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Poliblog indépendant
29 mars 2008

Handicapés : quand les nantis en veulent plus

herseOn oublie souvent que si la France est un pays dans lequel le sentiment d'appartenance à la "Nation" ou à une collectivité a, comment dire, totalement disparu, c'est parce que l'Etat, dans sa propre conception de la société, s'est obstiné depuis trente ans ranger chaque citoyen dans une case, souvent rangée elle-même dans un casier plus grand qui en accueille beaucoup d'autres, mais parfois relativement coupée du monde extérieur pour certaines.

Parmi toutes les cases disponibles, celle réservée aux handicapés n'est sans doute pas la plus enviable. On bénéficie bien sûr, théoriquement, de places réservées dans les parkings de supermarchés, d'ascenseurs de type monte-charges pour "remonter à la surface" dans quelques stations du métro parisien (comme l'Etat est généreux) ou changer d'étage dans les centres commerciaux, où même s'il est pauvre et se contente souvent de faire du lèche-vitrines, on accueille volontiers le handicapé, histoire de montrer que chez Carrouf au Auch', monsieur, on n'est pas de ces gens qui barrent l'accès des allées à ceux qui, en ville, ont toutes les peines du monde à traverser la rue et à circuler sur un simple trottoir.

Propriétaires de membres qui ne marchent plus, disparus ou superflus, dont ceux qui roulent au lieu de marcher, aveugles, sourds, muets ou les deux, malades divers et fatigués du bulbe, il y en a pour tous les goûts. Ils seraient 810.000, selon le Nouvel Obs, qui ne pourraient pas ou plus travailler, mais que l'on ne rencontre que rarement quand on regarde autour de soi, la difficulté potentielle liée à chaque sortie et la pauvreté incitant sans doute les intéressés à ne pas se promener autant que vous et moi.

Il faut dire qu'avec un plafond mirifique de 628,10 euros mensuels pour l'allocation adulte handicapé (AAH, voir second lien), on a vite fait le tour de ce qu'il est "économiquement" possible de faire, pour se distraire évidemment (puisqu'on ne peut pas travailler), et accessoirement pour des bricoles comme payer son loyer et nourrir ses enfants...

Rejoignant pourtant, malgré l'isolement voire l'abandon, ceux qui ont facilement tendance à oublier qu'ils sont leurs semblables sur un point au moins, les handicapés estiment que le montant de leur allocation est insuffisante, et réclament une augmentation. Une demande d'autant plus abusive que selon l'Etat, sans même avoir à faire tourner ses roues, chez Auchandirect on peut s'offrir chaque mois plus de 472 camemberts de marque distributeur (avec 628 euros), contre seulement 451 chez Ooshop (groupe Carrouf), ce qui représente tout de même une moyenne d'environ 15 camemberts mangeables par jour, soit 156 grammes de camembert ingurgitables à l'heure (!)... sans les frais de livraison évidemment.

Disons-le tout net, considérant que les handicapés pètent dans la soie, Nicolas Sarkozy a royalement annoncé qu'on allait augmenter l'AAH de 5% par an jusqu'en 2012, ce qui devrait faire une augmentation de 31,40 euros par mois pour les mois restant de l'année de 2008 (si l'annonce est concrétisée un jour, les rupins auraient droit à presque 6 camemberts de plus par semaine sans les frais de livraison !), et une augmentation nettement plus substantielle de 173,53 euros d'ici à 2012 (je vous le dis, les handicapés finiront par mettre la France à genoux).

Autant dire que les handicapés vont littéralement croûler sous le pognon, passer peut-être de la marque distributeur au Lepetit ou, mieux, au Lanquetot (Auchandirect), voire au fameux "Carrefour Agir Bio" (Ooshop), réservé aux nababs des nababs avec son prix exorbitant de 12,36 euros au kilo !

Etonnant qu'on n'ait pas encore fait tirer des herses sur le trajet de leur manifestation. Pour crever les roues des fauteuils.

P.-S. : au lieu de couiner, comme dirait Lagaffe, ils n'ont qu'à se déplacer à vélo, ça leur permettra d'économiser l'essence... Ces mauvais français qui passent leurs journées à ne rien faire ou à se balader parce qu'ils ne peuvent pas bosser.

