La semaine des bouche-trous

C'est au vide actuel de l'actualité politique, et surtout à une crise d'inspiration comme les médias n'en ont plus connue depuis bien longtemps, que l'on mesure à quel point Nicolas Sarkozy a pu, pendant dix mois, vampiriser les écrans de TV, la presse écrite et jusqu'à la radio, où l'on ne pouvait plus écouter un simple flash info sans entendre prononcer plusieurs fois le nom de celui qui n'est entouré que de connards (extrait de l'album Nico chez les Bretons).

Affaire Fourniret, dont certains détails rappellent les pires découvertes faites autour de tueurs en série américains ; enterrement de Gilardi, dont on va bientôt demander la canonisation à Benoît XVI ; libération, contre toute attente, des scélérats de l'Arche de Zoé, qui se sont tous aperçus qu'ils étaient innocents après leur arrestation mais dont aucun ne s'était offusqué de porter des gilets avec des marquages Children rescue... ; poursuite de la saga Bétancourt, où l'on sait moins que jamais où l'on en est vraiment ; banderole insultant les Ch'tis, déployée au stade de France par de faux supporters mais vrais excréments de la société, qui ne s'attendaient sans doute pas à ce que l'on fasse autant de battage autour de ce qu'ils n'ont dû voir que comme une énième occasion de se fendre la poire entre pochtrons (toujours nostalgiques, pour certains d'entre eux, du IIIème Reich ?)... On s'ennuie ferme ! Surtout depuis que Nicolas la boucle, car quand le mari de Carla se fait discret, il se dit beaucoup de moins de conneries qui font bondir une bonne moitié de Français aux quatre coins de l'hexagone.

Espérandieu du JDD, Szafran de Marianne auraient-ils vraiment raison quand ils pensent que Nico est entré dans une nouvelle phase, où au lieu de se comporter de façon enfin digne, le chef de l'Etat va continuer de se comporter de façon totalement indigne, mais de façon moins visible, voire moins ostentatoire ? A croire que oui.

Dans les rédactions, on ne sait tellement plus quoi raconter que l'Obs en ligne s'est fendu d'un "vrai" article sur le décès de Jules Dassin (photo), père de Joseph Ira, dit Joe, qui il y a longtemps avait fui une Amérique où on le trouvait un peu trop gauchisse sur les bords.

Mort à Athènes, pas à Paris évidemment, où 67 ans après l'épuration conduite aux Etats-Unis par un autre Joseph, on continue de considérer "le gauchisse" comme le principal ennemi d'une République lancée à toute blinde sur la route des succès. Post-deux-mille-douziens.

Vivement que Carla se pète un ongle, où qu'on la surprenne en fâcheuse posture avec le petit Jean... Ca évitera aux journaleux de se remettre au boulot, et de parler de l'état plus que jamais lamentable de la France.

Jules Dassin est mort
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20080401.OBS7540/jules_dassin_est_mort.html

et en une du JDD... "Banderole : Premières mesures" (NDR : houlà, alors c'est du sérieux !)
http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200814/banderole-premieres-mesures-_107434.html