Rigolo...
Comme je ne savais pas trop de quoi vous parler ce soir, j'ai un peu surfé pour trouver un sujet.
Dans L'Express, une tartine de 30 kilos sur Rachida Dati, sans intérêt : Rachida est un sacré petit bout de femme qui en a dans le cigare et même dans le pantalon, bref... rien de nouveau à L'Express.
Dans le JDD et Le Point, on nous raconte la suite de la tournée africaine du gars qui fait semblant de ne se rendre compte de rien quand Kadhafi lui manque de respect en public. Sans intérêt aussi, sauf que Sarko a répété devant les sénégalais que les Français d'aujourd'hui n'avaient pas à s'excuser de la colonisation pratiquée par les Français d'hier. Bizarre, cette fixation.
Dans Libé, on parle des controverses qui suivent la visite de Sarko en Libye, notamment des réactions côté allemand suite à l'engagement pris par le président, au nom de la France, de fournir un réacteur nucléaire à la vermine kadhafienne : après l'affaire du HMS Brownzy, la tension continue de monter entre la France et l'Allemagne, sans parler de la gauche française, où personne n'ose encore dire que Sarkozy est un clown qui confond l'esbroufe avec l'efficacité. On sent pourtant qu'on s'en approche (à grands pas !).
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/269245.FR.php
Ailleurs dans le site de Libé, on parle (même pas en quelques lignes) de l'accueil réservé à Sarko par Kadhafi : cliquez sur la photo pour vour faire une idée !
Dans L'Huma... on a choisi le vélo ! On parle de ce qui est devenu un "Tour" des stéroïdes anabolisants, de l'EPO, de la testostérone, des transfusions sanguines et de l'hormone de croissance. Je ne lis pas l'article.
Dans le Nouvel Obs, rien de transcendant non plus. On apprend que MAM veut tripler le nombre de caméras de surveillance, mettre en réseau ce qui serait filmé par les caméras de la SNCF, de la RATP, etc. On apprend surtout que, comme d'habitude, MAM tient à donner l'impression qu'elle sert ou qu'elle travaille à quelque chose, fût-ce à la dilapidation de l'argent des contribuables (un sujet que MAM maîtrise parfaitement).
A la une du Monde, la politique repasse au second plan. Ce soir, c'est un dirigeant de l'ETA qui tient la vedette : on le soupçonne d'être responsable des explosifs et on lui prête le rang de numéro 3 de l'organisation, en charge de la logistique. Passionnant (ne vous précipitez pas pour lire, hein, je déconne !).
Au Figaro enfin, on commente la chute du Dow Jones et du Nasdaq (ce jeudi), en se gardant bien de préciser qu'il ne s'agit peut-être que d'un léger signe précurseur d'une catastrophe que tout le monde redoute : on sait depuis longtemps que les Etats-Unis sont totalement ruinés, que le pays vit à crédit, et que si embellie il devait y avoir, elle ne pourrait reposer que sur le refus, par tous, de croire à un effondrement qui est devenu inéluctable pour un certain nombre d'analystes.
Pas génial tout ça.
Donc j'ai continué à surfer, jusqu'au moment où je suis tombé sur le blog de Quitterie Delmas qui ne présente souvent aucun intérêt. Pourtant, j'y ai lu quelque chose de rigolo ! D'intéressant, en tout cas, pour ceux qui s'intéressent à la politique et à ses différents aspects. Si c'est intéressant, c'est parce que ça n'a pas été écrit par Quitterie (forcément), donc je vous livre le texte tel quel. C'est un extrait du livre "Bien entendu, c'est off [...]" écrit par Daniel Carton : instructif. Le genre de petit texte qui donne une meilleure compréhension de l'actualité, que l'on parle des tartines de 30 kilos sur Rachida ou des "romans-lights" déjà tirés de la visite de Sarko en Libye.
"J’ai compris à partir de ce jour que la politique était d’abord l’art de se servir des médias. Le tutoiement entre politiques et journalistes, cet insupportable tutoiement, devenu signe de ralliement d’une caste, assurance tous risques et gage de compréhension mutuelle. Ah ! la belle affaire, paraît-il. Je tutoie, tu tutoies, nous nous tutoyons. Pas devant micros et caméras, ah ! ça, non, surtout pas. Jamais ! Il faut que le "tu" reste entre soi. Le peuple requiert quand même quelques mises en scène. Ainsi un Grand Jury RTL-Le Monde, rendez-vous politique du dimanche soir si prisé. Vous venez dans les studios une demi-heure avant. L’invité arrive, on se tutoie. Pendant les pages de pub, on se tutoie. Après l’émission, pendant la collation où tout le monde se pousse autour de l’invité pour lui dire que, décidément, il est le meilleur, on se tutoie.
Tout à coup la petite lumière rouge du direct s’allume : on se vouvoie. Pareil sur Europe 1, sur n’importe quelle radio, sur tous les plateaux de télévision. Pareil aussi pour les interviews dans les journaux. On dit "tu", on écrit "vous". Petite gymnastique facile, entendue par avance. Tours de passe-passe convenus qui ne gênent personne. Tout le monde, dans ce milieu, finit par tutoyer tout le monde, et le comble, c’est que si vous ne le faites pas, vous passez pour un bégueule, un pisse-froid, entre autres amabilités. (...)
Ainsi averti, je n’ai pas eu trop de mérite à ne plus retomber dans le panneau. Et pourtant, les spécialistes du tutoiement sont légion. À gauche comme à droite. Le champion toutes catégories étant sans conteste l’actif Sarkozy. On voit où cela l’a mené. On conçoit qu’il ait fait des émules chez ses pairs. Avant d’avoir des idées, il s’est mis à tutoyer tout le monde, tout le temps, en tout lieu, sauf évidemment à la radio et à la télé. Sans jamais se poser de questions. Il me recevait : "Bonjour, comment vas-tu ?". Je répliquais invariablement : "Bien et vous-même ?". Cette réponse suffisait pour imposer le vouvoiement dans nos échanges mais ne suffisait pas à éviter qu’il recommence le même cinéma la fois suivante, dans l’espoir que, de guerre lasse, vous vous laissiez prendre à son stratagème."