Les handicapés manifestent pour un revenu "décent"
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20080329.OBS7086/les_handicapes_manifestent_pour_un_revenu_decent.html

Montant de l'allocation pour adulte handicapé
http://vosdroits.service-public.fr/F12242.xhtml

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Commentaires
M
J'ai lu, merci!<br /> Mais je sais qu'il y a des abus.
P
;)
M
Je t'envoie un mel.
P
Je suis resté un peu sur le cul hier en voyant dans le contexte (chez eux) des handicapés "pauvres", qui ne m'ont pas paru démunis au point de compter les euros à chaque fin de mois comme beaucoup de leurs concitoyens. Le mari, c'est lui qui est handicapé, citait un revenu de l'ordre de 2.200 euros mensuels pour sa femme, qui était obligée de travailler à temps plein pour compenser sa faible allocation, si j'ai bien suivi, mais sans jamais préciser s'il parlait en brut ou un net, sans préciser non plus si la somme incluait ladite pension (a priori non), et sans préciser encore si elle comprenait les différentes allocations, dont celles perçues pour les enfants (a priori toujours pas). La famille habitait en pavillon, et bien que ne donnant pas le sentiment de rouler sur le platine, elle ne donnait pas non plus le sentiment d'être à deux doigts de la mendicité... Ceci dit, il faut se méfier de ce genre de discours, d'images et de raccourcis, souvent trompeurs.<br /> <br /> Personnellement, l'un des seuls "handicapés" que j'aie connu est quelqu'un de ma famille que je n'ai plus vu depuis des années. Un ex jeune qui avait perdu l'usage d'un bras dans ce que l'on appellerait aujourd'hui une collision entre scooters où, selon l'enquête, "il" avait tué un autre jeune, par imprudence manifeste, mais l'enquête de gendarmerie n'ayant jamais pu le démontrer avec certitude, on en est resté là sur le plan légal et sur le plan des réparations.<br /> <br /> Bref, après l'accident, il a passé près de trois semaines dans le coma, entre la vie et la mort. Son casque avait éclaté sous l'effet du choc et il avait été salement touché au visage, portant des années après une large balafre qui doit toujours lui couper le visage en deux dans le sens de la hauteur, à moins que monsieur ne soit allé se faire arranger en Suisse (lire la suite).<br /> <br /> A sa sortie de l'hosto, quasiment pas de rééducation, puisque le problème le plus important était un problème de nerfs sectionnés, pour lequel les médecins ne pouvaient rien faire. Notre ami, loin de se démoraliser, s'est donc lancé dans sa nouvelle vie d'"handicapé", claironnant partout, moins de trois mois après, que son bras (toujours normal en apparence), il n'en avait rien à f..., et qu'il préférait de beaucoup sa condition de rentier handicapé à celle du valide qu'il était encore quelques mois auparavant (!) : "on" s'occupait (enfin) de lui, on s'assurait toujours qu'il ne manque de rien, des associations la lui tenaient quand il devait pisser et il n'avait jamais besoin de demander quoique ce soit, les aides, sous toutes les formes, "tombant de partout" (expression qu'il utilisait lui-même), ce qui le faisait... jouir, et il ne s'en cachait pas du tout. Quant à son allocation de jeune adulte handicapé, combinée à son nouveau statut de je suis handicapé donc la société me doit quelque chose, l'ensemble lui ouvrait des portes, lui permettait d'obtenir des prêts, de réaliser des achats coûteux et pas franchement vitaux (méga-bagnole, matériel hi-fi, etc.), sans bien sûr travailler, qu'il n'aurait jamais pu effectuer s'il était resté un "valide" condamné à trimer 40 heures par semaine (à l'époque), ou à pointer à l'ANPE puisque sans diplôme.