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Poliblog indépendant
28 avril 2008

Nicolas Sarkozy : n'importe quel con pourrait-il présider à sa place ?

costume_ch_branSujet et réponse inspirée (en grande partie recopiée, plutôt) par une question posée dans un récent commentaire par notre bien-aimée mimi, qui me demande s'il existe des hommes politiques vivants que je pourrais "respecter" et "apprécier"... La réponse est simple et complexe à la fois : il n'en existe aucun et il en existe beaucoup.

Il en existe beaucoup parce que par moments (même très courts, les fameux moments), nombre d'hommes politiques font preuve de "qualités" diverses et variées (clairvoyance, intelligence, aptitude à concevoir des plans adaptés à une situation et qui, en plus, tiennent debout, etc.) qui me font penser d'eux que si j'étais président de la République, je pourrais éventuellement envisager des les engager dans "mon" équipe. Abstraction faite de leurs confessions respectives, qui pour moi seraient tout sauf un critère de choix pour un chef d'Etat.

Elysée, gouvernement, "tout" serait largement ouvert à des personnages, connus ou non, issus essentiellement du monde civil. Des pratiques immémoriales des politiques français comme le lobbying, le chantage, la corruption ou/et l'extorsion, l'appartenance à des clans divers et variés aussi seraient vues du plus mauvais oeil, et celles ou ceux qui seraient pris la main dans le sac (de billets ou autres) s'en souviendraient si longtemps que par contagion, cela inciterait à réfléchir intensément leurs pairs courant le risque (insensé) de continuer à se livrer aux mêmes genres de pratiques.

Il n'en existe aucun, parce que parmi ceux dont je parle plus pas et parmi les hommes (et femmes, ne les oublions pas) politiques en général, bien peu me paraissent réunir ce que j'appellerais surtout les "qualités humaines" nécessaires à la bonne direction d'un pays, qui ne sait actuellement plus où il se trouve, dans quelle direction il va et encore moins dans quelle direction il "devrait" aller.

"Etre humain", rester objectif, savoir produire des résultats tangibles et ne pas privilégier, par exemple, les intérêts d'une "bande" au détriment de tout un peuple qui n'aspire qu'à vivre mieux en travaillant pour ceux qui le doivent (on ne peut pas tout avoir) sont, pour moi, les qualités indispensables que tout Français est en droit d'exiger de la part de "son" président. Autant dire qu'avec Nicolas Sarkozy, puisqu'il est le président en exercice, on est loin, très loin du compte.

Mais voyons ce que je réponds à mimi. Qui pourra faire bondir plus d'un lecteur habituel sans doute, certains des personnages que j'évoque plus bas n'ayant pas que des amis dans la classe politique et ayant, souvent, encore moins de fans parmi les blogueurs... M'en fous : l'espace d'un sujet, je suis président potentiel. J'écris donc ce que je veux.


Contrairement aux apparences et aux dérapages (parfois multiples) ou poursuites judiciaires auxquelles certains ont eu à faire face, sans parler du fait que les thèses qu'ils défendent tiennent debout ou non (ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là), des gens comme Mélenchon, Charasse et Allègre font partie des rares hommes politiques que j'arrive à supporter, simplement parce qu'il leur arrive d'appeler un chat un chat et parce qu'ils ont le courage, nécessaire à mes yeux pour faire un homme politique digne de ce nom, de se trouver seuls contre tous sans baisser leurs pantalons, dans des discussions où bien que tout le monde n'attende que le jet d'une première pierre pour les lapider, il gardent la tête haute et le verbe au moins aussi haut.

Il y aurait beaucoup à dire, bien sûr, sur ce qui semble être des indélicatesses de Charasse au niveau local, sur moultes théories a priori complètement saugrenues d'Allègre qui font pisser de rire l'ensemble de la communauté scientifique ou sur certaines prises de position de la Méluche, qui comme José Bové semble souvent se considérer comme un citoyen du Monde, bien davantage que comme un sénateur de la France et des Français...

Disons que chez chacun, ou chez beaucoup pour peu que l'on soit attentif, il existe des "instants de grandeur". S'il n'avait pas été aussi léger, voire carrément je m'en foutiste dans les dossiers qu'il gérait par exemple, Villepin aurait pu faire un excellent premier ministre, à une époque où la France en avait bien besoin, puisqu'en cas de passage réussi de l'Asperge au gouvernement avec des résulats concrets en termes d'emploi ou/et d'économie notamment, Sarkozy en serait peut-être à taper dans un sac de frappe dans une cave de Neuilly à l'heure qu'il est...

