Ce soir, intervention ratée de Sarkozy
Si sa cote de popularité n'était pas au plus bas, faisant de lui le président le plus impopulaire de la Cinquième République, on peinerait à comprendre les raisons de l'"échange" proposé par Nicolas Sarkozy à des journalistes diffusé en simultané ce soir sur TF1 et France 2, car après un an d'une présidence marquée par les échecs complets et les promesses jamais tenues, on ne voit pas bien ce que le successeur de Jacques Chirac pourrait avoir à annoncer aux Français.
La croissance, qu'il devait aller chercher, le fuit ; s'ils n'étaient pas outrageusement trafiqués par tous ceux dont le poste en dépend directement, comme Xavier Bertrand, les chiffres du chômage seraient (eux aussi) parmi les plus catastrophiques d'Europe (on ne trouve pas plus de boulot pour les jeunes que pour les vieux), et même concernant un énième plan Alzheimer, dont Sarkozy avait annoncé qu'il serait l'une de ses "priorités", les associations de familles rappellent qu'elles n'ont pas vu le début d'un centime d'euro depuis un an.
Combinées au pouvoir d'achat en recul constant, avec une explosion du prix des produits (pas seulement alimentaires) et un maintien à un niveau très élevé du litre de carburant, qui oblige jusqu'aux classes moyennes à revoir notablement leurs habitudes de vie, les raisons pour les citoyens d'avoir le moral plus bas que terre seraient déjà suffisantes, si dans le même temps on ne s'apercevait pas quotidiennement que la vie est loin d'être aussi dure pour tout le monde, notamment pour des ministres qui passent leur temps à choisir leurs tenues pour poser dans Match (Dati), ou ceux qui malgré moultes propositions tiennent absolument à voir leurs locaux rester dans des quartiers à 600 euros le mètre carré (Hortefeux, dont le cas a encore été cité par Ariel Wizman ce midi sur Canal Plus).
On passe sur les multiples dérapages du petit Nicolas, dont toutes les annonces font pschit ou dont les maigres résultats obtenus jusqu'ici n'intéressent qu'une infime minorité de Français, la plupart s'étant résolus après un an de mandat à ne voir en Nicolas Sarkozy qu'un avocat de lui-même dont on ne doit rien attendre sur le plan social et encore moins sur le plan économique...
Autant de raisons qui pousseront peut-être, pour une fois, un nombre inconnu de téléspectateurs potentiels à glisser un DVD dans le lecteur (pour ceux qui en ont un), au lieu de subir un spectacle pourtant bien préparé par le président de la République mais qui ne devrait pas présenter le moindre intérêt.
Les cotes de popularité de Sarkozy et Fillon continuent de se dégrader
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080423.OBS1003/les_cotes_de_sarkozy_et_fillon_continuent_de_se_degrade.html