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Poliblog indépendant
10 octobre 2008

Crise en direct : quand le monde entier attend l'ouverture de Wall Street

booAttendre, il n'y a plus que ça.

En Angleterre, 30.000 clients d'une banque islandaise nationalisée qui ne peut déjà plus faire face aux demandes de liquidités de ses clients, et à laquelle les autres banques refusent toutes de prêter de l'argent (elles ne s'en prêtent déjà plus entre elles), ne peuvent plus ni retirer ni déposer d'espèces sur leur compte !

Probablement l'amorce d'une nouvelle étape qui pourrait bien traverser les frontières, car en Allemagne déjà, les titulaires de comptes dont certains sont tentés de se ruer jusqu'à leur banque auraient été invités, pas comme les Français (qu'ils se démerdent avec leur terreur), à ne pas paniquer, personne n'osant dire aux Européens que s'il leur prenait l'idée de tous faire la même chose, aucune banque dont le siège se trouve sur une longitude entre Lisbonne et Helsinki (ou n'importe où ailleurs) ne serait en mesure de faire face aux demandes d'argent liquide de ses clients... Ou quand le Monde est sur le point de découvrir que l'argent liquide n'a jamais existé, tout le système ayant toujours reposé sur un argent qui serait plutôt de type gazeux...

Pas le plus petit signe de possible redressement en Europe à l'heure qu'il est : après une baisse si sévère des bourses asiatiques, dès ce matin, que la plupart des banquiers asiats se prennent maintenant les pieds dans leurs testicules quand ils entreprennent d'aller jusqu'à une salle où l'on grille des clopes par cartouches entières, les grandes valeurs du CAC et de tous les autres indices européens continuent leur inexorable croulement, plaçant en situation de péril majeur des entreprises de tous les secteurs d'activité (de la finance à la production, qui commence à être laminée) qui, si elles s'effondraient, ne manqueraient pas d'entraîner dans leur chute des milliers (voire des dizaines de milliers) de sous-traitants aux niveaux européens et même mondial : c'est GRAVE !

Sans que personne ne sache vraiment pourquoi, attendu que le gouvernement fédéral semble plus que jamais totalement incapable d'enrayer la crise en restaurant un début de confiance minimum, tout le monde attend fébrilement l'ouverture de Wall Street, dont on n'a a priori aucune raison de penser qu'elle ne continuera pas de s'effondrer dès les premières secondes de son ouverture...

Sans qu'on sache non plus si de petits malins, spécialistes du short selling, sont à l'origine de tels bruits ou si ce sont plutôt les jonglages hasardeux des grandes banques qui sont responsables de tout, on parle déjà d'une faillite imminente des banques Merril Lynch (rachetée le 15 septembre dernier par Bank of America), Goldman Sachs et Morgan Stanley (et là, ce serait vraiment du très, très lourd), ce qui achèverait d'entraîner toute la planète finance dans un précipice d'où nombre d'acteurs ne devraient jamais remonter. Autant dire qu'on trempe son slip de Tokyo à Londres (il était taché devant, il est taché derrière depuis ce vendredi matin) !

Au Japon, puisqu'on en parle, l'assureur Yamato Life (180.000 clients, tout de même) avait déjà fait faillite quand, au palais Brongniart, on se disait qu'on avait encore le temps de boire un jus avant l'ouverture de la séance du jour (ce matin, c'était pas bon pour le coeur pourtant).

Pendant ce temps-là, que font donc nos futures victimes ? Contrairement au gouvernement français, qui vient d'entamer son énième sieste, elles commencent seulement à se réveiller : ceux qui détenaient des actions liquident tout (ne faisant qu'accélérer la chute de ceux qui les ont ruinés), quant à ceux qui ont de l'argent à revendre, ils s'offrent de l'or dont le cours ne cesse de monter... Avec le risque de voir la baguette de pain s'échanger bientôt pour un lingot de cinq cents grammes, il faut dire, on comprend que malgré un sondage OpinionWay / Le Figaro qui affirme que 79% des Français ont encore "confiance dans la solidité de leur banque", le Franchouillard commence comme tout le monde à pisser dans son pantalon (en l'occurrence, le proverbe "mieux vaut tard que jamais" ne s'applique même plus). S'il est futé d'ailleurs, notre Franchouillard essorera ses fringues avec les mains et au-dessus d'une cuvette.

On ne sait jamais.

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