Le malaise socialiste

En visitant hier le blog de Jean-luc Mélenchon, sénateur PS, dont Evelyne75 avait parlé dans l'un de ses commentaires, je suis tombé sur le dernier sujet qui s'intitule "Sous le marteau pilon" (voir lien en fin d'article). Pour ne pas mourir idiot et pour mieux comprendre l'état d'esprit des sympathisants socialistes, j'ai lu tous les commentaires rattachés à ce sujet, une démarche intéressante mais un peu perturbante pour moi car a posteriori, j'ai l'impression d'avoir pénétré un univers qui me paraît totalement coupé du monde réel.

Entre les militants qui passent un coup de brosse à reluire à Mélenchon, ceux qui se félicitent d'un certain vent de nouveauté apporté par Ségolène, ceux qui voudraient mettre à mort les éléphants et ceux qui voudraient la peau d'une Ségolène traîtresse qui aurait "trahi" en se rapprochant du centre, on mesure à quel point le parti socialiste est déjà un parti complètement éclaté. Personne ne semble vraiment satisfait de ce qu'il se passe au PS, et même ce mécontentement généralisé, qui pourrait rapprocher les militants, semble au contraire les éloigner les uns des autres.

Plus inquiétant encore, en tout cas pour l'observateur amateur que je suis : vu de l'extérieur, on dirait que personne, dans le camp socialiste, ne conçoit qu'il puisse exister de bonnes choses en-dehors de ce que l'on pense soi-même, la pensée se réduisant souvent au "courant" auquel on adhère à l'intérieur du parti...

Le plus hallucinant, c'est peut-être la lassitude qui transpire dans chaque phrase, dans chaque idée, dans chaque remarque qui laisse entendre que de toutes façons, on va prendre une branlée le 6 mai. C'est déjà écrit ! Dans un sujet daté du 5 mai, donc hier, personne ne semblait vraiment croire à une victoire de Ségolène Royal. Certains en parlent mais on a le sentiment que personne n'est motivé, Mélenchon le premier. Etrange personnage, d'ailleurs, que ce Jean-Luc Mélenchon, qui aime s'insurger, se révolter, se montrer comme un défenseur actif du parti, mais qui dans son blog (dans ce sujet en tout cas) apparaît surtout comme un homme qui a l'impression de s'être battu pour rien, d'avoir été lâché, qui ne sait pas où il va et qui sait encore moins où l'on veut, où l'on pourrait le conduire demain...

Le PS en pleine dépression ? Si j'étais psychologue je dirais "oui" : même si Ségolène gagnait ce soir, cela serait loin de suffire à régler les problèmes, et ils semblent tellement nombreux que l'on comprend que tout le monde baisse un peu les bras.

http://www.jean-luc-melenchon.fr/article/blogview/221/1/1/