Ryad : Bush en passe de botter le cul de Sarkozy ?
Arrivé hier à Ryad (c'est-à-dire le lendemain du départ de Nicolas Sarkozy) où il devrait séjourner pendant 48 heures, George Bush entend bien faire adhérer les Saoudiens à sa vision selon laquelle l'Iran représenterait un potentiel de danger certain pour l'ensemble du Moyen-Orient, objectif bien plus important que le soutien qu'il souhaite par ailleurs leur demander dans la résolution du conflit israélo-palestinien.
Sur ces deux dossiers au moins, la France n'aura pas été prise de vitesse par un Bush qui multiplie les initiatives pour redorer quelque peu son image, en pleine fin de règne que les primaires américaines contribuent déjà à reléguer au second plan aux Etats-Unis.
La France, par contre, pourrait se mordre les doigts du voyage du président américain chez les Saoudiens sur le plan économique, car contrairement à son homologue français, George Bush n'est pas arrivé en Arabie saoudite sans quelques contrats à signer : en 2007 en effet (peut-être pendant que Nicolas barbotait à Wolfeboro ?), les Etats-Unis avaient noué des contacts avec les Saoudiens pour des ventes massives d'armements, et il semble que les négociations soient allées bon train depuis, Bush paraissant être en mesure d'annoncer dès demain la signature de contrats pour un montant de 20 milliards de dollars, alors que de son côté (iTélé le confirme ce soir), Sarkozy serait parti d'Arabie avec ses pompes et sa Rolex...
Si l'on ne connaît pas encore la nature des équipements sur lesquel portent les tractations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, Nicolas Sarkozy peut d'autant plus redouter d'avoir des nouvelles à ce sujet que le groupe français Thales était déjà en compétition avec un groupe américain pour la fourniture d'une couverture radar pour l'ensemble du territoire saoudien.
Demain, selon les informations dont on dispose, il serait donc fort possible que Bush "le vrai" administre une très sévère correction à Bush "le faux", que les Saoudiens ne se cachent pas de trouver un peu trop pro-Américain sur les bords et un peu trop empressé aussi dans sa manière de conduire des négociations : quitte à traiter avec celui qui est toujours le Grand Satan pour certains pays voisins de l'Arabie, autant traiter avec l'original, et pas avec une vulgaire copie dont les frasques avec un ancien top model reconverti dans la chanson ont fait jaser jusque chez les rois du pétrole, pour qui on ne couche pas dans le même lit qu'une femme avec laquelle on n'est pas marié...
De quarante milliards d'euros de contrats "potentiels" annoncés hier, pourrait-on réellement passer à zéro contrat pour un montant global de zéro euro ? Question complexe. Il faudra tout le génie des futurs boursiers saoudiens, formés gratuitement dans les universités françaises, pour y répondre dans quelques années, quand Bush ne sera plus là et quand Sarkozy aura diffusé un bon millier de fausses nouvelles de plus.
George Bush poursuit en Arabie saoudite sa tournée dans le Golfe
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-33895740@7-37,0.html
Bush en Arabie pour rallier le royaume à sa stratégie contre l'Iran
http://www.rtbf.be/info/international/ARTICLE_151477