Balladur, s'il n'était pas aussi déconnecté et si incroyablement suffisant, pourrait faire aussi un excellent homme d'Etat, sans parler de Raffarin, qui est beaucoup moins stupide qu'il en a l'air, quand il ne déroule pas une langue de trois mètres de long pour bouffer le séant de Nicolas Sarkozy ou cautionner des orientations qui vont totalement à l'encontre des intérêts des Français.

A gauche, s'il n'était pas promis à rester entaché par une certaine affaire qui à mes yeux le poursuivra jusqu'à la fin de ses jours (dans laquelle j'estime qu'il avait réagi avec une lâcheté sans nom), Fabius a parfois des idées tout à fait défendables, presque révolutionnaires et qu'il est, de surcroît, parfois le seul à "défendre" à gauche, mais toujours trop mollement (ce qui l'a jusqu'alors condamné à rester un loser professionnel, et c'est peut-être bien ainsi).

Au nombre des irrécupérables ou poids morts, incapables de servir leur pays parce que leurs intérêts (dont celui de briller) ne sont tout simplement pas compatibles avec une mission au service des Français, je classe sans hésitation aucune des personnages comme DSK, Jospin, Chevènement, Sarkozy et Fillon, ainsi que l'essentiel des membres du gouvernement actuel, certains socialistes débauchés compris (Besson surtout).

J'espère que ça répondra en partie à votre question mimi... Même si ce n'est sans doute pas là une réponse conforme à celle que vous attendiez : le respect, ça se construit tous les jours et aussi dans la durée. Quant à "apprécier" un homme ou une femme politique, le mot ne correspond pas vraiment à la vision que je me fais du monde politique : les gens ne sont pas là pour être appréciés ou haïs, ils sont (théoriquement) là pour servir les Français, ou si vous préférez "leurs concitoyens" et c'est tout. Parmi eux, VGE avait commis récemment un formidable lapsus, que nous avions relevé ici, en disant sur Canal qu'il ne se classait pas lui-même (on résume) parmi les Français susceptibles d'avoir des concitoyens (!). Loin d'être le seul à fonctionner sur le même mode... Le type-même de bon à rien dont la France (= son parti) aurait dû se débarrasser dès la fin de son mandat de président, si sa famille politique ne comptait pas en son sein une multitude de VGE de tous âges occupant des niveaux de responsabilité différents qui, même pour les faux besogneux, ne les empêche pas de "se la péter" monstrueusement.

N'hésitez pas si vous avez d'autres questions, je ne peux pas citer ici tous ceux que malgré tout j'apprécie pour certains côtés (ou déclarations, ou faits, prises de position, etc.)... ou que j'exècre pour les mêmes raisons.

Problème principal au niveau de ceux que je pourrais apprécier en fait, ils sont rarement dans le monde politique. Nul doute, par exemple, que la France se porterait infiniment mieux si elle était gérée conjointement par des gens comme Nicolas Domenach, Eric Zemmour (pas trop de pouvoirs quand même à celui-là), Alain Rémond ou même le tandem (qui risquerait de fonctionner parfois à coups de boule) formé par notre ami de "Plume de presse" et notre autre ami de "Ca grince"... Les réunions promettraient de frôler parfois le pugilat, d'où la présence nécessaire de soupapes qui en ont dans le citron ou sous le pied comme Espérandieu (JDD), Loison (iTélé), ou X et Y (deux personnages dont je ne peux pas citer les noms ici).

En gros, pour être juste et efficace, pour faire avancer les choses dans le bon sens et non pas dans le sens voulu par une mafia d'oligarques rétrogrades, déjà dépassés au point d'en devenir pitoyables, le pouvoir ne devrait être ni "incarné", ni absolu comme c'est un peu le cas en ce moment. Il devrait, au contraire, rester collégial et donner lieu à des discussions, qui pourraient être animées mais au sortir desquelles ce serait toujours l'intérêt général, donc celui des Français via des consensus pas mous, qui devrait primer sur tout le reste : résultats, résultats, résultats. Il n'y a généralement que les trouducs qui parlent d'"objectifs" ou de "feuilles de route".

Pour manager, pour diriger tout ça, eh bien c'est très simple, il faudrait un manager. Ni un suffisant comme VGE, ni un parano qui passerait sa vie à intriguer comme Mitterrand, ni une Castafiore amatrice de bibines comme Chirac et encore moins une vulgaire gonflette, qui ne brille guère que grâce à ses tocantes comme Sarkozy.

