Bayrou : dernier sursaut avant de mourir

Les vieux lecteurs du Poliblog se souviennent peut-être que dans un moment de folie passagère, j'avais choisi de voter pour François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle. Bayrou éliminé, les jours suivants avaient démontré que François était aussi doué pour jacter que pour "faire face"... Incapable d'empêcher l'explosion de l'UDF. Ensuite, disparition de Bayrou dans l'anonymat. Depuis son échec, "celui qui aurait pu" écraser Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle n'existe plus. Totalement oublié des médias, alors même que nombre de ses idées ont été reprises par un Nicolas Sarkozy qui (comme Ségolène Royal) aime bien s'attribuer les idées des autres : ouverture à gauche pour détruire le PS, détaxation des heures supplémentaires, relance de l'Europe... C'est, ou plutôt ça a été du Bayrou. Du Bayrou d'une époque qui est révolue.

Si je vous parle aujourd'hui de François Bayrou, c'est parce qu'on en parle (quand même) sur des sites de plus en plus obscurs, notamment sur le site Challenges (un seul commentaire...) où l'on résume une interview audio du président du MoDem réalisée par le site rue89.com.

On y apprend que François Bayrou dénonce une américanisation du pouvoir, ce qui est bien sûr une attaque totalement infondée et même calomnieuse puisque contrairement à George Bush, Nicolas Sarkozy n'a jamais manqué de s'étouffer en bouffant un Bretzel !

Non mais, quel menteur ce Bayrou !!! Et puis quel con, aussi, pour ne toujours pas avoir compris le mode de fonctionnement des médias !

Si ça continue au même rythme, dans deux mois on ne trouvera plus d'interviews de François Bayrou que sur des sites de téléchargements illégaux. On pourra cliquer sur la trombine du béarnais, petite image coincée entre une énorme paire de fesses et une pub pour du Viagra fabriqué en Chine. Bayrou pourra essayer de lancer un nouveau concept, de parti virtuel, avant d'ouvrir son propre site ouèbe où l'on verra... d'énormes paires de fesses et des pubs pour du Viagra fabriqué en Chine. 'faut bien manger.

Il en aura fait rêver plus d'un pourtant, Bayrou ! Oui. "Rêver", c'est bien le mot qui convient.

Bayrou fustige le pouvoir "Second Empire" de Sarkozy
http://www.challenges.fr/actualites/business/20070719.CHA7926/bayrou_fustige_le_pouvoir_second_empire_de_sarkozy.html

Bayrou dénonce "une américanisation du pouvoir"
http://www.rue89.com/2007/07/18/bayrou-denonce-une-americanisation-du-pouvoir

Comments

[Groucho Marx]

Ozenfant,
toujours le mot pour rire... ;)

GM

[Ozenfant]

Bayrou, Bayrou ! Bayrou !

[Poliblog]

Toujours d'accord, globalement, avec ce qui est écrit plus haut : quand il n'y a pas d'échéance électorale en vue, Bayrou est quasi-invisible, ce qui peut être interprété comme un manque d'intérêt des médias pour lui mais aussi comme le signe que Bayrou ne se fatigue pas trop entre deux élections...

A-propos du clivage qu'il disait "combattre" et auquel il voulait soi-disant mettre un terme, on peut aussi se demander a posteriori si ce même clivage n'a pas justement permis à Bayrou de surnager en disant qu'il ne voulait se situer ni à droite ni à gauche. En quelque sorte, Bayrou n'aurait pas existé s'il ne s'était pas lui-même désigné une fausse cible...

Si l'on ajoute les prises de position sans rapport avec ce que Bayrou disait, on réunit tous les ingrédients pour que Bayrou s'élimine sans aide extérieure : le béarnais a beaucoup souffert de son positionnement clairement anti-Sarko à la fin de la campagne, car s'afficher comme faisant partie d'un clan anti-Sarko, c'était s'afficher comme faisant partie d'un clan "anti-droite" (ou "pro-gauche"), sans toutefois assumer totalement ce que certains ont perçu comme une préférence pour certains principes que l'on retrouvait à gauche et pas à droite (en théorie...).

Résultats désastreux pour Bayrou, sur tous les plans. Avant que sa stratégie ne devienne complètement illisible, personne, déjà, ne comprenait plus son positionnement. Une preuve que François Bayrou n'a, finalement, pas "su" ou pas réussi à surmonter le clivage qu'il prétendait vouloir combattre.

Comme Ségo, Bayrou a aussi souffert de ses propres insuffisances en tant que candidat (argumentation d'ensemble), délaissant les sujets concrets au profit de considérations qui n'intéressaient que ceux qui aiment se prendre le chou en parlant de politique... Même la méthode Sarko, qui consistait à prendre des engagements sans queue ni tête et sans rapport avec la réalité, s'est montrée beaucoup plus efficace !

