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Poliblog indépendant
2 juillet 2007

Un Sarkozy blairiste et socialo-suédo-portugais à la tête de l'UE

Jos__SocratesLien intéressant proposé par notre ami Marc sur un article de L'Express, dans lequel on nous parle du premier ministre portugais José Socrates. L'article m'a interpelé car en modifiant uniquement le nom de l'intéressé, un certain nombre d'expressions utilisées pour décrire Socrates et d'idées qui résument sa conception de l'action gouvernementale pourraient très bien s'appliquer à... Nicolas Sarkozy (les deux s'inspirant de Tony Blair, qui lui-même semble avoir trouvé son inspiration dans une apparente volonté de faire exploser le nombre de précaires et de pauvres en Angleterre).

Selon l'article, en dégraissant la fonction publique, en reculant l'âge de la retraite et en augmentant la TVA, Socrates s'inspirerait du modèle scandinave (normal pour un blairiste), "seul apte, selon lui, à « conjuguer stabilité budgétaire et protection sociale »" : on pioche un peu partout des idées qui rendraient cohérent un ensemble dans lequel peu de choses, a priori, tiennent debout...

Je lis les articles, souvent élogieux sur ce type de personnages "à poigne", avec une réelle inquiétude. Primo, j'observe que comme Nicolas Sarkozy (et ses ami-e-s), Socrates n'a à subir personnellement aucune des restrictions qu'il impose à l'ensemble des portugais ("ayant hérité de son grand-père une grosse fortune"). Deuzio, j'observe que partout en Europe, on copie en les modifiant à peine des recettes qui ont déjà fait la preuve de leur dramatique inefficacité dans les pays qui servent de modèle, comme la Suède où le taux de chômage pulvériserait les records européens selon un certain nombre d'analystes (voir lien n°2), alors que la version officielle rejoint plutôt les théories sarkoziennes les plus nauséabondes selon lesquelles une large proportion de chômeurs se satisferaient très bien de leur situation. Tertio (et conséquence directe du deuzio), je m'inquiète toujours, également, de constater que dans l'ensemble de l'Europe, à des démarches "actives" visant par exemple à rationaliser les dépenses publiques, à soutenir sérieusement l'emploi ou à lutter efficacement contre le chômage, on préfère les solutions de facilité (ne réclamant aucun sens de l'engagement) en taillant à coups de hache dans la fonction publique, en libéralisant le travail et en stigmatisant les demandeurs d'emploi que l'on rend hâtivement responsables d'un problème qu'ils "incarneraient".

Comme Nicolas Sarkozy, José Socrates apparaît bien vite dans l'article comme une vulgaire créature médiatique, vide de contenu, vide d'idées, se contentant de surfer adroitement sur le poids des mots et sur le choc des images. Ainsi, on rappelle dans l'article de L'Express la phrase prononcée en 2002 par José-Manuel Barroso, disant que "les socialistes avaient laissé «le Portugal en string» (légitimant l'action plus ou moins "violente" de Socrates). On décrit aussi volontiers Socrates comme le sauveur du Portugal... Mais si l'on me demande "mon" avis sur la question, je dirais qu'au vu de l'article, le Portugal ne me paraît pas se trouver dans une situation fondamentalement différente de celle de la France, les réformes déjà entrées en application en plus : sans relance de l'emploi et à cause, facteur aggravant, d'une suppression massive de postes de fonctionnaires, Socrates laissera vraisemblablement le Portugal à poil (c'est-à-dire sans string). Quant à la situation de la France, je ne me fais aucune illusion sur la capacité de Nicolas Sarkozy ou de son gouvernement (présent ou à venir) à redresser quoique ce soit, même et surtout s'ils arrivent à imposer les mêmes théories que José Socrates.

Principal problème des deux pays peut-être, l'incommensurable flemme des dirigeants, combinée à une certitude pathologique de détenir la solution de tous les problèmes et à une absence totale d'idées et d'engagement, l'ensemble de ces facteurs devant logiquement conduire à une absence totale de résultats. Seule certitude vraiment perceptible pour moi au travers de l'article, José Socrates semble faire au moins autant de vent que Nicolas Sarkozy.

Socrates, le Blair portugais
http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/portugal/dossier.asp?ida=45860

Et si la Suède avait beaucoup plus de chômeurs ?
http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=990

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Commentaires
G
Le président Nicolas Sarkozy a confié à l'ancien ministre des Affaires étrangères socialiste Hubert Védrine une mission de réflexion et de prospective sur la place de la France et de l'Europe dans le monde, annonce lundi l'Elysée.<br /> Face aux "bouleversements majeurs" de ces 20 dernières années dans un "monde nouveau, globalisé" (fin du monde bipolaire, terrorisme, réchauffement climatique, pandémies, etc), "la France et l'Union européenne doivent repenser leur rôle, leur positionnement", écrit le président dans une lettre envoyée à Hubert Védrine et dont l'Elysée a publié une copie.<br /> "Elles doivent imaginer, dans la fidélité à leur histoire et à leurs alliances, les initiatives leur permettant de promouvoir leurs idéaux, leurs valeurs, dans un esprit de dialogue et de coopération, comme de défendre au mieux leurs intérêts", ajoute-t-il.<br /> Nicolas Sarkozy demande à Hubert Védrine de "conduire cette nécessaire réflexion, qui devra déboucher sur des propositions concrètes".<br /> L'ancien ministre de Lionel Jospin, qui a accepté la mission, est invité à remettre un rapport "avant la mi-septembre".<br /> Hubert Védrine avait été pressenti comme l'une des personnalités socialistes susceptibles d'entrer dans le gouvernement de François Fillon.<br /> Nicolas Sarkozy a par ailleurs confié une mission sur la croissance à Philippe Séguin, le premier président de la Cour des comptes.<br /> Selon l'hebdomadaire l'Express, le chef de l'Etat s'apprête en outre à lancer une réflexion sur la rénovation des institutions, à laquelle pourraient participer l'ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud, l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et l'ex-ministre socialiste Jack Lang. Selon l'hebdomadaire, les présidents de l'Assemblée et du Sénat, Bernard Accoyer et Christian Poncelet, participeront aussi aux travaux.
P
... de bosser pour Sarkozy ? Ca m'étonne. Je chercherai des infos là-dessus. ;-)
M
Hubert Védrine est chargé d'une mission sur la mondialisation, je crois! Voilà une bonne nouvelle pour Gilbert.
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