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Poliblog indépendant
26 août 2007

Ségolène sauvée par Sarkozy

S_gol_ne_Royal_1Hier samedi, rentrée des classes à Melle pour Ségolène Royal.

A en croire les images que j'ai d'abord vues sur France 3, où Ségolène était l'invitée du 19-20, puis ensuite sur France 2 où l'on diffusait une autre interview en duplex de Ségo dans le JT du soir, beaucoup de militants du mouvement Désirs d'avenir avaient fait le déplacement.

Il faisait beau et chaud et vues les mines réjouies de certains fans de Miss Poitou, le pinard juste avait dû commencer à couler à flots une bonne demi-heure avant que la star ne prenne la parole.

Après avoir vérifié que l'intéressée a toujours un air "fièrement constipé" quand elle intervient dans un meeting (ce qui permet de s'assurer que l'on a bien affaire à la vraie), on a pu découvrir une Ségolène Royal sensiblement moins bronzée que Nicolas Sarkozy, mais qui avait tout de même l'air en forme et relativement détendue. Jusqu'au moment, bien sûr, où il a été question pour elle de s'exprimer devant la foule participative...

Intervention très habituelle : Ségo a parlé comme si elle était un curé qui s'adresse depuis une chaire à ses ouailles, s'arrêtant en plein milieu de nombreuses phrases sans que l'on sache vraiment pourquoi, reprenant ensuite son laïus comme si elle jouissait intérieurement d'avoir fait durer le suspense (...) et alignant, comme toujours, une quantité assez effroyable de couillonnades avec l'aplomb de celle qui ne comprend pas ce que l'on a écrit pour elle mais qui est persuadée que "c'est bien".

Extraite de l'un des articles du Nouvel Obs, la phrase "La complémentarité entre le collectif et l'individuel me permet de dire avec force qu'il n'y a pas de droits sans devoirs", par exemple, me laisse particulièrement songeur, un peu comme lorsque Ségo disait qu'elle "rassemblait sur son nom" ou qu'elle "montait en puissance sur une cohérence", mais bon, on savait déjà qu'il ne faudrait pas être trop difficile avec elle sur ce plan-là. Qui sait ? Les militants à 20 euros ne savent peut-être pas qu'il existe quantité de bouquins de français qui coûtent moins cher que le montant de leur adhésion au Parti socialiste ?

M'enfin...

Terminés, déjà, les reportages TV accompagnés d'une courte interview de Ségo, qui n'ont sans doute pas bien rendu compte de l'ensemble des événements de la journée. Les téléspectateurs auront surtout vérifié que pendant ses vacances, Ségolène n'a fait aucun progrès à l'oral, continuant d'employer des mots de façon impropre, prononçant des phrases qui ne veulent rien dire et distribuant des sourires niais avec beaucoup plus d'abondance qu'elle n'a distribué un quelconque "contenu" à ceux qui étaient venus l'écouter (ou la voir).

Si les adorateurs de Ségo étaient venus pour entendre parler politique, de toutes façons, ils auraient probablement amené leur poste de radio pour écouter discrètement BFM pendant que la perdante de l'élection présidentielle parlait, car de vraie politique dans le discours de Ségolène Royal, point, ou alors le minimum.

Les observateurs auront quand même pu noter que pour combler le vide sidéral qui caractérisait chacune de ses interventions pendant la campagne présidentielle, Ségolène Royal semble s'être enfin aperçue qu'il existe un moyen simple et rapide de bâtir des argumentaires qui tiennent presque la route : il suffit de reprendre tout ce qui est dit, fait ou proposé par Nicolas Sarkozy et d'y ajouter une touche à peine ségolienne pour que l'ensemble commence à prendre forme.

Ainsi, Ségo a pu donner l'illusion d'un vague positionnement politique en s'exprimant notamment sur la pédophilie et en critiquant les "injustices fiscales" nées de l'application de la politique Sarkozy, ainsi qu'une certaine forme d'immobilisme qui selon elle traduirait bien l'action du chef de l'Etat. Sous-entendu, si Ségo la dingo avait été élue, nul doute qu'elle ferait beaucoup mieux que le président de la République ! Beaucoup mieux, mais quoi ? Puisque Ségolène n'a pas été élue, elle nous punit en ne nous le disant pas, et puisque nous sommes tous coupables, nous devrons attendre 2012, 2017 ou 2022 pour savoir quelles étaient les "idées" de Ségolène Royal ce samedi 25 août 2007.

Pour le reste, Ségo préfère toujours le "je" au "nous", le "nous" au "nous, Parti socialiste", et ne prononce finalement le mot "socialistes" que lorsqu'elle n'a plus le choix, le glissant dans son discours comme d'autres essaieraient d'y glisser des mots comme "stratocumulus" ou "phytopathologie".

