Maintenant, c'est pour moi que ça va trop vite

Ohlala, franchement, il faut que je vous dise  : Y'EN A MARRE DE C'T'ACTUALITE où des fois, on n'a rien à se mettre sous la dent, et où d'autres fois on a tellement de sujets en tête qu'on ne sait plus par où commencer !

Ce soir par exemple, je vous aurais bien reparlé de l'Arche de Zoé, du projet complètement fou des trafiquants de viande humaine dont on dit, à présent, qu'ils ont monté une opération au terme de laquelle ils voulaient au départ ramener 1.000 enfants du Tchad ! Oui, 1.000, vous avez bien lu ! Bref, je vous en aurais bien parlé si les journées duraient 96 heures, mais comme elles n'en comptent que 24 ben je ne peux pas. C'est ballot.

Alors passons à autre chose : Aphatie par exemple. L'Honorable, le Grand, le Gigantesque Aphatie (ce soir) ! Que j'aime bien d'ailleurs, le bougre, même si je n'apprécie pas toujours son côté Voici-Voilà, mais dont pas mal d'analyses, finalement, s'élèvent au niveau de ce que personnellement je qualifierais de "grand" journalisme. Pas la main de fer dans un gant de velours, plutôt la fine plume capable de faire d'énormes pâtés, mais qui parfois (souvent ?) se distingue de nombre de ses confrères à cause d'un "reste" dont la plupart de ces derniers ne sont plus pourvus depuis bien longtemps : le sens moral.

En illustration de ce que je pense du personnage, ce soir, en direct sur Canal (dans le Grand Journal), Aphatie a osé dire à Marc Garmirian, journaliste de l'agence Capa, qu'il trouvait pour le moins sujette à caution la démarche qui consiste, pour un journaliste, à dire : "je filme un truc qui soulève presque le coeur, je le ramène à la boîte, on le monte, on le diffuse et après, une fois qu'il est trop tard, on dénonce les possibles marchands d'enfants qui font potentiellement honte à la race humaine"...

Dénoncer en se tournant les pouces... Je la connaissais celle-là, Aphatie aussi évidemment. Pour autant, la substantifique moëlle, que dis-je, la justification morale du concept n'a pas vraiment sauté aux yeux de Jean-Michel, qui a quelque peu rabroué son "confrère" en lui disant, très poliment, sa façon de penser, à savoir que selon lui, le "citoyen" devait parfois savoir prendre le pas sur le "journaliste" (et toc !)... Ce à quoi Garmirian répond (en gros) : "mais mon bon Jean-Mimi, si je devais m'arrêter de filmer pour "dénoncer" à chaque fois que j'assiste à un truc pas clair ou dégueulasse, tu crois que je pourrais bosser ? Hein ? Bien sûr que non !... Vraiment, Jean-Mimi, il faut que tu le comprennes, mon travail permet "justement" de dénoncer des pratiques courantes dont sans moi, personne n'entendrait jamais parler !". Et le journalisme perdrait beaucoup sans les Garmirian ! Et Garmirian il est gentil ! Etc.

Bon-bon-bon... Moi je veux bien. Il n'en demeure pas moins vrai que Garmirian et l'agence Capa se sont fait du beurre, voire des couilles en or sur le dos des enfants tchadiens, et que s'il y en avait eu 1.000 au lieu de 103, ça aurait juste représenté quelques bobines de pelloche en plus à sortir pour Garmirian. Monde génial que celui dans lequel nous vivons...

De quoi voulais-je vous parler aussi ? Ah oui, du passage de Rachida (the Rachida) hier sur France 2, rebaptisée Channel Two depuis qu'on a vu De Carolis lécher les pognes de Sarkozy à Villacoublay, en remerciement pour l'augmentation de la redevance qui va permettre à Patrick de dépenser toujours plus de pognon pour des programmes qui sont de plus en plus nuls... "Je vous fais juges", c'est le titre du bouquin dont Rachida était venue parler, si on admet le fait qu'en-dehors de son rôle de ministre et de Garde des Sceaux, une fois dans l'année, il arrive à Rachida Dati de parler d'autre chose que d'elle-même (là c'était pas d'elle qu'elle parlait, mais de son bouquin, bouquin qui parle... d'elle).

