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Poliblog indépendant
7 septembre 2007

Rugbymen : 1 - Chippendales : 0

viva_AgentinaAu lieu de pérorer sur toutes les chaînes de TV, en faisant rouler leurs muscles devant des caméramen toujours soucieux de saisir "la" petite image susceptible d'émoustiller la bourgeoise amatrice de tablettes de chocolat, nouvelle passionnée de ballon ovale selon les médias, les membres du XV de France auraient été plus inspirés d'écouter attentivement les propos (devenus prémonitoires depuis) de Serge Blanco, actuel président de la Ligue nationale de rugby qui, en dépit de la folie ambiante, avait choisi d'aller contre le courant en laissant entendre que la coupe du Monde serait tout sauf une promenade de santé pour les bleus. L'avertissement aura été vain.

Festival d'actions ratées ou stoppées, fautes de main à la pelle, insuffisance de joueurs qui, pris individuellement, n'ont pas été assez efficaces, et dont on a pu croire un temps que la faiblesse serait compensée par des joueurs entrants qui, eux, se sont montrés solides, mais qui n'auront pas suffi à renverser la vapeur... rien ne va déjà plus dans une équipe de France qui a pris une leçon de rugby dès son premier match en coupe du Monde, alors que beaucoup criaient à la victoire finale. Un peu trop vite, manifestement.

Ca et là, on en avait parlé pourtant, osé des mises en garde... Dit entre autres qu'à force de transformer nos rugbymen en Chippendales, posant menottés sur des photos en noir et blanc pour attirer la femelle "en utilisant des codes gays", on risquait d'en faire des éphèbes difformes bien plus que des sportifs costauds. Inutile, voire gênant quand on rencontre des joueurs venus des quatre coins du globe qui ne se sont pas déplacés pour faire des papouilles à de vrais ou faux sodomites bodybuildés... On commençait à se poser des questions, aussi, sur la nécessité pour un joueur de rugby de se transformer en homme-sandwich pour prôner les vertus de la restauration rapide... On ne voyait pas trop le rapport avec la choucroute, encore moins avec la mêlée.

Plus récemment, on avait exploré une nouvelle facette de la surmédiatisation, qui crée de faux phénomènes aussi vite qu'elle ensevelit les perdants. Ainsi est apparu l'un des joueurs qui n'ont pas été "défaillants" ce soir, sorte de cro-magnon à queue de cheval qui met des coups de coude dans le visage des joueurs adverses, mais que l'on pardonne toujours, parce qu'il est trop costaud pour déplaire aux hommes qu'il impressionne, et parce qu'il est assez baraque pour satisfaire pleinement la midinette qui préfère voir un pit bull dans le poste plutôt que de voir son mari en ramener un à la maison.

On a touché le fond avec le retour aux affaires de Jean-Pierre Rives, pas le Casque d'or dont la tignasse presque blanche sillonnait les terrains en tous sens, mais le sculpteur qui "crée des oeuvres" que chez moi, on aurait plutôt tendance à sortir sur le trottoir pour le jour des "monstres"...

Curieux monde que celui dans lequel nous vivons. Les "gros" sont allés trop loin et tout cela va changer, peut-être, car si tout le monde s'obstinait à les soutenir bec et ongles, certains n'attendaient qu'un faux pas des bleus, qui n'avaient pas le droit de perdre, et encore moins le droit de perdre d'une façon aussi lamentable le match d'ouverture de la coupe du Monde de rugby contre l'Argentine. C'est le destin des perdants : tout ce qui en amusait certains hier, mais qui en inquiétait d'autres, va refaire surface dans les médias au cours des prochains jours, et on se mettra ou remettra à évoquer ce qui était des évidences pour tous, mais que tous faisaient mine d'ignorer.

On reparlera peut-être, parmi d'autres, du plat préféré de Bernard Laporte, le melon au jambon... Melon de l'entraîneur rendu trop confiant par des matches prépératoires réussis, qui à aucun moment n'a vraiment semblé mesurer la difficulté d'une coupe du Monde où personne n'est venu pour faire de la figuration... Jambon pour le jambon Madrange, dont Laporte défend"ait" les couleurs à l'écran avec beaucoup plus de confiance en lui qu'il n'en a affichée ce soir, pour motiver des joueurs qui n'ont pas su trouver le chemin de la ligne de but.

On reparlera aussi du constat qui est le plus susceptible de fâcher, peut-être, à l'heure où des Français crèvent dans la rue : le budget annuel de notre équipe nationale de rugby avoisine les 80 millions d'euros (soit 43,73 millions de francs par mois, ou 1,45 million de francs par jour si vous préférez !), c'est tout de même beaucoup pour une équipe qui s'est montrée incapable de mettre en difficulté une autre équipe, d'Argentine, dont le budget annuel est de... 2 millions d'euros (soit 36.000 francs par jour).

Avec un score de 17 à 9 au tableau de marque à la fin de la première mi-temps et de 17 à 12 en fin de deuxième mi-temps, cela n'a pas été un match, plutôt une exécution. Méritée sans doute, puisqu'elle a eu lieu.

Quoique l'on en pense, ce soir c'est le drapeau argentin qui flotte sur le stade de France. Les spectateurs qui ont quitté les tribunes en plein match, comme ceux qui ont sifflé les bleus à la fin de la rencontre, doivent se dire que ce n'est que justice : rugbyman, c'est un métier. Chippendale, boxeur thaï, écrivain, acteur de pub, c'est autre chose... D'autres métiers, dans lesquels la plupart du temps, un ballon ovale ou même rond ne sert jamais à rien.

Mondial de rugby : l'Argentine bat la France 17-12 (Le Monde / Reuters)
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-32330905@7-37,0.html

Dernière minute : "Faillite collective du XV de France contre l'Argentine" (lemonde.fr)
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-947074,36-952711,0.html

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Commentaires
P
Agathe a dû finir par regarder les cuisses argentines. De la bonne cuisse hier... :)
O
Pas honte de mater les cuisses des mecs ?
A
J'ai regardé le match avec des copines pendant que ces messieurs le regardaient de leur côté et on ne s'attendait pas à un aussi mauvais spectacle : remboursez !
D
Vue la trempe que les Blacks viennent de mettre aux Italiens, qui ont pourtant marqué plus de points que les Bleus hier, l'équipe de France peut repartir faire des photos de cul...
M
Plus prosaïquement, rappelle-toi que l'Argentine avait battu 4 fois les français.
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