Front National : Papy fait de la résistance
Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, donc je fais ce que je veux. Si j'ai envie, par exemple, de glisser subrepticement dans le blog une belle photo spécialement pour mimi de comparer le Front National à un vieux chalutier en train de mourir, je peux ! Car de paquebot, le siège du Front n'a plus que le nom...
Ruiné par ses faibles scores électoraux aux dernières législatives, qui lui ont coûté la bagatelle de 2,6 millions d'Euros par rapport à la dotation que l'Etat avait dû lui verser en 2002, le FN se trouve dans la situation d'un parti dont les caisses sont quasi-vides, dont les barons grognent suite au "mauvais" score de la présidentielle, et où les candidats ne sont pas si nombreux pour vouloir reprendre le flambeau porté jusque-là par un Jean-Marie qui désormais s'intéresse davantage aux monte-escaliers qu'aux désirs d'ascension de ses dauphins légitimes.
Légitime justement, surtout au nom du lien de filiation qui l'unit à son père, Marine Le Pen le serait davantage au yeux du patriarche que Bruno Gollnisch, Gollnisch qui se relève il est vrai d'un triple pontage subi il y a seulement trois mois (âgé de 57 ans, Gollnisch en faisait déjà dix de plus avant de tomber comme une mouche).
Il faut dire que pour promouvoir la candidature de la petite Marine, qui plaît aux militants mais à laquelle, par simplification, un certain nombre de cadres ont trouvé logique d'attribuer la défaite à la présidentielle (elle s'était occupée de la campagne de son père), Jean-Marie avait déjà fait inscrire dans les statuts du parti un nouveau mode de désignation de son président, élu désormais par les militants alors que dans le passé, c'étaient les délégués et les cadres du parti qui le nommaient...
Résultat, cinq secrétaires départementaux qui voulaient expédier le vieux en maison de retraite (non-médicalisée, car le parti n'a plus les moyens) ont démissionné, pour signifier leur refus de voir la clique à Jean-Marie instaurer une sorte de droit du sang à la tête du Front.
Par pure mégalomanie, et peut-être un peu dans le but de calmer les esprits aussi, Jean-Marie a prévu de postuler à sa propre succession au cours du XIIIème congrès qui se tient aujourd'hui et demain à Bordeaux. La véritable guerre de succession sera donc pour plus tard, et plus le temps passe, plus on se dit que les hostilités commenceront quand les taupes seront devenues les seules visiteuses de Jean-Marie, après qu'on l'ait enseveli sous quelques pelletées de terre. Peut-être pas pour tout de suite, car J.-M. a bien l'intention de fêter ses 80 balais le 20 juin prochain...
Vous me direz, c'est encore jeune, 80 piges, même si c'est plus ou moins l'âge où souvent, dans d'autres partis qu'au Front National, on commence à essayer de faire comprendre aux momies qu'il est l'heure pour elles de rentrer dans leur sarcophage.
Le Front national tient son congrès sur fond de crises et prémices de guerre de succession
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