"Juges" avec un "s", j'ai trouvé ça assez génial. Un peu comme (tout à fait dans le style) Sarkozy : Rachida ne s'adresse pas "au" lecteur, elle s'adresse "aux" lecteurs. Nuance ! (Vils) Lecteurs, vous qui en achetant ce bouquin vous êtes offert l'honneur d'être faits juges par Moi, je vous laisse le soin de décider si oui, je suis formidable ou si oui, je suis encore mieux que cela !... Sacrée Rachida ! Je vous "fais", comme si Madame avait le pouvoir de faire et de défaire les juges (le pire, c'est qu'elle l'a)... Jamais vu un titre aussi con. Le plus fort, c'est qu'en dépit de ce titre nul à chier, des milliers de "clients" vont se précipiter en librairie pour acheter un objet qui, chez moi, aurait toutes les chances de servir de support pour scier des machins, ou éventuellement des trucs... C'est con tout ce qui me passe par la tête.

Quoi d'autre sur Rachida ? Ah oui, la miss dit qu'elle est "très intéressée" par la mairie du VIIème ! D'après les couilles de l'UMP, le fait de devenir maire donnerait une "légitimité" (politique) à Rachida ! Histoire de rappeler qu'elle n'en a aucune, mais les trouducs de l'Union pour la Mort de la Politique sont des spécialistes de ce genre de bourdes. Passons. Quand on lui parle de la mairie du VIIème, donc, le visage de Rachida s'illumine et ses yeux se mettent à briller. Un peu, me dis-je pour rigoler, comme quand elle voit Sarkozy faire le con en calbute après une folle nuit d'amour (je répète que c'est pour rigoler). Bref, on sent que pour Rachida, c'est du tout cuit, que la merdouille se voit déjà, elle, toute petite, dans l'énorme fauteuil de maire du VIIème arrondissement de Paris, capitale de la France, le pays lui-même étant devenu le centre du Monde connu depuis l'accession à la présidence de la République du gars qui fait le con en calcif.

Ca inquiète. Plus que jamais, on se dit que l'UMP est vraiment un parti de larves, qu'il ne se trouve absolument personne dans le plus grand échantillon de couilles molles du moment pour oser ne serait-ce que discuter certaines des décisions, totalement arbritraires, de la Sarko's team. Celle ou celui qui était candidat dans le VIIème par exemple ? Hop, à dégager ! Même si Rachida, prenant décidément toujours les autres pour des demeuré(e)s, dit que la désignation du candidat de l'UMP dans le septième arrondissement de Paris sera effectuée par une commission d'investiture ! C'est ça, et moi ma grand-mère elle préparait des fars succulents avec deux boulettes de boue et une pincée de goudron...

J'te jure.

Dans la série des trucs mémorables, j'ai aussi trouvé assez extra l'interview de Philippe Séguin, président de la Cour des comptes qui était ce soir l'invité de Pujadas, en plus de Garmirian qui était venu en cavalant pour répéter sur France 2 ce qu'il venait de dire sur Canal (au mot près, bonjour la spontanéité). Il est fort, ce Séguin ! Au sens propre comme au figuré. Galbé comme l'Homme de fer, le genre de gars qui ne peut plus passer entre les portes autrement qu'en se mettant de profil et en serrant sa ceinture de trois, quatre crans... L'engin, quoi. Mais on n'est pas là pour parler des 197 kilos de Philippe Séguin, qui feraient sûrement la fierté de sa maman si la brave femme était encore en vie (doit être décédée, la pauvre).

Or donc, Pujadas dit à Séguin qu'on dit partout que la Cour des comptes, c'est de la blague, que les "recommandations" de la vénérable institution ne sont jamais suivies d'effet et, même, que c'est de notoriété publique ! Pas du tout, que nenni, no, NEIN, même pas vrai répond Séguin ! Nous on fait rien qu'à bosser ! Et puis les dossiers, ça défile ma bonne dame ! A 200, on arrive à en traiter 1.200 par an ! Soit un dossier tous les deux mois par tête de pipe, en moyenne. Amusant, quand on sait que la Cour des comptes traîne dans la merde des fonctionnaires qui ne traitent "que" 100 dossiers par an, m'enfin bon...

Personnellement, je n'ai même pas compris ce que l'imposant Séguin était venu foutre sur le plateau de France 2. J'imagine qu'on l'a convié à marcher sur un nouveau parquet pour éprouver la solidité du truc. Tout ça participe d'une sorte de farce médiatique qui est devenue permanente, dans des JT où les gens ne se pressent même plus pour parler de la pluie, du beau temps, d'eux, des copains... Ca chie pas, tout le monde s'en fout, enfin je suppose.