Mon avis est que globalement, malgré un pullulement de journalistes qui a un temps pu faire croire que Nicolas Sarkozy s'était planqué dans un coin, Ségo a raté sa rentrée mais est persuadée du contraire.

N'ayant pas changé d'un iota, l'égérie des Désirsdaveniriens (on parlait bien des Davidiens pour les disciples de David Koresh) ne voulait plus rendre la parole quand les présentateurs des JT de la 2 et de la 3 ont eu la mauvaise idée de lui poser des questions, à tel point que sur France 2, on a dû se résoudre à couper brutalement le son et l'image pour mettre fin aux glapissements d'une Ségo qui commençait à cracher dans son micro comme Guy Lux pendant une émission d'Intervilles.

Elle est terrible, cette Ségo ! Tellement persuadée d'être une flèche qu'elle est toujours aussi incapable de faire la différence entre une apparition ratée et une apparition qui va signer le premier succès de la France juste...

Pour concrétiser ses projets (sur lesquels elle n'ose plus dire un mot pour l'instant), Ségolène Royal mise toujours sur les militants, confondant allègrement "ses" militants de Désirs d'avenir, qui pensent qu'elle est de taille à taper sur la tête de Nicolas Sarkozy jusqu'à ce que ce dernier disparaisse totalement dans le sol, avec les militants du Parti socialiste, qui eux la verraient plutôt noyée dans une fosse à purin.

Ségolène a voulu démontrer qu'elle n'était pas d'accord, qu'elle était au contraire bien décidée à paraître comme la nouvelle haltérophile du PS, elle qui est "une femme neuve, renforcée, qui a gagné en épaisseur", etc.

Au final pourtant, il s'avère que Ségolène Royal n'a absolument pas changé malgré une énième amorce de mea culpa et que ses chances de mettre un jour la main sur le Parti socialiste sont bien minces, ce que Ségolène semble réellement ignorer puisque comme tout être humain d'âge adulte, elle est rentrée de vacances avec une quantité de neurones bien inférieure à celle qu'elle avait en partant (et c'est dramatique dans le cas de Ségolène Royal).

Le grand paradoxe de cette journée, si on voulait la résumer en une seule phrase, c'est que s'il n'y avait pas Nicolas Sarkozy d'une part, et d'autre part ce qui promet déjà de devenir l'une des présidences les plus néfastes que la France ait jamais eu à subir, Ségolène Royal ne serait plus rien.

Je dois avouer que cela me conviendrait.

Royal appelle les socialistes à "s'organiser en un grand parti moderne"
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20070825.OBS2018/royal_appelle_les_socialistesa_sorganiser_en_un_grand_p.html

Les principaux points
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20070825.OBS2032.html

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Commentaires
O
Raphaêlle Bacqué et sa copine ont dit que Ségolène était "très intelligente" (comparée à elles ?)... peut-être qu'elle est seulement paralysée en public ?<br /> <br /> Bon, je plaisante. Mais je crois quand même qu'elle est moinsss conne qu'Alliot Marie et Aubry.... ou qu'Hollande et Fabius !
P
De mon côté j'ai l'impression que les habitants sont peu informés et se montrent aussi fort peu intéressés par la gestion de leur ville, en particulier sur le plan budgétaire, ce qui permet à des maires indélicats d'engloutir des sommes astronomiques dans les projets (ou assoces) les plus fumeux, comme Frêche le faisait à Montpellier. Ca aussi les administrés s'en foutent, car beaucoup d'entre eux ne voient pas leur maire une seule fois dans l'année quand la ville compte plus de quelques milliers d'âmes (suffit ne jamais aller au marché et de rester à la maison le 14 juillet).
M
Exact, aux municipales, on vote pour la personnalité du maire et pour sa bonne gestion de la ville<br /> Son étiquette politique : on s'en fiche !
P
En tout cas, Bayrou est bien mal parti pour refaire surface, même en 2012. Vu de l'extérieur on dirait qu'il n'a aucun réseau, et qu'il ne s'investit pas vraiment dans le Modem. J'ai l'impression que le rôle qu'on lui a prêté avant le premier tour lui est un peu monté à la tête. Trop.
M
Le candidat à qui je prête ma plume s'est présenté aux législatives avec l'étiquette Modem, mais pour les municipales, on n'en veut pas ! On préfère y aller sans aucune étiquette. <br /> <br /> Ce qui a fait le succès de FB aux présidentielles était conjonctuel. Ca ne pourra pas se décliner dans les élections locales. <br /> <br /> C'est aux élections européennes et pas avant que Bayrou pourra ressortir de l'ombre.
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