Bref, il faudrait un type comme, euh, moi, qui n'ai pas (trop) de problèmes d'égo, et qui crois fermement que dans une équipe, "on" a atteint (et non pas "je") son objectif et "on" peut éventuellement commencer à être fier de soi quand on a tout fait pour que le plus insignifiant de ses maillons "réussisse" (l'équipe étant la France, et pas une assemblée d'une trentaine, d'une centaine ou d'un millier de bras cassés). Réussisse sa vie, parce qu'au fond, c'est ça le plus important. Qu'on parle de boulot ou pas ne change rien à l'affaire.

Jusqu'ici, pas rencontré beaucoup de types (surtout) qui me ressemblaient vraiment. En général, on décèle souvent leurs qualités dans des contextes de boulot, d'objectifs élevés à atteindre, de crises a priori ingérables et devant lesquels tous baissent immédiatement les bras mais qu'eux parviennent toujours à surmonter. Pas parce que ce sont des super-flèches, pas les doigts dans le nez non plus, mais plutôt en mouillant leur liquette, et en s'occupant entre autres du prétendu plus insignifiant des maillons dont je parle plus haut, dont on s'aperçoit vite à l'usage, quand on est vraiment un "bon" manager, qu'il n'est jamais moins important que tous les autres, à commencer par ceux qui se prennent pour la crême de l'équipe (voire de l'humanité comme Sarko). Humilité. Respect des autres, en particulier des plus petits, parce que ce sont eux qui ont le plus besoin d'attentions.

Je ne peux pas dire que j'aie rencontré des gars comme ça dans un vrai contexte de boulot, plutôt dans l'enseignement, où quels que soient les ponts d'or qu'on leur avait faits miroiter dans le privé, ils finissaient souvent par mettre un peu les pieds, n'ayant rien à faire (pour dire les choses comme elles sont) dans des entreprises traditionnelles, souvent peuplées de blattes et autres nuisibles, que parfois ils se lassaient d'avoir à écraser sans une once de remords ou de compassion (chose que j'ai moi-même faite moins souvent, parce que salir mes pompes me dérange, et aussi pour des raisons de positions occupées, car proposées par l'"employeur", non-négociables comme on dit, et en général largement inférieures à ce que je suis capable de produire quand on me laisse du champ).

Talents gâchés... Mais pas toujours perdus pour tout le monde heureusement : les vrais cadors, ceux dont on n'entend jamais parler, finissent souvent par se lancer dans le consulting, presque toujours en solo ou en très petit réseau (réalisant le genre de prestations qui coûtent plus que la peau des testicules, pour commencer), ne trouvant pas plus que dans leur métier d'origine un contexte de travail conforme à ce qu'ils recherchent dans les grands instituts de conseil, d'audit ou de consulting (les branleurs inventent toutes sortes de mots pour décrire l'activité de ces boîtes où le propos, en gros, est d'apprendre à "travailler" à des inaptes qui ne savent souvent rien faire avant qu'on intervienne chez eux, et qui après pensent toujours devoir faire appel aux mêmes "sauveteurs", qui se font une joie de les saigner pour leur expliquer et leur démontrer une deuxième ou une troisième fois à quel point ils sont nuls...).

Tout ça ne peut faire de moi qu'un anti Sarkozyste viscéral (du moins je le suis devenu rapidement après le 6 mai), tout simplement parce que sur un plan "culturel", il ne saurait en être autrement.

Sarkozy a commis de légères erreurs ? Il se sent, malgré tout, parfaitement à la hauteur de la tâche ? Chaque Français est libre de penser ce qu'il veut du personnage. Pour ce qui me concerne, je ne lui confierais même pas mes poubelles à vider (ce qui n'est naturellement ni une attaque, ni une quelconque forme de mépris pour nos amis éboueurs, sans lesquels nous baignerions sans même pouvoir nager dans des choses qui ne sentent pas très bon... comme en ce moment avec Sarkozy, finalement).

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Commentaires
P
Il va de soi, olaf, que certains Français ne feraient pas forcément de bons remplaçants pour Nicolas Sarkozy, bien qu'il y ait fort à parier que l'on parle ici de gens qui ont (malgré tout) une carte d'électeur. :) Ca fout les boules, hein...
O
de ce qu'on voit là ?<br /> <br /> http://strip-tease.france3.fr/sceneschoisies.php?id_article=155
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