Dernière précision sur Philippe Séguin, l'homme n'a évidemment pas de chèvre ! Je le dis pour ceux qui auraient le QI d'un haricot rouge, qui se demanderaient par exemple si le gars qui était invité par France 2 hier soir n'était pas "le" Monsieur Seguin qui a une chèvre... Eh bien non, c'était pas lui : primo, Philippe a un accent sur le "e", de Séguin, et deuzio, Philippe, lui, il n'a pas "une" chèvre, il en gère un troupeau de deux cents. C'est quand même pas compliqué !

Et puis là, tout à coup, je me dis : "mais c'est complètement con d'écrire ce type de texte !". Ben oui... Car forcément, ça ne saute pas aux yeux du lecteur, mais pour le type qui écrit, qui écrit et qui écrit, une fois qu'il a commencé à écrire un texte avec suffisamment de caractères pour relier la Terre à la Lune, comment il le termine son texte ? Hein ? Vous pouvez me le dire ? Non parce que moi, je ne sais pas. J'avoue que je sèche. C'est bête mais que voulez-vous, si j'étais intelligent j'aurais déjà trouvé une solution. Et puis étant bête, n'est-il pas normal que je bute sur un truc qui l'est aussi ? Là je sens que je m'enfonce. Bon, ben je vais faire comme s'il y avait une panne d'électricité alors. Je m'arrête de taper, ou mieux, c'est vous qui arrêtez de lire. Vous ne voulez pas ?... "Vous allez m'obliger à prendre des mesures radicales !", comme dirait le gusse de l'Elysée. C'est pas le tout des choux, je ne sais toujours pas comment conclure mon texte moi... On dit que je suis mort. Hein ? Si je suis mort, je ne peux plus écrire, pas vrai ? Ah ben flûte, je m'aperçois que je suis justement en train d'écrire, donc je ne suis, je ne serais pas mort finalement... Allez, les plus courtes étant les meilleures, on va dire que le texte se termine sur cette lamentable, pitoyable conclusion. Pitoyable comme l'actualité. Elle a beau aller trop vite, parfois il vaut mieux ne rien en retenir du tout.

Comments

[Poliblog]

J'ai lu le texte, très bon (!), du calibre de que l'on peut trouver dans Marianne quand Rémond ou Domenach sont vraiment inspirés. On comprend que l'auteur est déçu-déçu, comme beaucoup en ce moment. Avant le déferlement d'une épidémie que personnellement je commence à redouter, Bachelot devrait faire en sorte que l'on "dérembourse" tout ce qui ressemble de près ou de loin à un antidépresseur, anxiolytique, etc., sinon Sarkozy va mettre la France à genoux. Ah pardon, c'est déjà fait ! :(

[Poliblog]

C'est une journée spéciale Arnold. Dans ces cas-là, j'arrive à écrire en faisant des efforts (énormes parfois), mais j'ai beaucoup plus de mal à me concentrer sur ce que je ne suis pas en train de "faire", du genre lire (passivement) un texte quel qu'il soit. J'irai voir le site quand ça ira mieux, j'ai lu le tout début de l'article et ça a l'air sympathoche, mais franchement, je ne suis pas en état de porter une quelconque appréciation sur quelque chose que je lirais, là tout de suite... Y'en a un peu ras la casquette, d'Arnold, mais bon, y'a surtout des jours où je n'ai même pas besoin d'accepter qu'il peut être plus fort que moi, parce que depuis longtemps, il n'a plus besoin d'aucun coup de pouce pour me le faire savoir (fait chier !). :(

[mimi]

dans ma tournée du matin...
bon là il est 14h00 mais je n'ai rien à faire (du moins pas envie de faire quelque chose) avant 16h.

Je me demandais avec qui le partager.
J'ai pensé dans un premier temps à me rendre chez Oz et Gillou parce que l'extrait dont le lien suit à la fin s'accordait parfaitement avec ce que j'aurai pu répondre au sujet proposé (toujours la même envie de ne rien foutre, même de penser)
Mais Gillou aurait eu une poussée de boutons et moi j'aime bien Gillou et...

Donc, je suis revenue ici (d'abord il y fait bon rigoler) et puis je me demande comment Pascal jugera ma trouvaille et le style de son auteur.

Voilà : Et la rupture ? Bordel !
http://www.minervio.com/article-7224784.html