels projets pourrait-on mettre en oeuvre avec un faux crooner en bout de course comme DSK ou un théoricien du retournement de veste comme Hollande ? Et par rapport à tout ça, quel sera le poids de François Bayrou à poil ? Personne ne le sait, car personne n'est vraiment avec eux. Surtout pas dans leur camp !

http://www.lejdd.fr/cmc/presidentielle/200717/debat-reussi-ps-ebranle_14709.html

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