Résultat final, Sarko est président, Ségo est grillée politiquement et en-dehors du Béarn, plus personne ne sait qui est François Bayrou. Quant au clivage, tout en n'existant plus vraiment, il aura eu la peau de tout le monde sauf celle de Sarkozy.

On doit cette catastrophe (pour le pays) à tous ceux qui, dans le passé, auraient pu "sauver" la politique en lui permettant de se fonder sur de nouveaux critères (dépasser les mentalités de clan, défendre réellement l'intérêt collectif, penser efficacité, etc.), mais Mitterrand et Chirac étaient des flemmards et des crétins mégalos, pour qui la lutte entre familles et l'enrichissement personnel sous une forme ou sous une autre devait primer sur tout. Sarkozy ne vaut pas un kopeck de plus. C'est exactement le même genre de personnage en plus agité, en plus faux cul et en plus risible aussi... Encore plus mégalo que ses prédécesseurs et même pas capable de gérer sa propre femme (alors la France...) !!!

Dans un système où c'est celui qui ment le plus qui remporte la mise, Bayrou n'avait aucune chance, pas parce qu'il n'est pas un menteur (il l'est) mais parce qu'il est trop mou. Plus le temps passe, plus je me dis qu'il n'y aura pas de deuxième chance pour François Bayrou. Son comportement actuel montre très bien qu'il n'a aucune envie de se mettre au boulot, car il serait facile au premier con venu de mettre en évidence l'empilement totalement improductif qu'a été l'action de Sarkozy et de son gouvernement depuis le premier jour.

Rien de tout cela ne serait possible sans une complicité active des milieux journalistiques ou d'affaires, des intellos de tous bords, des larves de gauche qui bouffent à tous les rateliers...

Etc., etc., etc.

[git des tenebres]

Selon moi, bayrou est fraiment a part des autres politiciens (ce qui serait un gros avantage).

d'une part, bayrou est vraiment différent de sarkozy, même si il est vrai qu'ils ont des idées en commun (bayrou a des idées en commun avec tout le monde), il faut se demander quelles seraient le degrès d'importance qu'il donnerait à ces diverses idées. Un peu comme disait notre très chèr ami marx (groucho)

en effet, il m'a semblé que dans cette campagne, bayrou essayait de mettre en avant la dette de l'état, en disant qu'il fallait en finir avec ceci (ce qui est selon moi une énorme bétise, mais cela ne regardes que moi), d'ou la nécéssité de faire des économies, en prenant strauss kan qui est un des plus brillants des économistes français (là dessus tout le monde est d'accord: droite, gauche, centre...), en supprimant les régimes spéciaux, MAIS selon lui il ne faut pas baisser les impots!!!

grosse différence avec un sarkozy qui réforme les impots à la baisse.

pour résumer ma façon de penser, je pense que bayrou est un gros démocrate, qui pense que si un sujet interresse les français, c'est qu'il est grave. Je penses cela, car il a bien souligné le fait de passer plusieurs réformes par voix référendaire alors que la plupart des 1er ministres enrobés auraient maronné dans leurs fauteuils que de toute façon ce n'est pas la rue qui gouverne!!!

de plus, je pense que bayrou croit un peu trop au père noël, et c'est ici que réside son gros point faible. Economiquement son projet ne vaut rien, car pour relancer une économie au point mort, il faut lancer des paris, autrement dit, il faut investir donc avoir un déficit dans son budget. Or avec son idée d'interdire les déficit dans la constitution on se retrouve da,s l'impasse...

de toutes façons, vu que bayrou adore l'europe, il doit aimer se retrouver dans des impasses...

[Groucho Marx]

Chers amis,
Je vais persister dans ma ligne, qui me fait ne pas apprécier F.Bayrou, néanmoins je vais tenter de ne pas (trop) heurter les sensibilités, sachant quand même que je ne souhaite convaincre personne du bienfondé de mon opinion.

Ozenfant, je suis donc convaincu que Bayrou a utilisé cette nouvelle ligne de conduite par pur opportunisme, suivant en cela ce que les sondages d'opinion semblaient révéler, ce qui dénote au passage qu'il est loin d'être un imbécile, je le prends même pour quelqu'un de particulièrement doué intellectuellement.

Marc, loin de moi l'idée de ne pas approuver les avis qu'il a pris durant la campagne. Ma seule et unique interrogation vient de son degré d'adhésion auxdits avis. S'agissait-il d'une simple déclaration opportune, ou est-il réellement convaincu qu'il s'agit là de l'unique solution à ses yeux ?
J'ai pour ma part la faiblesse de pencher pour la première hypothèse.

Amitiés à tous,

GM