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Poliblog indépendant
19 novembre 2007

Grèves : le gouvernement fait un premier pas en arrière... pour mieux revenir à la charge

moonwalkOn parlait hier de la sorte de flottement qui semblait régner au sein du gouvernement quant à la position qu'il convenait d'adopter face aux grévistes des transports, qui mobilisent en ce moment l'attention au point d'éclipser tous les autres conflits : nouveau changement de position en forme de recul pour le gouvernement ce dimanche, puisque Xavier Bertrand a fait savoir hier que les négociations tripartites voulues par certains patrons de syndicats pourraient s'ouvrir sans que la reprise du travail soit effective.

Vu de l'extérieur, il semble en réalité que le ministre du Travail ne s'attendait pas du tout à ce que les arrêts de travail restent aussi nombreux pendant le week-end, or non seulement la situation ne s'est pas améliorée, mais elle s'est même détériorée en région parisienne où demain, plusieurs lignes de métro devraient connaître un trafic totalement nul.

Futés, les grévistes jouent même au chat et à la souris avec un gouvernement qui dans bien des cas en sera réduit à attendre de voir jusqu'où les syndiqués sont capables d'aller. Ainsi, sur les lignes de métro et de RER qui passent habituellement par la gare du Nord, elle-même desservant l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, des rames devraient circuler demain, mais... elles ne devraient pas marquer l'arrêt à la gare du Nord, coupant du même coup la première gare d'Europe de l'aéroport de Roissy et inversement... Très mauvais pour le tourisme, d'autant que les visiteurs déjà présents dans la capitale commencent à grommeler, eux qui n'étaient pas venus spécialement à Paris pour tester une nouvelle paire de chaussures de marche...

Si François Fillon et Xavier Bertrand ont toujours au moins deux arguments en commun, ceux de dire que la grève dérange les Français et que la réforme des régimes spéciaux a été voulue par eux (opinion qui peut se discuter), il n'en demeure pas moins que le gouvernement a dû assouplir sa position pour tenter de désamorcer un conflit qui semblait bien parti pour se prolonger au moins jusqu'au week-end prochain, entraînant des perturbations qui commencent à influer considérablement sur toute l'activité de la région parisienne et qu'il fallait donc stopper : ce sera le principal objectif de Xavier Bertrand pour la semaine prochaine, bien plus important que celui de négocier avec des syndicats auxquels on a déjà prévu de tordre le cou une bonne fois pour toutes.

Reste à savoir si les instances dirigeantes desdits syndicats arriveront à convaincre les militants de se remettre au travail, certains, en province surtout, refusant catégoriquement de le reprendre s'ils n'obtiennent pas un "quelque chose" qui n'est pas encore défini dans la plupart des cas !

Bien que fort éloignée de l'extrême fermeté réannoncée la veille (!), la nouvelle attitude du gouvernement n'est sans doute pas la plus mauvaise, puisqu'à brève échéance elle va permettre d'entamer un peu plus la "légitimité" que certains prêtaient encore au mouvement des cheminots, légitimité de plus en plus contestée par d'autres qui se refusent toujours à admettre que le jour où les cheminots cotiseront réellement quarante ans, cela signifiera que les salariés du privé cotiseront un, deux ou trois ans de plus... L'égalité à la sauce sarkozyenne, sans doute.

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Commentaires
P
On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre (sans mauvais jeu de mots) : à mon sens, Faubert réduit de façon un peu trop radicale (voire carrément caricaturale), dans son exemple, des comportements qui ont de multiples explications, lesdites explications pouvant parfois être bien plus complexes qu'elles le paraissent a priori. Personnellement, j'aurais toutes les raisons de siffler la marseillaise et de gerber sur le drapeau français, je ne suis pourtant pas né au Maroc, ni aucun de mes aïeux... Dérangeant, hein... Aussi dérangeant que le mythe du "quand on veut (s'en sortir) on peut" (pour des jeunes de banlieues que la société laisse crever quotidiennement), leit-motiv de gens qui ont "réussi à réussir", mais qui refusent le plus souvent d'admettre que dans toute réussite il y a une part de coup de bol, qui ne se maîtrise pas... Pour prendre des exemples d'actualité, des personnages comme Nicolas Sarkozy ou Rachida Dati, qui sont les premiers à vouloir diffuser de pseudo-valeurs plus ou moins en rapport avec le même "quand on veut on peut", où seraient-ils aujourd'hui si l'UMP n'était pas un parti de cancrelas et de tapettes dont les seuls moteurs sont la réussite personnelle, "quels qu'en soient les moyens" ? Doit-on se mettre au garde à vous devant des gens qui, mieux que d'avoir détruit toute notion de morale dans le pays, incarnent à eux seuls la destruction réussie d'une certaine "identité française" ? Je ne crois pas en avoir déjà parlé dans le Poliblog, mais quand dans la campagne présidentielle la question s'est posée de savoir si les jeunes devaient connaître la Marseillaise, je me suis dit qu'il était temps... d'enterrer un hymne national qui ne signifie plus rien, pour passer à quelque chose d'autre. Passer à quoi ? Je ne sais pas. Mais créer des conditions pour inciter les citoyens à croire qu'on allait cesser de se foutre ouvertement de leur gueule ne me paraissait pas être une mauvaise idée. A l'époque, évidemment, j'ignorais (ou plutôt je refusais de croire) que Nicolas Sarkozy était un rigolo doublé d'un type bourré de problèmes psys dont on ne doit absolument rien attendre... :(
O
Le "MARIANNE" de ce Samedi fait justement t’un article sur la nouvelle féodalité française dans la politique les médias, les affaires, le show-bizz et même le sport… Le titre en est "LES NOUVEAUX FILS A PAPA"?<br /> Il est t’aisé d’étendre ce fait t’aux études où l’on voit que 70% des "cagneux" sont des enfants de cagneux, pour ne citer qu’un exemple que je connais.<br /> Si les étudiants étaient t'aussi "sociaux" et généreux que Bruno Julliard essaye de nous le faire croire, n’est-ce pas cette injustice qu’ils faudrait qu’ils mettent en avant, plutôt que de défendre un statu quo élimine les enfants des pauvres et des immigrés. <br /> Car ceux là mêmes qui défendent le regroupement familial et sont t'en faveur de + en + d’immigrés (pour ne pas avoir à faire de travaux qui salissent les mains), ne veulent surtout pas que ceux qui sont déjà devenus "français" de passeport, aient la moindre chance de prendre leur place dans la pyramide sociale !!!!<br /> Bon sujet… non ?<br /> Après cela, ces mêmes "ravis" s’étonneront que la Marseillaise soit sifflée !
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