L'UMP en parfait accord avec Jacques Chirac pour dire aux Français qu'on... les emmerde tous
Tiens, il a l'air malin maintenant, notre ex-président que tout le monde encensait pour avoir refusé d'engager la France dans une deuxième attaque contre l'Irak, et pour avoir crié comme un putois après des gardes du corps israéliens qui bousculaient un peu trop ceux qui voulaient s'approcher de lui ! Finie, la grande époque de Jacques ! Entendu hier par la juge Xavière Simeoni dans le cadre de l'affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris, l'une des facettes seulement de l'activité réelle du président Chirac avant son élection, le même filou ayant déjà été entendu en juillet sur une affaire d'emplois fictifs au sein du RPR alors qu'il présidait le parti ! Ca vous flingue une retraite, des affaires comme celles-là...
Les emplois fictifs ? Le véritable, le seul dada de Jacques Chirac peut-être. Une vilaine magouille qui consistait, à la mairie de Paris, à payer grassement sur les fonds publics des collaborateurs présumés dont les principales activités se résumaient en réalité à pêcher, à faire la sieste, à faire un coucou à Jacques une fois tous les six mois... Pas trop fatigant, le boulot de conseiller de môssieur le maire ! Mais Jacques a des circonstances atténuantes. Oh, toutes petites, mais il faut quand même les lui reconnaître... Parce que ça isole, vous comprenez, le fait d'être maire d'une très grande ville : comme Sarkozy maintenant qu'il est président, avec le temps Jacques en avait été réduit à payer des gens pour qu'ils lui disent simplement "bonjour", pour qu'ils fassent mine de le respecter ! Oubliant que le respect, ça se gagne, et qu'il existe d'autres moyens que de saigner à blanc les contribuables pour arroser des gloutons qui veulent se tourner les pouces du matin au soir (n'a-t-on pas inventé la "haute" fonction publique pour ça ?).
Selon le JDD, les faits relatifs aux emplois fictifs à la mairie de Paris concerneraient en tout une quarantaine de personnes (Jacques travaillait beaucoup quand le boulot à réaliser ne concernait en rien la mairie de Paris), plus les quatre directeurs de cabinet de Jacquot à la mairie entre 83 et 95, qui ont tous déjà été mis en examen pour détournements de fonds publics. Idem pour le directeur de cabinet suivant, celui de Jean Tiberi qui avait succédé à Chirac à la tête de la mairie, et qui aurait poursuivi avec zèle la politique d'escroquerie en bande organisée initiée par Chirac, en laissant le système perdurer... Ca mouille !
Toujours selon le JDD, Claude Chirac, la propre fille de Jacques, et François Debré, frère de l'actuel président du Conseil constitutionnel, seraient également impliqués. Rien que ça.
Pour Jacques, bien qu'il ait lui aussi été mis en examen hier pour détournements de fonds publics, il s'agirait évidemment d'un léger malentendu, ou au pire d'une grossière erreur d'appréciation faite par la juge chargée d'instruire le dossier : s'il est arrivé à Chirac de s'entourer de gens dont ne sait toujours pas ce qu'ils ont bien pu faire pour la mairie de Paris (enfin ce n'est pas toujours vrai, il y avait quand même le chauffeur de Marc Blondel dans la bande à Chichi), c'est parce que ces gens avaient toutes les compétences requises pour servir au mieux les intérêts des habitants de la ville ! Après, qu'ils aient bossé ou pas, après tout Jacques ne pouvait quand même pas être toujours sur leur dos, comme Bernadette qui passait son temps à harceler tout le personnel de l'Elysée... Et puis il est tellement humain, Jacques ! Il est arrivé plus d'une fois que le vieux dépanne des gens de grande valeur qui s'étaient retrouvés sur le carreau, professionnellement parlant, leur permettant ainsi d'exprimer au service des contribuables des talents que d'autres n'avaient pas su déceler en eux (les nuls) !
Ah, c'était magnifique, l'audition de Jacques ! Inutile de vous dire que Xavière Simeoni a beaucoup pleuré. Mais entre deux sanglots, elle a tout de même préféré mettre le vieux en examen... Alors qu'il aurait été tout aussi simple et encore plus rapide de le faire décapiter immédiatement dans la cour, si notre démocratie, exemplaire, avait été nettoyée d'un Conseil constitutionnel dont le président n'est rien moins que le frère d'un caviste spécialisé dans le stockage de pots de vin autre "présumé innocent"...
Du côté de l'UMPS, motus : tout le monde étant innocent, on n'a rien à dire et personne ne sait rien de rien. La gauche a oublié qui est Jacques Chirac, quant à l'UMP, une fois rappelé le fait que l'on n'a absolument rien à dire sur l'affaire, on n'hésite pas à y défendre avec vigueur l'idée qu'il est proprement scandaleux d'embêter Jacques avec des histoires qui datent de plus de dix ans.
Autrement dit, pour ceux qui ne l'auraient toujours pas compris ou toujours pas admis, les politiques, de droite surtout... pissent à la raie des Français. Mais pour peu de temps encore (maigre consolation), car ça et là des voix commencent à s'élever disant que si le gouvernement ne communique pas rapidement sur le thème du pouvoir d'achat, toute la droite pourrait bien prendre une branlée cataclysmique aux prochaines municipales. Une chose qui décidément ne "peut" pas arriver ! Alors pour faire oublier l'affaire Chirac, et surtout les prises de position de tous et de chacun sur le sujet, on ne va pas manquer de nous parler au cours des prochains jours de "notre" pouvoir d'achat, qui c'est bien connu est un sujet qui a toujours passionné les politiques, de gauche comme de droite... Surtout pendant les grandes manoeuvres, quand dans le passé il a aussi été question d'engranger les voix d'un maximum de gogos à l'approche d'une élection.
Il m'avait pourtant semblé qu'il n'était plus président de la République, le vieux (?). J'ai dû rater un épisode.