<br /> <br /> A 17, 18 ans, c'était devenu l'une des pires ordures que j'aie jamais rencontrées, crachant, pour reprendre plus ou moins ses mots, sur une société de cons qui "devaient" bosser pour qu'on lui verse ses allocs, pour qu'on lui accorde ses prêts, pour qu'on finance des bagnoles auxquelles monsieur "avait le droit" (la société le lui devait bien, puisqu'il était handicapé), et avec lesquelles il se faisait un malin plaisir de pulvériser les records de vitesse sur autoroute, larmoyant comme un pôv handicapé frappé trop jeune par un sort injuste quand il se faisait choper par des gendarmes qui, souvent, le laissaient repartir (!). Ceci fait, il disait qu'il enculait les gendarmes, se vantant même d'être reparti plus d'une fois sur les chapeaux de roues après avoir été arrêté en leur faisant un doigté avec son bras valide (lâchant donc le volant pour l'occasion).<br /> <br /> Bref, tout pour plaire... Un contre-exemple "magnifique", comme je n'en ai plus jamais vu ensuite, dont la principale occupation en tant qu'handicapé était d'uriner sur tout et sur tout le monde, se définissant lui-même, je l'ai déjà écrit plus haut, comme un rentier qui grâce à (du haut de) son handicap pouvait cracher sur le commun des mortels obligé de se faire ch... à travailler pour des queues de cerises.<br /> <br /> Probablement une certaine responsabilité, voire une responsabilité certaine de la famille, de l'éducation reçue là-dedans, notre ordure était issu d'un semblant de cellule familiale habitant entre les parpaings ou dans des caravanes à-côté d'une maison jamais terminée car jamais payée (presque touot fait au black) dont le père, toujours absent sauf lorsqu'il avait besoin de pognon, avait le même genre de comportements face à la société. Né pour se faire plaisir en escroquant les autres, coulant des TPE qu'il avait montées et qui marchaient du feu de Dieu à cause de son allergie pour le travail, finissant par arrondir ses fins de mois en faisant le tour de ses connaissances pour leur taper du pognon ou leur "emprunter" des objets (de peu de valeur en général) qu'il revendait ensuite à prix d'or à des gogos sur des brocantes où il a bossé longtemps sans jamais déclarer quoique ce soit. Bête noire du fisc depuis une bonne trentaine d'années, sa femme qui, elle, bossait et essayait de maintenir un semblant de vie normale sans jamais y arriver, se faisant refaire le portrait à l'occasion, engloutissant tout ce qu'elle gagnait pour éponger les dettes de monsieur et assurer un quotidien qui était souvent merdique. On a bien sû se faire à l'idée un jour que le "sympathique" cousin, très apprécié dans toute la famille pour son bagout et sa fausse proximité avec tout le monde, était un modèle abouti de pourriture comme beaucoup préfèrent ne jamais en rencontrer.<br /> <br /> Histoire banale, à-côté d'handicapés sans famille et parfois plus lourdement atteints qui rament tous les jours comme des galériens et qui n'obtiennent rien ou quasiment, ignorant qu'il existe ça et là de véritables "gangs" d'handicapés qui se créent par affinitités, entre gens dont le loisir favori est de recenser et d'expérimenter tout ce qui leur permet d'engraisser comme des truies sur le dos d'une société qui culpabilise à leur endroit : plus les cordes sont grosses (ou juteuses), plus on se met à plusieurs pour tirer dessus, s'échangeant les infos, multipliant les magouilles, se réunissant parfois pour investir en groupe dans l'immo quand chacun a atteint un niveau de vie qui lui permet de spéculer. Tu comprends, ça aide à oublier le handicap...<br /> <br /> Je ne sais pas ce qu'en penseront d'autres lecteurs, découvrant peut-être cet aspect de la face cachée de ce que représente vraiment le handicap chez certains, en tout cas pour moi j'en suis bien vite arrivé à penser qu'on devrait noyer ce genre de mecs, histoire de mieux répartir les aides, et d'assurer au moins une vie décente à des gens qui semblent bien davantage la mériter. Mais bon là on glisse de l'anecdote à des notions comme celle de "morale", ou de morale de la société, qui peuvent varier du tout au tout selon les opinions et le vécu de chacun. :(
M
Les handicapés dont tu parles sont payés pour mentir, cirer les pompes (de qui?)ou faire de la com.<br /> Il y en a d'autres pour lesquels on ne fait rien et tu sais de quoi je parle!
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